Le seigneur Daguemer n'avait de seigneur qu'un titre acheté avec sa fortune. Son domaine se résumait à un petit manoir situé dans la ville haute de Beauclair, trois navires qui lui servaient à exporter son vin et un vignoble situé hors de la ville. Il avait toujours pensé qu'un tel titre ferait de lui un marchand plus prospère. Dans les fait cela n'avait rien changer. Les domestiques ne s'inclinait devant lui que parce qu'il insistait sur cette nouvelle pratique. C'était un petit homme qui n'était pas bien méchant, mais terriblement orgueilleux. Il avait toujours voulu être plus important qu'il ne l'était, fonder une lignée. De fait il avait eut autant d'enfant qu'il le fallait pour avoir un fils... Résultat, sa maisonnée était peuplé de six filles et d'un fils. Autant de bouche à nourrir qui l'empêchèrent d'être aussi prospère qu'il l'avait souhaité. Néanmoins Ygern n'eut guère le temps de profiter de cet existence.

A l'âge de sept ans un magicien vint la chercher. Elle était une Source. Un être au potentiel magique dangereux qui demandait à être canalisé. Pour tout dire, elle aurait aimé se souvenir d'adieux déchirants... mais son père était plutôt satisfait de voir une de ses filles avoir un destin tout tracé et de ne plus avoir à s'en soucier. On ne la poussa pas non plus dehors. C'était juste un soucis de moins pour un homme qui avait déjà bien du mal à choisir quelle veste il porterait pour aller petit déjeuner. Ygern reçu des lettres de sa famille, aussi souvent que possible. D'abord c'était toute les semaines. Sa mère s'inquiétait beaucoup. Lorsqu'elle eut dix ans, les lettres vinrent toute les deux semaines, puis tout les mois. Vers vingt-cinq ans ils ne s'écrivaient plus que tout les six mois. Est-ce que Ygern en souffrit ? Pas vraiment. Elle était jeune quand elle était partie, sa nouvelle famille s'était faites au sein de l'Académie.

Ygern fut une élève appliqué. Il fallait bien avouer que lorsque votre pouvoir menace d'exploser au moindre saut d'humeur vous avez plutôt intérêt à être attentif en cours. Son mentor n'eut guère à se plaindre d'elle. Il fallait aussi avouer que, une fois passer les premières années à se demander ce qu'on attendait d'elle, Ygern comprit que le seul moyen de sortir de cet endroit était d'apprendre et de comprendre. Peu à peu la magie devint comme une seconde nature chez elle. Par goût du risque, du défis, elle décida de se concentrer sur la maîtrise du feu. Au grand damne de son mentor. Les sourcils de se dernier n'ont toujours pas repousser à l'heure actuelle. Les années passèrent, studieuse, ennuyeuse à souhait. Plus elle grandissait, plus elle guettait le jour où elle pourrait enfin récupérer sa liberté et vivre une vie plus … vivante.

Ce fut chose faites à ses 43 ans. Elle maîtrisait suffisamment ses pouvoirs pour ne pas menacer n'importe quel imprudent qui serait venu l'ennuyer d'une combustion aussi spontané que non désirée. Elle put à nouveau goûté à la liberté. Ygern voyagea autant qu'elle le pouvait. Elle se fascina pour tout ce qu'elle ne connaissait pas et ce qu'elle n'avait jamais vu. Jusqu'à croiser la route d'un petit groupe de mercenaire pour le moins hétéroclite. Elfe, nain, épéiste fantasque... « - Ils ne nous manquent plus qu'une mage pyromane. » avait ironisé celui qui tenait lieu de chef de la petite bande. Ygern embrassa cette nouvelle vie avec un plaisir non-dissimulé. Tant qu'on ne nuisait pas à des innocents et que l'on venait en aide à ceux qui en avaient besoin à l'occasion, la jeune femme était plutôt favorable. C'est ainsi qu'elle démarra un nouveau chapitre de son existence. Un chapitre fait d'aventure étrange, souvent improbable et au résultat pour le moins imprévus... Au fond, après avoir passé autant d'année à étudier, quoi de mieux qu'un peu d'aventure ?  

Les années d'apprentissage au sein de l'académie aurait sûrement dut faire d'Ygern une femme studieuse, appliquée et rigoureuse... loin de là. La jeune femme est particulièrement espiègle. Elle est souvent joyeuse et moqueuse. Toujours une petite pique aux lèvres, une plaisanterie (pas toujours fine). Sous ses traits délicats se cache une personne ayant parfois la subtilité d'un trébuchet contre un mur de porcelaine. Peu lui importe. Elle aime s'amuser et se soucis bien peu de ce que l'on pourrait penser d'elle. Pour beaucoup Ygern est une femme peu responsable. Impulsive, elle a une forte tendance à suivre ses idées ou ses envies du moment. Pourtant elle a parfois cette capacité à s'absorber totalement à une tâche, pour peu qu'elle est quelque chose à y gagner. C'est ce qui lui a permit d'être une élève sérieuse lors de ses études. Elle a ainsi put tenir de longues années en s'appliquant, dans le seul espoir, avec pour seul objectif de pouvoir un jour retrouver sa liberté. C'est sûrement ce qui compte le plus à ses yeux : être libre, faire ce qu'elle veut, voir ce qu'elle veut. Elle sait que sa vie sera longue et elle refuse de la gâcher en rester enfermée au milieu de livres. Son goût de l'aventure et sa curiosité en fond une mercenaire plutôt apprécié dans son petit groupe, mais laissant souvent perplexe leurs employeurs. Ces derniers ne savant pas toujours à quoi s'attendre avec la jeune femme. Il faut bien l'avouer Ygern est capable de changer d'avis rapidement, de modifier ses plans sur un coup de tête juste parce que la fleur du champs d'en face lui aura plut. Bien que très séductrice, et enchaînant plus vite les conquête que les chopes de bière, Ygern possède une facette romantique qu'elle ne dévoile pas volontiers. Une part d'elle n'a jamais cessé de rêver du grand amour et elle le regrette bien.