Le roulement de la chariote, un funeste son aux oreilles de ceux qui l'ont déjà entendu. Rares en sont pourtant les survivants dans ce présage est mauvais lorsqu'il s'annonce. Les feux des bûchers de Novigrad se sont rallumés, il y a peu, anéantissant des monstres innocents, tués uniquement parce qu'ils étaient monstres. Les feux se sont rallumés pour le simulacre de Doudou Biberveldt, qui avait pris la place du si peu respecté Cyprian Wiley, ou le Petit Bâtard, laissant le corps cramoisi du doppler utilisé en échange être dévoilé aux yeux de tous comme étant l'original.

Mais qu'il soit l'original ou non, cela n'a peu d'importance pour ceux qui se manifestent couvert de chants et de musique. Les Ailes Infernales, un nom qui n'est pas de notre ressort mais qui nous décrit si bien. Une troupe de musiciens, composée uniquement de monstres, aux pouvoirs hypnotiques par leur musique qui arrivent dans la ville où tant de meurtres ont été perpétués. Les humains, les elfes, les nains... Sont en danger. Nous allons chanter et produire nos mélodies de manipulation, rendant extatique les monstres les plus faibles et les plongeant dans une traque sans merci contre leurs bourreaux. Ils peuvent tuer ou simplement terroriser, mais dès les premières cordes de luth entamé, la pitié n'aura pas sa place dans la ville Libre.

Laissez-moi pourtant vous comptez notre histoire, celle des Ailes Infernales. Composée de monstres puissants, notre troupe a vu ses premiers jours il y a de cela bien longtemps, dans les contrées chaudes de Zerrikania. La troupe ne se composait que de deux membres, à l'origine : Celeste, ma personne, une chanteuse aux allures de vampire originaire d'Ophir aux cheveux bouclés aussi sombres que ma peau halée, des yeux cristallins ainsi que Ruz'ko, un doppler ayant pris forme d'un humain aux cheveux dorés attachés en catogan, le visage marqué par des lignes rouges et bleu par-dessus une peau légèrement auréolée de soleil et des yeux similaires aux ambres, joueur de l'instrument de son pays, la cithare. Une amitié fondée sur la base des massacres faits aux monstres et l’amour pour la musique. Dans notre voyage au cœur des royaumes, nous rencontrèrent Mitha à Toussaint, une anguara aux yeux d’argiles et aux cheveux similaire au chocolat, une peau opaline à peine touchée par le soleil à l’exception des taches de rousseur qui ornent ses joues, une joueuse de percussions, aimant le tumulte de ces instruments. Grimpant toujours plus haut dans les royaumes, c’est sur la dénommée Red que nous tombions et qui rejoignit la troupe, à Maribor. Une succube joueuse de luth au crane presque dénué de cheveux roux, aux tatouages extravagants brûlant de la richesse carmin sur la presque totalité de l’arrière de sa boîte crânienne, aux yeux rouges sang et aux cornes dorées comme le soleil, le corps marqué par les insultes et les tatouages. C’est au détour des Montagnes Bleues, aux alentours de Dol Blathanna que notre route croisa celle de Delwyn, le dragon doré ayant pris l’apparence d’un elfe à la peau opaline, aux mèches d’or et dont les yeux vibraient de sous tons violacés, chanteur à son actif et qui n’hésita que quelques instants avant de rejoindre notre troupe pour faire valoir les droits des Monstres et venger leurs frères. Notre dernier membre se trouva dans les Îles Skellige, après la désertion de l’île d’Undvik par le géant des glaces. Portant le nom de Lech, un célicole amoureux de flûte et à la peau bleutée et aux yeux d’argent ne tarda pas à les rejoindre, vite oublié de ses confrères maintenant que l’île était perdue.


Depuis, nous autres, six membres qui trouvèrent un nom donnés par nos frères et sœurs et par ceux qui nous craignaient plus que tout.  Les villes touchées par notre passage possèdent encore l’empreinte de notre hypnose et de notre manipulation, gardant à jamais l’image de nous six, les musiciens vengeurs. Et aujourd’hui, l’aube d’une suite de nuits funestes, c’est Novigrad qui se voit porté par notre passage. La question étant : allions-nous laissés la ville en ruines, en proie à la terreur des monstres ou allions-nous finalement repartir bredouille, comme cela était déjà arrivé par le passé, lorsque le dé se montrait si peu complaisant à leur cause. Le hasard est une chose sournoise, avais-je un jour dit, mais si le dé nous refuse nos souhaits, c’est que la Destinée a décidé que notre chemin était ailleurs. Retrouvez nous là où les festivités se chantent, rejoignez les monstres dans la traque ou venez participez à la glorieuse tradition.

Que les nuits des songes et des horreurs commencent, chers habitants.