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Storm of the heart, storm of the land. ‡ ft. Djork Djorkson
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Djork Djorkson
What is truth if not an illusion?
Djork Djorkson
Race Race : Nain
Habite à Habite à : On a dit errant, humain !
Couronnes Couronnes : 25865
Messages Messages : 93
What is truth if not an illusion?
Mar 19 Mai - 14:30
« Hrm. »

Djork Djorkson grogne, en grimaçant.
Parce que.

Parce que la situation le gêne, déjà.
Il ne pensait pas que la Destinée serait à ce point cruelle, voire sadique. Le pousser à rencontrer la mère mystérieuse du gamin, c’est… quand même.
Même pour la Destinée, c’est… quand même. Oui. Quand même.

Parce qu’il ne sait pas quoi faire, non plus.
Bien entendu, Mirage décline ouvertement toute envie de récupérer le gamin – mais un regard suffit pour confirmer le contraire.
Elle le veut. Elle en a envie. Elle en a besoin.
Mais… elle ne le fera pas.

Parce que ça lui déchire le cœur, donc.
Même si le Nain garde son armure. Même s’il refuse de laisser ses sentiments apparaître, ses émotions fluctuer… bien qu’ils soient évidents, aussi.
Il ne veut pas les admettre. Il ne veut rien admettre.

Et parce que… ça fait mal, quoi !
Il grogne. Parce que ça fait mal.
Parce qu’il se penche, en fait. Il grogne parce qu’il se penche en avant pour récupérer le jouet transmis par la Sorceleuse – et son corps, certes petit, mais usé et fourbu, le lui fait sentir.

Aïe, quoi.

« Hrm. »

Aïe. Donc.

« J’lui donnerais. »

Djork s’empare du jouet avec douceur, tendresse ; un soin particulier.

« Ouais. »

Il acquiesce, lentement.

« J’lui donnerais. Ouais. »

Il esquisse un sourire lent, tendre.
Puis laisse son regard se perdre dans le vide, devant lui. Pendant quelques instants.

« Hem. »

Il inspire, ensuite. Fortement.

« Humf. »

Puis expire. Lourdement.

« Ouais. »

Il reprend, lentement.

« Ouais. Ouaip. »

Il acquiesce, puis détourne le regard et pose ses yeux sur la jeune femme, devant lui.

« Elle… m’fait confiance. »

Il fige son regard sur elle.
Calme. Posé.
Déterminé.

« Dame. Dame Elerinna. Elle m’fait confiance. »

Il confirme de la tête, encore.

« Mais… hrm. »

Djork grogne, et grimace lentement.

« Elle va. »

Il ramène sa pipe à sa bouche, et inspire ; encore.

« Dame Elerinna… va.
Comme elle… sait l’faire. J’pense… ha ! J’pense qu’tu sais c’que j’veux dire. Ha-ha. »


Il glousse, légèrement.

« Dame Elerinna… va. Elle dit qu’oui, alors qu’non. Elle s’fait des soucis. Elle s’fait des ennemis. Elle en tue ; elle en laisse, d’aut’. Elle s’bat, avec ses armes.
Elle gagne. Elle perd.
Elle… vit.
Comme elle l’veut. Comme elle l’sent. Comme… elle l’peut. »


Le Nain hausse les épaules, et souffle une épaisse fumée.

« Mais… j’pense qu’il risque d’l’aider, là. Mais… bon. Elle est… comme ça.
On la connaît. Quoi.
On… on l’aide comme on peut. Voilà. »


Son regard glisse vers le chariot ; vers l’enfant.
Le message est évident.

« Mais… ouais. »

Il souffle, grimace légèrement.

« J’vais… l’garder. »

Ce n’était pas une question, ni une conclusion aux mots de la Sorceleuse.
Mais une évidence.

Djork Djorkson entend garder l’enfant confié par Dame Elerinna.
Que sa mère véritable le veuille… ou non.

« Mais… »

Il repose lentement ses yeux sur elle, et la fixe ; quelques instants.
Quelques longs instants.

« L’voyage. C’est long. »

Il tire sur sa pipe, encore.

« Et… dangereux. »

L’ombre d’un sourire s’impose, sous sa barbe.

« Alors… bon. P’têt… p’têt que… ben.
P’têt que… c’voyage. J’pourrais, avec l’gamin… j’pourrais le… j’pourrais pas l’faire seul. »


Djork croise les bras, lentement.

« L’gamin… n’a pas à savoir.
Mais… mais.
Mais… tu pourrais. V’nir. Un peu. »


Et le connaître.
Un peu.
Au moins. Non ?
Djork Djorkson
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Mirage Stormbringer
Not your lucky day.
Mirage Stormbringer
Race Race : Humaine, mais mutante
Habite à Habite à : Nul part. Tu as un pied à terre à Toussaint, mais tu es plus souvent sur la voie.
Couronnes Couronnes : 25650
Messages Messages : 63
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Not your lucky day.
Lun 25 Mai - 18:36
Storm of the heart, storm of the land
avril 1275 - Temeria
Avec toutes ses années d’expérience, d’endurance à cacher ce qui était pour toi le plus lourd des fardeaux, tu pensais qu’il serait simple, aujourd’hui, de les cacher derrière ce masque qui obstrue si aisément aux autres la réalité de ce que tu peux penser. Bien sûr, il y a du vrai dans ce masque, il n’y a pas que la facétie que tu as accepté de porter car c’était plus simple que tout le reste, mais tu sais que ton fardeau, tes sentiments, tu le gardes caché. C’est plus simple ainsi. Les autres n’ont pas à voir la souffrance qui peut se dépeindre si aisément dans ton regard, derrière tes pupilles et sur tes traits tirés non pas dû à la fatigue d’un voyage éreintant, mais à la fatigue d’un cœur qui sait que malgré toute la distance que tu aimerais mettre, tu n’en ai pas capable. Tu aimerais être capable de te retourner sans un regard sur ce petit garçon aux yeux similaires aux tiens, mais tu te sais en être incapable. Tu as toujours méprisé la nature humaine et les conjonctures imposées à ta caste, tu as toujours méprisé cette notion du bien et du mal car tu t’affirmes être la neutralité absolue, et pourtant, c’est dans l’intimité, dans la réalité de ta condition que tu es incapable de prendre la garde de cette neutralité que tu brandis pourtant si souvent pour ne pas défendre la veuve et l'orphelin. C’est probablement plus simple de le faire avec des inconnus parce que tu t’en fiches éperdument et que leur sort n’a de répercussions sur toi. Tu te fiches du sort du monde tant que tu es toujours en vie et que tu peux toujours respirer à loisir. Le reste n’est à peine plus que du sable sous tes pieds. Mais ce petit garçon, il serait bien le seul pour qui tu déchirerais la destinée à laquelle tu ne crois pas pour qu’il puisse vivre un jour de plus si cela était permis. Et pourtant, tu ne peux t’accorder ce simple droit que de le prendre dans tes bras, de lui murmurer les promesses vides que les parents adonnent à leurs enfants pour les faire grandir, de lui chantonner cette mélodie qui a suivi vos pas jusqu’à la porte d’Elerinna. Tu ne peux tout simplement pas faire ce bond en arrière pour son propre bien, car pour une fois, tu ne penses pas au tien, tu ne penses pas à ce fardeau de neutralité qui te suit en permanence, tu penses à quelqu’un qui est certes ta chair, mais qui n’est pas toi et qui pourrait souffrir de tes actes, de tes pensées, de tes actions. La vie était difficile, et tout était soudainement plus compliqué que tu ne l’imaginais, mais tu devais te tenir à ce que tu avais choisis. Pour lui. Tu ne devais pas rentrer dans l’équation. Alors, tu inspires, tu expires, doucement, alors que l’objet quitte tes doigts pour rejoindre ceux du nain, avec une tendresse que tu trouves curieuse pour un nain. Les stéréotypes ont la peau dure, malgré tout ton travail pour ne pas y faire attention. « Merci. » Tu soupires, doucement, comme si le mot était difficile à échapper de tes lèvres, et il l’est. Tu remercies rarement les gens, parce que tu estimes que tu ne leur dois pas forcément, mais dans ce contexte là, dans ces circonstances-ci. Il mérite amplement le bref remerciement que tu lui offres, ce n’est pas grand-chose… Mais c’est le mieux que tu puisses faire, c’est tout ce que tu peux offrir, en plus d’une oreille attentive à ses paroles concernant Elerinna. Tu humes doucement, les yeux mi-clos alors que tes doigts s’étirent et se crispent doucement dans le vide, attrapant l’absence et le néant entre tes doigts, le vent et la brise entre tes phalanges, constatant sans mal à quel point il manque, malheureusement, une main d’enfant dans la tienne. Tu fronces les sourcils à ce constat avant de tourner tes iris sur ton arme, ce n’est pas pareil, tu le sais, mais c’est un substitut comme un autre. « C’est… C’est Elerinna. Elle mène son monde comme elle peut, du mieux qu’elle peut, et c’est… C’est pas facile pour elle non plus, j’imagine. C’est facile pour personne mais… au moins, elle n’est pas toute seule là-dedans, et elle a la tête dure, bien plus que certains à sa place. Elle est forte, Elerinna. » Et c’est pour ça aussi que tu lui fais confiance, c’est pour ça que as placé ton fils entre ses mains, parce que tu savais qu’elle saurait quoi faire. Tu lui faisais confiance pour prendre soin de l’enfant que tu ne pouvais pas garder, qu’elle saurait lui offrir ce que tu ne pouvais lui donner, et qu’elle saurait le garder en sécurité, envers et contre tout. « Et si Elerinna te fait confiance… Je te fais confiance. » Et tu n’as probablement pas besoin d’en dire plus pour qu’il sache et qu’il comprenne à quel point ce genre de choses est rare venant de toi. A quel point ta confiance est difficile à gagner, surtout aussi aisément, et que ces mots sont particulièrement difficiles à échapper de tes lèvres. Tu t’apprêtes à le remercier, à nouveau, quand il rassure tes craintes quant au fait qu’il va le garder et que tu n’as pas à jouir d’une crainte supplémentaire. Toutefois, ses mots suivant bloquent les tiens, et tu l’observes, curieusement, avant de soupirer, ton esprit emmené dans un véritable tumulte que tu ne contrôles qu’à peine, tes yeux observant le contrôle que tu sens s’écharper entre tes doigts. « Je… Je ne sais pas, maître nain. » Tu réponds, doucement, la voix presque similaire à un murmure, aussi fluet qu’une brise marine. Tes yeux se lèvent, petit à petit, vers le nain alors que tes doigts se serrent sous forme de poing. « Je ne sais pas si je le peux, pour lui. Il sait que je suis quelqu’un de proche, il sait qu’il y a quelque chose, il n’est pas idiot et… Je ne veux pas qu’il se fasse de fausses idées, je l’ai déjà bien trop fait souffrir sans le vouloir. » C’est peut-être l’une des premières fois, depuis longtemps, où l’honnêteté de ta situation transparaît véritablement, découle comme si tu ouvrais doucement les vannes de ta sincérité, mais tu les fermes, petit à petit, avant que le déluge ne s’échappe. Sous tes mots, toutefois, on peut sentir le besoin, et l’envie de connaître ce petit enfant que tu as abandonné derrière toi, et le verrou que tu mets sur ces désirs parce que tu ne peux pas te les accorder. Tu ne dois pas compter quand il est question de la sécurité de ton fils. « Mais… J’ai un ami avec qui je voyage, sorceleur aussi, qui… Qui pourrait veiller sur vous deux, pour votre voyage, si… Si ça peut garantir votre sécurité, à tous les deux. » Tu sais que Glyenn ne refusera pas, pas si Njall est dans l’équation, pas si ton fils est dans tout ça, et il ira même avec plaisir, tu le sais. Même si cela signifie te laisser derrière. Tu ne sais pas si le nain va essayer de te convaincre, et tu sais que tu pourrais craquer, tu pourrais… Tu pourrais vouloir accepter.

djork djorkson & mirage stormbringer
Mirage Stormbringer
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Djork Djorkson
What is truth if not an illusion?
Djork Djorkson
Race Race : Nain
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What is truth if not an illusion?
Mar 26 Mai - 14:45
Djork Djorkson reste silencieux, durant les réponses de Mirage.
Longtemps.

Il la fixe.
Là. Ici.
Assis sur cette pierre, quasiment plus grande que lui. Une main occupée à tenir une pipe déjà éteinte. Une autre qui tient le jouet, le don, le cadeau, le précieux transmis par la Sorceleuse.

Un objet. Un petit objet.
Le plus beau de tous, si le gamin savait qui lui donnait.
Il n’en saura rien.

Pour lui.
Pour son bien. Pour leur bien.
Pour sa vie.
Ce ne doit être qu’un petit objet ; un cadeau, quasiment sans valeur. Anodin, anonyme.
Non pas précieux. Non pas unique.
Non pas… maternel.

« Ah. »

Un sourire lent et fatigué glisse sur son visage rongé par la barbe.
Et les années.
Et la tristesse.
Même si cela se confond, maintenant. Toujours.

« J’crains… j’crains qu’on n’se soit guère compris. »

Sa voix est lente, traînante.

« J’vous… j’proposais point ça parc’que j’pense que j’peux pas assurer la sécurité du gamin. »

Il hausse les épaules.

« Qu’est-c’qu’un Nain aurait b’soin d’une Sorceleuse, mmh ? Et un Maître Nain, alors ?
Et Djork Djorkson, hein ? Ah !
C’est pas d’main qu’j’aurais b’soin d’votre engeance, ça non ! »


C’est faux.
Mais cela sonne quand même bien.

« J’ai… j’vous ai proposé ça, Mirage… pour vous. »

Il souffle, lourdement.

« Il va grandir sans vous connaître. »

Il fige son regard dans les yeux de la Sorceleuse.

[color=brown] « Il s’demandera, ouais… mais il grandira ; ça ira.
Dame Elerinna, aussi tête d’pioche qu’elle soit, ben… elle fait ça bien, ouais. Elle fait ça bien.
Elle m’fait confiance – et elle a raison.
Il lui arrivera rien, au p’tit ; j’le jure. Et rien sur l’Continent peut empêcher un Nain d’respecter son serment. »[/coor]

Ce n’est pas vrai, non plus.
Mais Djork Djorkson est intimement déterminé à faire de ces mots une vérité absolue.
Pour Rinna.
Pour le gamin, aussi.

« Mais… vous.
Vous. Vous l’savez. Vous l’connaissez. Vous l’voyez.
Vous saurez.
Vous saurez… qu’il grandit sans vous. Et… qu’vous vivez ; sans lui. »


Le forgeron souffle, et détourne lentement son regard, pour le perdre dans les ombres de la caverne.

« Longtemps…
Longtemps, on pense qu’le pire poste du monde, c’est d’être fils ; enfant. Héritier. Successeur.
Devoir… être digne, d’une charge. Ouais.
On passe la moitié d’sa vie… à s’dire qu’on n’sera pas digne d’nos parents. Ou d’craindre d’leur ressembler.
Mais après… »


Un sourire triste s’impose sur son visage soudain vieux et sage.

« Après, on sait qu’le pire dans la vie… c’est d’être parent.
Accepter… accepter d’laisser les p’tits grandir ; faire leurs erreurs. Vivre. Sans les étouffer.
C’est… dur, d’être fils.
C’est… mortel, d’être parent. On s’en r’met pas. On s’en r’met jamais. »


Il soupire.
Puis hausse les épaules, et fige ses yeux meurtris sur Mirage.
Il gardera ces mystères sur ce point.
Au moins ce soir.

« J’voulais vous donner la chance d’passer du temps avec ; pour vous.
Mais j’comprends.
C’est mieux, ouais. Pour lui. C’est mieux. »


Il se redresse, et soupire.

« Il s’fait froid ; il s’fait tard.
J’m’en vais… dormir. Dans l’chariot. »


Il désigne, du pouce, le véhicule derrière lui.

« C’est… ça s’déplie, quoi. On y dort bien, au chaud. Il manque d’rien.
Moi non plus. Ha. »


Djork laisse son regard glisser autour de lui ; sur la caverne.
Sombre. Vide. Froide.
Froide…

« Hrm. »

Il grogne, et esquisse un sourire.
Etonnamment doux.
Etonnamment… sympathique, et troublant.

« C’est… ça vous dit ? D’dormir… là ? Au chaud ? »

Dans le chariot.
Au chaud, donc !
Djork Djorkson
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Mirage Stormbringer
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Mirage Stormbringer
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Mer 3 Juin - 23:38
Storm of the heart, storm of the land
avril 1275 - Temeria
Refuser fut bien plus difficile que tu ne l’imaginais. Après tout, ce nétait pas la première fois, ce n’était probablement pas la dernière, mais à chaque fois, c’était toujours aussi difficile, toujours aussi brutal, toujours aussi triste et ça te brisait toujours autant le cœur, que tu le veuilles ou non. Tu aurais aimé être capable de lui dire oui, d’accepter cette proposition douce comme du miel, aussi tentante soit-elle, tu aurais vraiment aimé pouvoir le faire mais… Mais tu savais que tu ne le pouvais absolument pas, tu n’en étais absolument pas capable. Il y avait quelque chose qui te retenait, qui t’obligeait à ne pas accepter, à refuser malgré la douleur qui se faisait sentir entre tes côtes, à l’intérieur de cette cage thoracique qui hurlait pourtant de le faire, qui hurlait tout ce que tu avais de te mettre à reprendre ce rôle qui était le tiens par droit du sang. Mais non. Non. Tu ne le pouvais tout simplement pas, pas même avec tout l’amour que tu avais pour ton petit, et c’était justement pour l’amour de ton petit que tu t’y refusais catégoriquement. C’était parce que tu l’aimais si fort que tu refusais de devenir autre chose qu’une anonyme à ces yeux, un autre visage de plus à découvrir, à ne pas comprendre et à ne pas connaître plus que nécessaire. Un sourire, triste, brisé, se plaça sur tes lèvres aux paroles du nain alors que tu secouais, mollement, la tête. « Non, non, je.. je vous ai bien compris. Si Elerinna vous l’a confié, c’est qu’elle vous fait confiance pour assurer sa sécurité, et je vous fais confiance là-dessus… Mais.. Je sais que les routes peuvent être malfamées et que vous, le fait que vous ne soyez pas humain, peut poser problème… C’est pour ça que je proposais que mon mentor vous suive, pour vous aider, dans les mauvaises passes. Même si on crache sur les sorceleurs, rares sont ceux assez stupides pour les attaquer directement. » Tu répondis, la voix légèrement rauque, légèrement enrouée par une peine que tu ne pouvais pas dissimuler, pas face au nain. Toi qui étais pourtant si généralement en contrôle de tes émotions, de tout sentiment – par des années d’entraînement et les réminiscences d’une étiquette pourtant longtemps oubliée dans tes gestes et tes actes loin d’être aussi graciles que celles d’une nobliarde. Toutefois, les mots suivants du maître nain sonnent terriblement cruel à tes yeux et pour ton cœur, et n’importe qui d’autre aurait réussi à t’arracher un grognement à cela, peut-être même que tu montres les dents. Mais tu ne le fais pas, non. Tu soupires, un soupir à fendre le cœur, un soupir que tu essayes de refréner malgré tout mais qui s’échappe lentement de tes lèvres sans que tu puisses les contenir. Le soupir d’une mère qui aimerait avoir la force de pleurer et de pouvoir souffrir sans que le monde la blâme pour chacune des actions choisies auparavant. Tu savais que tu avais fait des erreurs, et tu en faisais toujours mais… C’était de plus en plus difficile de les assumer, et ton dos devenait de plus en plus lourd avec les perspectives qui s’amoncelaient, toujours plus présentes. Ce n’était pas la faute du nain, tu savais qu’il n’essayait pas de t’accabler – quoique, tu ne le connaissais pas – mais ça faisait toujours aussi mal. Tu retiens le sanglot qui commence à gonfler dans ta gorge et tu échappes, lentement, quelques mots, quelques palabres que tu ne contrôles plus. « Je ne le sais que trop bien, maître nain. Je ne le sais que trop bien.. » Tu passes une main sur ton visage, écartant les mèches sauvages qui traînent devant tes yeux et obstruent quelque peu ta vision. « Je le verrai grandir, de loin, en sachant pertinemment que je ne pourrai m’approcher, que je ne pourrai rien faire pour son destin et que je devrais le remettre entre les mains de ce même destin sans pouvoir intervenir, sans pouvoir acter et aider. Je ne pourrai tout simplement rien faire. Et lui… Lui, s’il me croise, il ne me verra que comme une inconnue, peut-être même qu’il me détestera pour ce que je suis : une sorceleuse, une non-humaine. Peut-être qu’il me détestera pour ce que je représente, et je ne pourrai jamais véritablement me défendre. Je sais.. Qu’il grandira sans moi, et que je continuerai de vieillir sans lui mais.. C’est pour son bien. Je ne fais ça que pour son bien. » Et c’est cette pensée qui te pousse à continuer sur ce chemin, il n’y a plus que ça pour te garder sur ce chemin, il n’y a plus que ça pour te maintenir droite dans tes bottes, dans cette décision. Si ce n’était pas pour son bien, il serait déjà à tes côtés. Mais les choses sont faites de nœuds à nouer ou à dénouer, et celui qui compose ton fils… Tu l’as noué il y a longtemps, sachant pertinemment que tu ne vivrais pas comme mère au foyer, à élever ton fils. Non, tu le savais. Tu savais qu’il avait un héritage, quelque part dans les hautes terres d’Hakland, et que tu lui offrirais, un jour, anonymement, cet héritage, quand tu serais sûre qu’il pourra y prétendre d’une manière ou d’une autre. Et qu’il pourra en faire ce qu’il veut. Ou tu décideras, peut-être, loin du reste du monde, qu’il n’a pas besoin de ce fardeau parce que peut-être qu’au fond, tu as aussi décidé tout ça pour qu’il soit aussi éloigné que possible de ce monde néfaste qui t’a gardé aussi marquée que tu l’es aujourd’hui. Toutefois, le nain avait raison, et tu ne pouvais qu’hocher la tête : être parent, c’était pire. C’était parfois le plus douloureux, c’était parfois plus cruel, mais.. C’était le jeu. « C’est ce qu’il y a de mieux pour lui. » Tu croyais si fort à cela, tu croyais si fort en cette idée, parce qu’elle était vraie. Quelle vie aurait-il à te suivre dans des combats que tu n’étais même pas sûre de finir ? Où tu n’étais pas sûre de finir vivante ? Vraiment, ce n’était une vie que tu ne souhaitais pour personne, et après tant d’années, tu comprenais que ni Glyenn ni Rodànn n’ait voulu que tu te mettes dans cette vie. Tu comprenais plus aisément maintenant, et tu ne pouvais empêcher le léger sourire narquois qui ornait tes lèvres, le sourire amer, triste. Quelle foutue vie. Tu soupires à nouveau, avant de poser tes yeux sur le nain, penchant la tête très légèrement sur le côté à ses paroles. Tu esquisses un mince sourire alors que tu attrapes ta lance avant que ton matériel pour aiguiser la lame. « Aller dormir, maître nain. Veillez sur lui. Je vais monter la garde cette nuit. Les sorceleurs, vous savez, n’ont pas besoin de beaucoup de sommeil. » Et tu étais bien moins sensible au froid qu’une majorité de gens donc ça ne te gênait pas tant. Tu appréciais l’offre, et tu lui fis part de ta reconnaissance d’un rare véritable sourire. Rare, légèrement brillant, honnête.

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Jeu 4 Juin - 10:20
Djork Djorkson écoute les réponses que Mirage développe.
A ses répliques. A ses interrogations.
A sa proposition.
A ses arguments, aussi, pour qu’elle les accepte.

Il écoute. En silence.
Pas un mot ne sort de sa bouche. Pas un mouvement n’anime son corps bourru.
Rien.
Il ne réagit pas. Il ne bouge pas.

Jusqu’à ce qu’elle termine.
Jusqu’à ce que la Sorceleuse achève sa réponse – jusqu’à ce qu’elle confirme sa décision.

« Hrm. »

Le Nain grogne.

« Humf. »

Puis souffle, lourdement.

« Bien. »

Il acquiesce, ensuite.

« Soit. »

D’un geste lent, posé ; détaché, même.

« J’comprends. »

Et c’est vrai : le forgeron entend les arguments de Mirage, et comprend leur pertinence.
Il regrette, bien sûr, que cela se passe ainsi.

Mais… c’est comme ça.
Ça a du sens. Ça a une raison. Ça a un intérêt.
C’est ainsi.
Et c’est tout.

« Hrm. »

Djork grogne, encore.
Parce que la Sorceleuse refuse son invitation – et se sacrifie, pour leur sécurité.
Pour la sécurité de son fils.
Encore.

« Soit. »

Un sourire triste glisse sur son visage. Il s’en doutait, c’était prévisible.
C’est noble.
Mais terrible. Encore.

« Prév’nez-moi quand il faudra vous remplacer. »

Tout en sachant qu’elle ne le fera pas ; mais soit.
Le Nain hausse les épaules.

Et, cahin-caha, retourne vers le chariot. Y monte. S’y installe. Glisse sous les couvertes. Pose une main douce et sympathique sur l’enfant, qui dort.
Il ferme les yeux.

Fichu Continent trop petit, pense-t-il. Fichue Destinée, vicieuse et cruelle.
Fichu monde.
Fichue vie.
Djork Djorkson
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