J'ai vu le jour au début du mois de mai, de se que l'on a pu me dire, j'étais un bébé jouflu que l'on pouvait facilement oublier dans un coin. Puis une petite fille joyeuse, mais discrète presque effacée.  Peut on réellement dire que les elfes ont une enfance heureuse? On ne peut pas dire que mes parents m'ont particulièrement choyé, les elfes sont sans doute les créatures les plus taciturnes, et même si j'étais une jolie jeune elfe, plutôt douée et aimante, je n'avais que très rarement le droit à des compliments. Mais qu'importe je vivais dans un espace privilégiée, avec de grands espaces et entouré par la nature.
Donc je pense que oui, on peut partir du principe que j'ai eu une enfance heureuse. J'ai toujours fais se que j'aimais, ne me forçant que lorsqu'il fallait apprendre à combattre. Naïvement, n'ayant jamais quitté Dol Blathanna et ne comprenant pas réellement le poids de notre histoire, j'avais du mal à comprendre le comportement de mes ainées, les trouvant paranoïaque et méfiant de tout, loin de mon comportement personnel. J'avais vécue de nombreuses années dans mon ignorance, dans mon petit cocon, ce petit foyer sans aucune danger.

Idéalement je serais sans doute restée dans cet univers si l'on ne m'avait pas poussée à prendre mon envol. Comme mes frères avant moi, je partis donc à l'aventure. Non pas seule, mais en leur compagnie. Mais je ne pouvais pas rester une petite chose fragile, je ne pouvais pas rester dans leurs pattes et ne pas prendre mon envol, je ne pouvais pas rester dépendante des autres. Et c'est ainsi que mon chemin a croisé celui de cet homme qui n'avait pas l'habitude que l'on lui dire non. J'avais clairement toutes les armes pour me défendre, et pourtant je m'étais laissée surprendre, et mon corps portait à présent la marque de cette affreuse rencontre.

C'était sans doute une leçon de vie dont j'avais besoin, besoin d'apprendre que les créatures paraissant inoffensives ne l'étaient pas forcément et ceux qui paraissait si menaçant ne l'étaient pas forcément. Ne pas se fier aux apparences, c'était sans doute la leçon la plus importante de ma vie.  

Suite à cette rencontre, j'ai pris la décision de ne pas retourner me cacher dans ma famille, non il était temps pour moi de devenir un adulte, de prendre soin de moi même et d'arrêter d'être une petite chose fragile. J'ai décidé de vivre au milieu de ses créatures qui m'effrayaient. Et se qui m'a aidé, se fut le contact avec les animaux. Dans ma famille, tout le monde me disait que j'avais un talent naturel avec les animaux, et c'est en venant en aide à un enfant qui ne s'en sortait pas avec son cheval trop nerveux que j'ai trouvé ma vocation. Les chevaux me permettaient d'être moi même et de trouver ma place dans la société. Petit à petit ma réputation se fit du bouche à oreilles, me permettant de vivre de manière correct même si je ne m'installais nul part. Je n'avais qu'un seul chez moi, et c'était parmi mon peuple.

Ce fut au sein des Scoia'tael que je trouvais un semblant de famille, des personnes qui comme moi ressentait cette méfiance, des personnes a qui j'arrivais à m'identifier et avec qui j'arrivais à me sentir presque comme chez moi. De la petite chose fragile, je suis devenue une combattante qui ne se laissera plus surprendre.

J'ai beaucoup évoluée au cours de ma vie. J'étais une enfant douce, aimante, naïve, ne comprenant pas réellement pourquoi nous devions ainsi formée à nous défendre. J'étais comme ma mère, à penser que la vie des elfes devaient se faire en osmose avec la nature, sans faire de mal aux créatures qu'elle qu'elle soit. Mais étant une enfant obéissante j'avais fais se que me demandais mon père sans me poser de question, faisant en sorte de le rendre fier, d'être la meilleure dans se qu'il me demandait. Et j'y arrivais. Travailleuse et persévérante, j'étais sa fierté, plus douée que pouvaient l'être mes frères, mais aussi bien plus fragile. C'était peut être pour cette raison que j'avais ressentis le besoin de partir à la découverte du monde.

Mais après mon agression, j'ai changé, j'ai perdu mon innocence et ma naïveté qui on laissé place à une méfiance et une inquiétude lorsque je me trouve en présence d'humain. Mais j'ai bon coeur, difficile pour moi d'imaginer laisser une créature souffrir si je suis en mesure de soulager ses souffrances. En faites je suis constamment en dualité avec moi même, avec cette personnalité enfantine si douce et fragile et celle d'adulte qui s'était forgée dans la douleur et la souffrance.

Suite à mon agression, ma famille a pensé que j'aurais du vivre en autarcie avec notre peuple, ne plus côtoyer les autres, mais je ne m'imaginais pas vivre dans la peur. En faites même si je la ressens très souvent je ne veux pas la laisser contrôler ma vie, parce que vivre ainsi c'est juste survivre, clairement ça ne vaut pas le coup. Aussi chaque jour je prends sur moi, je côtoie ces humains si effrayant et si passionnant à la fois, même si pour être honnête je préfère la compagnie des créatures non humains, qui m'apporte plus de sérénité, mais j'aime les défis, c'est sans doute pour cette raison que je travaille souvent pour les humains, c'est un défi au quotidien mais j'aime relever les défis.