Il est une chose commune chez la plupart des originaires de Kaer Trolde, qui est resté encré en toi depuis des années : la haine envers le Nilfgaard. Mais la tienne est plus vivace encore...

Tu es née fin décembre 1252. À ce moment là, la paix régnait dans ton pays. Crach An Craite était ton Jarl et dans ta famille, on le louait peut être plus que de raison. Ton père était un des nombreux pirates de l'Archipel, et tu l'admirais. Tu aimais écouter ses aventures. Dès que tu étais en âge de parler et de marcher, tu les lui réclamais, et ton jeu préféré avec tes amis étaient de les reproduire dehors ou dans la maison. Jouer les guerriers était ton jeu préféré.

Tu vivais seule avec ton père et ta mère, mais tu avais une relation plus que privilégiée avec ton père. Tu ne te voyais pas tellement vivre sans lui, comme toute petite fille de 5 ans. Il t'avait appris quelques bottes de combats pour te défendre et protéger ta mère, quand il ne pouvait pas le faire.
Tu était têtue, capricieuse, une gamine insupportable quand tu le pouvais, mais il appréciait ta force de caractère. Tu as grandit tel un garçon, peut être. Mais qu'importe. Ta mère avait abandonné l'initiative de te rendre plus fille, et ton père aimait bien ce petit côté différent de ta personnalité. Après tout. Tu étais son unique enfant. Il aurait bien aimé avoir un garçon, mais tu étais devenu sa fille préférée. Aussi à 5 ans, tu reçu de sa part, une dague, dont tu ne devais te servir qu'en cas d'extrême besoin.

Ton père n'était pas ton seul modèle. Comme tout le monde, tu entendais souvent parler des exploits du Jarl, de sa puissance, sa force, et son courage. Tu trouvais dans cette figure et cet homme un modèle de force et de puissance que tu appréciais peut être beaucoup trop pour une petite fille. Et les premiers livres que tu avais dévoré des tas de fois, furent bien sûr les récits des exploits de ton Jarl. Comme à tous les enfants, ta mère et ton père te racontais aussi des histoires remplis de monstres plus terrifiants les uns que les autres, et des chasseurs de monstres. Du haut de tes cinq ans, ce n'était encore pour toi, que des histoires, des légendes....

Cependant, ta famille ne put rester à Ard Skellig. Ton père avait péri en mer, et ta mère décida de quitter l'archipel, car sur les terres nordiques, le travail ne manquait pas. Et à tes 10 ans, tu te retrouvais dans la région de Cintra. Ce fut aussi à cette période, que tu te mis à lire de nombreux livres sur ta terre d'accueil. Cintra, tu en avais longuement entendu parlé à Ard Skellig du fait de la présence de la famille de ton Jarl.
Mais tu t'intéressas à tout le reste. Et ta curiosité était si avide, que tu décidais qu'un jour, tu ferais un métier qui te mettrais sur les routes du monde pour en savoir plus.
Ta relation avec ta mère fut de plus en plus facile. Vous vous entraidiez. Mais ton père te manquait. Si bien que quoi qu'en dise ta mère, tu ne quittais jamais la dague qu'il t'avait offerte, et continuait de te rendre capable de vous défendre toutes les deux.

Le temps de la paix et de la sérénité fut révolu à tes 12 ans. Tu te rappelles encore très bien de ce jour précis. Tu en entends encore les cris. Tu sens encore l'odeur de brûlé. La sensation des yeux qui te piquent à cause de la fumée. Le choc des armes et des armures. Tu te rappelles bien d'avoir espéré voir la reine Calanthe, héroïque, aussi digne que ton Jarl. Mais rien de tout ce que tu aurais voulu n'étais arrivé.

Ta mère et toi vécurent le siège et les quatre jours de résistance. L'absence de pitié du Nilfgaard. Tu essayas de garder espoir, quand mère, père et enfant tuaient et se faisaient tuer. Ta mère te protégea jusqu'au bout. Elle t'épargna, quand toutes les femmes prenaient la vie de leurs enfants. Et tu la vis mourir. Peu après, ce fut Calanthe que tu vis mourir....

Tu as l'impression encore aujourd'hui que tout ceci s'est déroulé la veille. Pourtant, maintenant tu as bien 22 ans et non 12 ans. Et bien que tu essaies de ne plus y penser, tu revis parfois ce lourd passé.

... Ironiquement, le calme revint. Cintra était tombée au main du Nilfgaard à présent, et tu ne te souviens plus vraiment comment, mais tu avais réussi à t'en échapper, quand la plupart de la jeunesse ayant disparu ce jour là sous les coups de l'empire.
Tu te perdis sur la route de Brugge. Tu avais faim, soif, mais tu tenais bon. Tu trouvas refuge à Brugge, dans un orphelinat. Tu ne t'y plaisais pas, mais bien heureusement, tu en partis bien vite. Car ce que tu avais toujours cru n'être que légende se présenta à l'orphelinat.

Tu ne t'étais pas attendue à en rencontrer un. Tu te souviens donc très bien des yeux de chats de l'homme qui vint à l'orphelinat, et de ses cheveux blancs. Il y avait quelque chose d'étrange chez lui qui t'avait tout de suite happée et impressionnée. Un tas de question avait fleuri dans ta tête. Tu n'eus pas tellement le temps de les poser. Il t'avait choisi, toi. Pourquoi ? Tu ne l'as jamais vraiment su. Qu'importe. Tu avais 13 ans, et tu quittais l'orphelinat pour rejoindre Aevon Woed et les sorceleurs. Ce fut bien plus tard que tu appris, qu'il était de coutume que des orphelins partent dans l'un ou l'autre bastion de sorceleurs, car les épreuves aussi terribles et cruelles les unes que les autres prenaient la vie de beaucoup d'entre eux, surtout l'épreuve des herbes. Aussi ne cherchas-tu jamais à demander pourquoi on t'avait choisie.

Aevon Woed ou l'école du Griffon. Bastion caché au milieu des forêts d'Angren. Le climat y était bon. Du moins à ton goût. Durant ton voyage, tu pris note dans ta mémoire des villes de la région où se trouvait ta nouvelle maison. Ton voyage te mena d'abord vers le nord, en passant par les montagnes Mahakam, avant de reprendre vers le sud, passant par Rivia, puis Scala. Ce n'est qu'après avoir traversé la Yaruga que tu arrivas enfin dans la région d'Angren. On te bandit les yeux pour les derniers kilomètres de voyage et quand tu pus à nouveau observer où tu étais, se trouvait face à toi, un château ancien, bien dissimulé dans l'épaisse forêt. Un griffon majestueux était gravé sur le fronton de l'entrée principale.

Ton arrivée ne passa pas inaperçue. Elle semblait même surprenante. Tu avais été la seule choisie par l'homme au cheveux blanc, et surtout la seule fille parmi les neufs orphelins ramené à Aevon Woed. Ce qui ne parut pas habituel, au vu des remarques que tu entendis ci et là. Tu rentrais un peu ta tête dans les épaules au début, comme pour te faire discrète. Et puis tu décidas de te tenir aussi droite que celui qui se trouvait à un pas devant toi et que tu suivais jusqu'à la pièce principale. Tu tentais d'imiter son pas décidé et assuré. Cela provoqua des sourires moqueurs. Tu fronças des sourcils, et serras les dents.

Arrivée au milieu de la salle principale, tu regardas les visages présents. Des hommes. La plupart avait les cheveux blancs, et les yeux de chats. Tu repéras surtout un visage féminin. Mais un seul se démarquait, car son visage et son regard témoignait et de son grand âge et de sa sagesse. Tu compris. C'était lui le "doyen".

Le doyen sembla embêté à ta vue. Encore une fille. Il était déçu parce que tu ne sois pas un garçon ? Tu lui adressas un regard de défi. Il te le rendit. Tu t'étais raidie, mais tu avais gardé ton courage et l'avais soutenu. Tu remarquas alors qu'il semblait déjà changer d'avis, comme si ta manière d'agir et de lui tenir tête l'avait convaincu. Une seule condition. Il en était totalement responsable. C'est là que tu appris le prénom de celui qui devint ton mentor. Halvar.

Il fut intransigeant, sans pitié, mais tu avais senti chez lui quelque chose de paternel. Oh pendant un temps tu n'avais fait que pensé que ce n'était que ton imagination. Mais plus les mois et les années passaient, plus tu en étais certaine. Et ce sentiment fut même partagé. Tu le considéras vite comme ton "père". Et tu te permettais alors certaines folies.

Les premières années furent rudes. Certes tu étais débrouillarde. Mais dans ta nouvelle maison, tu appris la pleine autonomie. Tu appris que les caprices ici ne serviraient souvent à rien. Te plier aux règles étaient le plus dur pour toi et ton caractère, mais c'était bien là vraiment ta seule liberté : n'en faire qu'à ta tête. Tu osais très souvent tenir tête à tes aînés, quitte à recevoir une rouste jamais eue de ta vie. Tu te forgeais, te renforçais au fil du temps.

Mais ton sujet faisait déjà débat. Et certains soirs, tu pouvais entendre la sorceleuse du bastion lever la voix en parlant de toi. En bien. Elle semblait vouloir te protéger, quand ton mentor voulait surtout que tu puisses faire pleinement tes preuves. Elle n'était qu'en partie sorceleuse. Du métier elle n'en avait que le nom. Et pour elle, il n'était pas pensable de te faire passer l'ultime épreuve. Tu n'avais pas encore conscience des tenant et aboutissant de cette épreuve, et tu ne connaissais pas les détails, mais la façon dont la sorceleuse mettait ses collègues en garde... Cela ne te rassurait guère.  

Tu avais 15 ans. Tu passais déjà ton premier entraînement à l'épée en argent. Tu travaillais d'arrache pied, parfois tu en passais des nuits blanches. Et les blessures s'accumulaient. Tu devais te soigner, et en même temps avancer dans l'apprentissage. Ainsi quand tu devais arrêter les entraînements physiques pour cause de blessures, tu passais ton temps dans les livres sur les monstres, et sur l'histoire des sorceleurs et des terres du nord.

Halvar n'hésitait pas à te houspiller si tu n'apprenais pas tes leçons, si tu n'avais toujours pas appris les bonnes manières, et surtout si lors des entraînements physiques tu n'en faisais qu'à ta tête et maniait mal ton épée. Tu ne le savais pas encore, mais il te préparait pour la suite. Ta résistance physique, ton agilité à manier une épée en argent et à esquiver, ta puissance dans les coups et surtout dans leur précision. Tout cela était nécessaire d'être acquis avant de passer la deuxième épreuve. Il dut te le répéter des centaines et centaines de fois. Et tu finis par être la fierté de ton mentor.

Restais alors la question de la deuxième épreuve. Physiquement, Halvar te savais prête. Mais cela ne faisait pas tout. Tu savais de quoi il s'agissait, tu avais si bien travaillé les livres sur les sorceleurs. Tu savais que les jeunes orphelins masculins passaient l'épreuve des herbes les amenant ou non à la mutation qui leur confère yeux de chats et dans certains cas où la mutation est bien supportée, les cheveux blancs.
À cette période, tu décidais d'en parler à Halvar. Tu appris que normalement les filles ne passaient pas l'épreuve. Ceci dit, il avait entendu parler de l'expérience réussie d'un mage, sur une femme de l'école du chat, concernant la mutation. Il en expliqua tout les détails à Ellika. Car il la sentait physiquement apte à passer l'expérience. Cependant, il préféra te laisser le choix, l'épreuve des herbes pouvant être fatale, surtout dans le cas de cette expérience tenue secrète tant elle a obtenu si peu de résultats, mais pouvant apporter en cas de réussite bien des dons.
Halvar te prévint malgré tout : pour cette expérience, il fallait sacrifier quelque chose en échange. Sa fertilité. Et en tant que femme dans un monde d'hommes, Halvar savait ce que ce sacrifice pouvait provoquer. Etre stérile pour un homme était assez difficile, alors il n'osait imaginer ce que ressentirait une femme...

Tu pris alors le temps de mieux comprendre le monde, les enjeux du métier et de la vie de sorceleur. Tu pris le temps de parler avec la sorceleuse, tu fis le tri entre le bon et le mauvais. Tu pris le temps de bien réfléchir à cette expérience. Mais finalement, tu ne voulais pas finir incomplète. À quoi bon passer tant de temps à manier une épée en argent si l'on ne pouvait pas être véritablement sorceleur.

Alors, à tes 17 ans, tu passas l'épreuve des herbes. Halvar t'emmena dans un endroit secret de la forêt, loin du bastion. Là, tu rencontras ce mage. À sa vue, tu n'étais plus très sûre de pouvoir lui faire confiance. Allait-il t'aider dans ta mutation ou bien te tuer ? Qu'il essaie donc ! Tu n'hésiterais pas à lui trancher la gorge dans ton agonie...
Le mage t'expliqua les étapes du processus et te mis en garde. Il y avait plus de chance de mourir que de survivre. Tu ne changea pas d'avis. Et ce fut la plus mauvaise expérience que tu n'aies jamais vécue.
Tu passas au début par tout un tas d'états physiques et mental. Erintant, douloureux, presque mortel. Tel était ton souvenir de ton test. Tu crus vraiment voir la fin. Mais tu passas le test. Et ce ne fut que le début de ton épreuve. Car par la suite ce fut au tour du coktail d'hormones et de plantes, ainsi que le virus lui même qui te causa bien des tourments. Tu reçus ce coktail autant de fois qu'il parut nécessaire.
A la fin, Halvar lui-même douta de ta survie. Et pourtant. Bien que très faible, tu avais fini par te réveiller. Ta perception, tes sens, tout était aiguisé et nouveau pour toi. Ton poul était si calme. Les sensations nouvelles te perturbaient, mais te rassuraient. Tu étais en vie. Tu avais réussi.
Tu réagissais plutôt bien à la mutation et à l'expérience. Alors, tu reçus plus d'une dose de coktail d'hormones, de plantes et du virus. Le mage te laissa par la suite t'habituer à tes nouveaux sens et nouvelles sensations.

Tu restas donc dans le secret de l'expérience pendant plusieurs semaines. Et quand tu te revis dans un miroir, la perte de ta belle chevelure rousse te marqua. Tu avais les cheveux blancs. Comme Halvar. Comment donc garder un tel secret ? Tu commenças alors à étudier sérieusement comment te teindre les cheveux. Les premières tentatives ne furent pas si concluantes, mais tu ne baissas pas les bras. Et tout en apprenant la maîtrise des signes et la fabrication des potions, avec l'usage correct des herbes, tu redoublas d'efforts. Et le jour de ton 18ème anniversaire, tu surpris Halvar, en arrivant à ton entraînement, la chevelure à nouveau flamboyante. Il était temps de rentrer à Aevon Woed.

Pendant deux ans tu restas encore au bastion à t'entraîner et à t'habituer à tes nouvelles capacités, en secret. Ta soeur sorceleuse ne fut pas dupe cependant. Mais elle t'aida à garder le secret de ta mutation. A tes 20 ans, Halvar testa l'entièreté de tes capacités magiques et physiques tout en testant tes connaissances et ton savoir. Il te considéra alors comme accomplie et t'offrit ta propre épée en argent. Ce moment solennel juste entre lui et toi, te rappela la manière dont tu avais reçu ta dague.

Voilà maintenant deux ans que tu parcours les routes, répondant à des contrats ci et là, essayant de gagner au mieux ta vie. Tu essaies le plus possible de revenir chez toi à Aevon Woed, mais tu es la majeur partie de l'année en chasse sur les terres du nord. Au fond de toi, tu sais que tu as réussi à devenir ce que tu avais toujours rêvé d'être, et tu sais qu'un jour, tu auras l'opportunité de revoir l'île qui t'as vu naître...

Rebelle. Telle est le coeur de ton caractère. Tu n’aimes pas les ordres, et tu n’aimes pas que l’on te dicte ta vie, ce que tu peux, dois, ou ne pas faire. Après tout, tu t’es toujours considérée suffisamment grande pour faire les bons choix. Les évènements que tu as vécu t’ont forgée une résistance et une carapace, derrière laquelle tu te sens bien. Briser la glace n’arrive pas si souvent. Ce serait même bien trop dangereux à ton goût que de laisser paraître tes faiblesses à l’inconnu. Finalement, seuls quelques un des autres sorceleurs de ton école sont au courant de ce qui te tourmente et ce contre quoi finalement tu te bats encore et encore. Car tu n’as pas rejoint leur rang juste parce que c’était une vocation comme tu aimes à le dire. Ce n’est pas si simple.

Ton caractère soupe-au-lait et ton ardeur au travail t’ont permis de bien t’intégrer. Petite, tu étais la gamine capricieuse et mal élevée de l’école des sorceleurs, à qui il a fallu apprendre la plupart des bonnes manières. Mais tu t’es sentie chez toi. Pour toi, ils sont tous ta famille. Tu ne renieras jamais tes racines à Ard Skellige, mais tu as vécu et grandit avec tes aînés sorceleurs. Ce seront toujours tes frères et tes soeurs, qu’il y ait ou non des affinités.

Vous n’étiez pas nombreuses, femmes sorceleurs. Mais ce milieu très masculin ne t’as jamais réellement dérangée. Après tout, ils t’ont bien laissé passer l’épreuve des plantes, malgré les nombreuses mises en garde. Tu as toujours été très masculine. Tu n'as jamais vraiment été si friande des jupons, des froufrous et des dentelles. C'est avec tes soeurs sorceleuses que tu as appris à exprimer ta féminité, à l'apprécier et à en user quand il le faut. Ainsi si tu restes très masculine lors de tes nombreuses chasses, ta féminité se révèle parfois dans l’intimité, avec les amis, les proches.

Curieuse, tu n’aimes pas garder des questions sans réponses. Et bien souvent, tu te mets dans des situations trop dangereuses. Ta curiosité parfois peut te coûter très cher.
Tu la nourris en lisant des livres sur tout ce qui touches les merveilles, les monstres, les étrangetés du monde, le passé et le présent. Le sujet qui te passionne le plus : tout ce qui est relatif à l’histoire et aux légendes qui bercent l’archipel Skellige, ton pays. Tu l’aimes si fort. Il t’a rendu si forte.
Le voyage sur les routes et ton métier te permettent aussi de nourrir ta curiosité. D’ailleurs, tu te forces de noter toutes les nouveautés que tu as pu jusque là rencontrer.
Tu aimes beaucoup de choses, et tu en détestes peu. Le Nilfgaard te pose soucis cependant, bien que tu te forces à rester neutre dans toute cette histoire. Mais rien que le pays t’es trop aride et chaud à ton goût. Tu préfères les régions verdoyantes ou les régions froides à celle-ci, bien que ton métier parfois te conduise dans les terres brûlées du Nilfgaard.