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Mirrors have always been scared of me ‡ ft. Gynvael Thorneviel.
Ambroos var Isilm-Irffyn
What is truth if not an illusion?
Ambroos var Isilm-Irffyn
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Habite à Habite à : Beauclair.
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What is truth if not an illusion?
Lun 9 Mar - 15:07

Mirrors have always been scared of me
Gynvael Thorneviel & Ambroos var Isilm-Irffyn
Beauclair - Haute-Ville - Mars 1275 - Fin de journée
Le soleil commence à descendre, doucement, sur l’horizon de Toussaint, sur les plaines et collines abondantes qui jonchent le terrain de ce duché que tu aimes autant que tu adores. Tu peux encore sentir, de là où tu es, l’odeur de la pluie fraichement tombée de la veille, une odeur qui chatouille tes narines et te ramène doucement à des souvenirs que tu ne sais si tu dois les oublier ou les conserver précieusement, finalement. Tu as affronté cette pluie en rentrant chez toi, plus tôt dans l’après-midi. Après tout, aujourd’hui, tu ne travaillais que pour quelques heures et tu accueillais sans mal cette bénédiction pour avoir ton après-midi plus lâche, laissée libre à tes travaux les plus succins et les plus triviaux, si tu pouvais le dire comme ça. Tu n’as pas fait grand-chose, il est vrai, te contentant de ranger quelques nouveaux ouvrages dans tes bibliothèques et t’occuper de tes chats – et donc démêler les nœuds du poil d’Arnza, ce maine coon au poil bien trop capricieux pour que tu n’en prennes pas soin. Tu t’occupas des autres, également, et tu passas quelques commandes, pour le travail, grâce à Soupir et Valravn pour des ouvrages dont tu avais besoin, encore et toujours. Curieusement aussi, tu souhaitais retrouver des choses que tu avais pourtant laissées au passé, en pensant qu’elles y resteraient pour toujours. Et pourtant, tu te retrouvais aujourd’hui à vouloir retrouver les anciens traités que tu avais pu écrire par le passé sur la défense de la société et de l’empire Nilfgaardien. Tu ne sais pas pourquoi tu ressens ce besoin aujourd’hui de ressasser ce genre de documents dont, à l’évidence, tu n’as nullement besoin simplement parce que tu es curieux de ce que tu as pu écrire. Ta mémoire n’est pas infaillible, nullement, et tu sais que tu n’as tout simplement pas besoin de les relire car quand bien même, tu te souviens des quelques choses que tu as pu mentionner dans ses lignes troubles. Tu as essayé, aussi, de retrouver ce que ton identité passée, Quellcrist, avait écrit : les balades, les poèmes, les chants, tout ce qui composait ton métier au sein de la cour du Nilfgaard et il s’est avéré, curieusement, que beaucoup de textes étaient désormais sous scellés dans les archives de l’Empire, presque inaccessibles. Tu trouvais ça curieux que tes propres textes, ceux que tu avais chantés auprès de l’empereur, étaient si peu à portée mais c’était ainsi, tu n’allais décemment pas te battre contre ça. Tu essayais, toutefois, et tu avais essayé, de faire lever les verrous, mais ils semblaient bien plus difficiles que tu ne le pensais, te retrouvant alors face à ce mur, et à ces souvenirs parsemés, perdus dans le vent, dans le temps et tu ne pouvais faire rien d’autre. Alors tu avais laissé tomber l’idée pour la journée, préférant te concentrer à des choses plus simples, plus classiques mais pas moins dénuées de sens si bien que la journée était passée suffisamment vite. L’averse que tu avais pris sur la tête avait eu, aussi, l’effet de laver quelque peu ton esprit des potentielles idées noires qui auraient pu s’y trouver et à peine étais-tu arrivé chez toi que tu t’étais déchaussé pour pouvoir marcher pied nus dans les légères flaques qui s’étaient forgées sur le carrelage de la cour de ta demeure. Le soleil commençait certes à tomber, mais les bougies étaient déjà allumées ci de là du domaine, duquel tu pouvais voir sans mal le palais, en face. Un avantage d’avoir trouvé un terrain si grand et si bien orienté en pleine Haute-Ville : tu avais une vue splendide sur le palais mais également sur tout le reste de Toussaint. Toutefois, même si tu n’étais pas dérangé par le fait d’être trempé, tu ne pouvais décemment pas le rester, alors tu fis préparer un bain dans lequel tu ne tardas pas à te glisser.

Et tu en profitas, comme toujours, la tête renversée en arrière, les yeux clos alors que tu bénéficiais  des bienfaits du savon de Zangvebar que tu utilisais et qui formait des petites bulles ci de là au-delà de la surface de l’eau. Les bougies de ta chambre donnant une ambiance particulièrement douce qui rendait le tout particulièrement apaisant tandis que tu laissais tes doigts filer contre les rainures qui se trouvaient sur la bassine dans laquelle tu étais. Toutefois, ta quiétude fut interrompue par une de tes domestiques de nuit, Veronijka, une ancienne femme de maison Nilfgaardienne qui avait rejoint Toussaint après la mort de son époux à la guerre. Veuve et sans enfants, demandeuse d’emploi, de stabilité et d’un peu de quiétude, que tu lui avais offert en lui donnant un travail dans ta maisonnée. Elle travaillait, également, pour le compte du bordel de ta sœur jumelle, subissant ses caprices et ses colères plus que les tiennes, mais elle était loyale, fidèle, et s’occupait particulièrement bien de la maison, qu’importe l’heure de la nuit, ainsi que de tes animaux quand tu ne pouvais pas le faire parce que pour peu, tu décidais de fermer l’œil. Elle toqua, comme toujours, à la porte de ta chambre, et tu la laissas rentrer sans mal. « Maître Ambroos, une invitée est là pour vous. Il me semble que c’est la magicienne, l’inventrice. Je l’ai installée dans le salon extérieur, sous la terrasse, comme vous le souhaitez généralement à cette heure-ci. » Pendant quelques secondes, tu te questionnes naturellement sur le pourquoi elle est là, puis, la réponse te vient naturellement : le miroir. Tu avais oublié ce petit détail pourtant existentiel de sa présence. Tu lui avais commandé un miroir après avoir brisé le dernier que tu avais, un miroir enchanté de façon à ce que tu puisses voir ton reflet de temps à autres. Un rien. « Merci, Veronijka. Peux-tu nous servir.. Du thé blanc, en attendant que je sois présentable ? » La femme t’adresse un large sourire avant de quitter la pièce sans plus de paroles, fermant la porte derrière elle alors que tu entends sans mal ses petits pas descendant les escaliers pour rejoindre l’autre partie de la maison où se trouve la cuisine. Tu décides alors de quitter le bain, attrapant les premiers vêtements qui passent sous ta main : un pantalon en lin, beige écru, ainsi qu’un peignoir noir, très fluide, très léger, que tu attaches à ta ceinture de façon à ce qu’une grosse partie de ton buste soit caché à l’exception de ce col en V. La température te permettait de ne pas rajouter de chemises à cela, et surtout, de ne pas avoir froid. Ou alors était-ce simplement ta résistance naturelle au froid, tu n’en savais rien, mais pour l’heure… Mars était doux, et la journée, bien que pluvieuse, avait été chaude et c’était toujours le cas maintenant. Tu restas pieds nus toutefois, jusqu’à rejoindre l’extérieur ou tu enfilas une paire de mocassins légers avant de rejoindre le salon d’été  où la jeune elfe t’attendait, aux côtés d’Arnza, ton maine coon sereinement installé sur un des divans avec Gidéon, ton chaton aveugle, entre ses pattes. Tu te penchas alors vers la jeune femme, attrapant une de ses mains pour y déposer un baiser avant de lui accorder un large sourire. « Mademoiselle Thorneviel, quel plaisir que de te voir ce soir, un rayon de soleil après cette après-midi pluvieuse. » Tu souffles alors avant de prendre place sur un des divans non loin du sien, la table basse vous faisant face, de même que le divan où ton gigantesque chat se prélassait en toute impunité. Tu observas ta domestique posé la théière sur la table avant de vous servir une tasse à tous les deux, laissant le liquide chaud remplir les petits écrins de porcelaine. Tu accordas un sourire qui en disait long à la jeune femme avant que celle-ci ne s’en aille, en direction de la cuisine, pour éventuellement penser le dîner. « Comment vas-tu, Gynvael ? » Tu demandas à la jeune elfe, avant de lui tendre une tasse de thé, un sourire sur le bout des lèvres.
@MADE BY ice and fire.
Ambroos var Isilm-Irffyn
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Gynvael Thorneviel
the senses can be fooled, easily.
Gynvael Thorneviel
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the senses can be fooled, easily.
Mer 1 Avr - 18:00
Mirrors have always been scared of meAmbroos x Gynvael - Aurais-tu l’obligeance de me la relire, s'il te plaît ?

L'assistant de l'elfe soupira une énième fois. Il avait soupiré autant de fois qu'elle lui avait demandé de lire cette maudite lettre, soit beaucoup. Beaucoup de lectures d'une lettre qui ne l'intéressait pas et qu'elle ne se donnait pas la peine d'écouter. Si ce genre de moments avec la magicienne lui donnait parfois envie de rompre tout contact et de partir s'isoler dans les montagnes de Kaedwen pour élever des chèvres, le jeune homme tenait. Il tenait parce que vivre auprès de Gynvael c'était apprendre et qu'il tenait malgré tout à apprendre de cette folle furieuse qui lorsqu'elle ne délirait pas, n'était pas totalement inintéressante.

- Chère Dame Thorneviel...

Et ça recommençait. Elle tapait, elle tapait, encore et encore sur ce foutu bout de métal. Et lui lisait sans même s'entendre, parce qu'elle ne lui laissait pas le choix.

- Nous...

- Je ne comprends pas. Socrate, éclaire moi. Pourquoi m'a-t-elle choisie moi ? Voyons, je suis loin d'avoir l'étoffe d'une grande magicienne. Et puis qu'est-ce donc que cette Toge des magiciennes, finalement ? Est-ce qu'on me laissera porter mes boucles d'oreilles ?


Le dénommé Socrate soupira une fois de plus, pourtant soulagé de constater qu'il n'allait pas devoir relire la lettre entièrement.

- Sûrement pour votre nature d'elfe Aen Elle, madame ? Votre peuple est réputé particulièrement prédisposé à la magie. Quant à ce qu'est la Loge des magiciennes eh bien... il me semble que c'était expliqué dans la lettre que vous n'avez pas écoutée. Et si je puis me permettre, vous êtes censée en savoir davantage que moi sur ce sujet, ma dame. Pour ce qui est de vos boucles d'oreilles, si vous parlez de celles qui sont vivantes et qui demeurent encore aujourd'hui indomptables... je ne pense pas.

La magicienne souffla en abattant de nouveau son marteau sur le bout de métal. Elle ne voulait pas s'embarrasser de telles choses, ça ne l'intéressait pas. On avait tenté toute sa vie de faire en sorte qu'elle s'intéresse à la politique, à la magie, à de vieux bouquins poussiéreux et elle n'en avait jamais rien eu à faire. C'était en petite partie pour cette raison qu'elle s'était décidée à quitter Tir ná Lia. Décision qu'elle ne regrettait pas puisqu'elle se retrouvait bien plus en ce peuple humain qu'en ceux qu'on appelait les siens. Bien que certains avaient de drôles de réactions en avisant ses oreilles pointues, cela dit.

- C'est parfaitement ridicule. Puis-je décliner sans risquer l'exécution ? Peu importe le monde dans lequel on se trouve, il n'est que rarement conseillé de vexer un monarque. Peut-être devrais-je expliquer les raisons qui me poussent à refuser ? Passez moi la glace je vous prie. Pourquoi les hommes ne sont pas autorisés à rejoindre l'organisation, d'ailleurs ?

Finalement, elle avait peut-être plus écouté qu'elle ne semblait le faire croire. Ou peut-être qu'elle en savait plus sans l'admettre. Dans tous les cas, Socrate fit de son mieux pour apporter le lourd miroir jusqu'à l'inventrice en prenant garde à ne pas le laisser tomber et observa silencieusement l'elfe l'installer au creux de l'étau qu'elle avait patiemment forgé. De l'argent, quelques points de nacres et de jolies arabesques sculptées en relief. Simple, mais efficace. Évidemment, un pied permettant la parfaite inclinaison du miroir était à emballer avec.

- Je... je l'ignore ma dame.


Elle n'avait rien contre les hommes, elle. Elle ne les trouvait pas plus idiots que les femmes. Décidément, elle ne comprenait rien à la politique et aux secrets des assemblées secrètes. Elle était persuadée que quelqu'un d'autre ferait ça bien mieux qu'elle.

- Ridicule. Bien, je crois que nous avons terminé ! Pourrez-vous demander au joli papier rouge à pois doré de venir jusqu'à nous, s'il vous plait 

***

Elle arriva sur les lieux avec quelques minutes de retard. Rarement ponctuelle, Gynvael ne cessait d'oublier les différents engagements qu'elle prenait, les différents rendez-vous qu'on lui donnait. Ce n'était pas par manque d'intérêt, au contraire. Elle s'intéressait à tout ce qui indifférait les autres, un peu trop même. Elle pouvait rester des heures entières hypnotisée par le charme d'une goutte d'eau sur une feuille de chêne. Dans de telles conditions, difficile de penser à des concepts aussi barbares que la ponctualité. Derrière elle, Socrate souffrait en portant la lourde commande de son cher ami. Le miroir n'était pas mobile, il était bien trop fragile pour qu'elle puisse permettre qu'un accident arrive et détruise le précieux objet. C'était donc à son fidèle assistant qu'elle confiait la terrible tâche de tracter le miroir jusqu'à Ambroos, ou du moins jusqu'à sa demeure. Les deux comparses furent accueillis par une domestique et après s'être annoncés, Socrate partit déposer le colis dans le salon avec soulagement. Définitivement, il lui arrivait parfois de se dire qu'il n'était pas toujours intéressant de travailler avec Gynvael Thorneviel. Cette dernière trouva d'ailleurs son chemin jusqu'au salon d'été, légèrement guidée par la domestique qui l'accompagnait. L'elfe vêtue d'une robe fluide ne cessait de s'extasier sur les merveilles que contenait cette maison et qu'elle avait pourtant déjà vu de nombreuses fois, caressa tous les chats qu'elle croisa en se trompant de prénom à chaque fois et finit par prendre place presque sagement sur la banquette. Alors qu'elle imaginait un stratagème pour attirer cet énorme chat jusqu'à elle, le maître de maison fit son apparition. Elle en sursauta presque.

- Ambroos, comme je suis heureuse de te voir ! Dis moi, as-tu déjà essayé de faire voler ce chat ?

Si cela pouvait sembler ridicule, c'était pourtant très sérieux. C'était presque une manie chez elle de vouloir tout faire voler. Elle-même. Les maisons. Les enfants. Les balais. Et maintenant les chats. Ce n'était pas de sa faute si elle trouvait tout toujours plus joli une fois un peu en hauteur. Elle conserva ce ton sérieux pour répondre à la question de son hôte, auquel elle sourit. Gynvael appréciait Ambroos. Gynvael appréciait beaucoup de monde en définitive, tombait amoureuse exactement comme on tombe d'une chaise. Mais Ambroos, c'était différent. Il avait dans les yeux les stigmates de milliers d'années de vécu, d'apprentissage, de déceptions. Il lui faisait écho intellectuellement, et c'était suffisamment intéressant pour qu'elle l'apprécie vraiment. Elle lui ferait donc l'honneur de répondre à sa question sans passer par les simagrées habituels.

- Je vais bien, cher ami. J'ai reçu une bien étrange proposition que je crains ne pas avoir totalement saisie, mais cela n'a pas grande importance. J'ai également testé mon nouveau prototype de machine à sécher les cheveux, je t'en enverrai un si tu le souhaites. Il est presque au point, même s'il lui arrive d'être un peu... agressif, je dirais. J'arrangerai ça.

Presque sans simagrée.

- Ta commande est normalement arrivée sans encombre jusqu'à ton salon, j'espère qu'elle te conviendra.

Gynvael lui sourit de nouveau, un peu naïvement, un peu fragilement, et prit un peu de thé blanc. Délicieux, d'ailleurs.

- Et toi Ambroos, comment te portes-tu ?

Elle était sincère en posant cette question, se préoccupait réellement de la réponse. Elle inclina la tête sur le côté, battit un peu des cils, papillonnante au gré du vent comme souvent. Pourtant, elle se préoccupait réellement de la réponse.
:copyright:️ DABEILLE
Gynvael Thorneviel
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Ambroos var Isilm-Irffyn
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Mer 1 Avr - 20:46

Mirrors have always been scared of me
Gynvael Thorneviel & Ambroos var Isilm-Irffyn
Beauclair - Haute-Ville - Mars 1275 - Fin de journée
Avec les âges et les années, tu n’étais pas sûr de pouvoir véritablement pointer le date qui scella ton amitié avec la magicienne que tu avais invité à venir chez toi. Ce n’était pas que tu ne te souhaitais pas t’en souvenir, non, c’était plus vicieux que cela : ta mémoire te jouait des tours, en permanence, et il t’était parfois difficile de te rappeler d’éléments aussi précis qu’une date en particulier. Même ta rencontre avec Ismée s’était perdue dans le temps, ou du moins, la date exacte, le moment précis et tout ce qui entourait une rencontre que tu aimais par dessus tout. Mais ta mémoire était curieusement stupide, particulièrement pénible et loin d’être arrangeante comme tu aimerais qu’elle le soit, mais elle ne l’était pas. Tu oubliais parfois trop souvent les choses qui étaient plus minimes que les gros évènements, et encore, là, tu pouvais tout simplement oublier de grosses anicroches de ta vie. Ce n’était pas pour rien que tu avais confiné une partie de tes plus gros incidents dans un carnet que tu gardais bien caché dans un bureau lui-même secret à toute personne vivant dans cette grande maison. Alors, ta rencontre avec la magicienne que tu avais invitée, oui, tu ne t’en souvenais pas mais tu étais persuadé qu’elle ne t’en tiendrait nullement rigueur. Ce n’était pas un affront, c’était juste une maladresse qui caractérisait si aisément la personne que tu étais et que tu étais devenue au fil des âges. On pourrait croire qu’avec ton grand âge, qu’avec ton expérience, tu t’étais affiné, comme un bon vin, que tu avais mûri et que tu avais pris en intelligence et que tu avais su comment t’améliorer ; la réalité était bien différente de l’expectation permanente qui planait sur ton dos. Peut-être était-ce justement pour ça que tu peinais autant à changer, à moduler ce que tu étais : parce qu’au fond, tu ne souhaitais pas particulièrement correspondre à ce que l’on attendait de toi. Tu préférais, largement, être là où on ne t’y attendait pas, être quelque chose de fatalement différent de ce que tu montrais de prime abord. C’était un exercice compliqué, mais que tu ne peinais pas plus que cela à faire puisque ça semblait directement inscrit dans tes gênes, dans ta façon d’être. Tu ne réfléchissais plus tant que ça à comment faire, à comment te débrouiller, tu le faisais, et c’était tout. C’était pour ça que ta maladresse, elle n’était qu’un point de plus que l’on ne pensait pas voir chez un vampire aussi vieux que tu l’étais et qui en surprenait plus d’un quand tu venais à renverser une tasse, à faire tomber un pot ou que tu te mélangeais les pinceaux sur les commandes, malgré toute l’envie que tu avais de vouloir être rigoureux au possible. C’était là toute la subtilité de la personne que tu t’acharnais d’être : tu étais un fantôme du passé dont les tares étaient plus souvent visibles qu’invisibles, dont la passion s’acharnait à s’accrocher à tes yeux quand elle s’épuisait pourtant ailleurs, quand tu t’époumonais à essayer de rester qui tu étais et à ne pas perdre de vue le grain de folie qui pouvait se glisser dans tes mouvements, dans tes lubies les plus farfelues, les plus étranges et les plus coûteuses, parfois. Tu n’étais pas un mauvais bougre, tu étais juste un vampire qui avait, curieusement, fait bien trop de mauvais choix pour être parfaitement conscient de sa propre toxicité auprès de ceux qu’il côtoyait un peu trop souvent. Ce n’était probablement pas pour rien qu’aujourd’hui, ton fils était parti du foyer familial ni même que ta sœur était moins présente. Tu n’y voyais pas une paranoïa stupide mais simplement une réalité fataliste à laquelle tu étais attaché bien plus que de raison. Mais soit, tu n’étais pas un collectionneur compulsif pour rien, et même ce genre de choses, ce genre d’incidents, de faits, tu les collectionnais, et tu les gardais, précieusement, malgré tout. Il n’y avait rien pour arrêter ce genre de faits que tu faisais, ces manies et ces lubies somment toutes jugées comme un dysfonctionnement cognitif par bien des gens que tu avais rencontré. Mais avec Gynvael…. Tout jugement semblait prompt à disparaître si bien que toi comme elle passiez pour des gens tout à fait normaux, qui n’avaient aucun problème, qui n’avaient pas plus de folie qu’un autre.


C’était pour cela aussi que tu appréciais la compagnie de la jeune femme aux oreilles pointues et à la peau de porcelaine. Il y avait une aisance de discussion entre vous qui ne laissait nullement place à un jugement anticipé et erroné, il y avait quelque chose qui rendait vos échanges bien plus simples qu’avec qui que ce soit d’autres, qui ne demandait ni à l’un ni à l’autre de moduler les paroles pour conspuer quelqu’un. C’était divinement plus simple. Autant, tu étais bien au fait de la bizarrerie qu’elle inspirait chez les autres, autant, pour toi, elle était une femme dotée d’un cerveau des plus curieux, des plus inspirants même tant ses idées arrivaient à faire poindre chez toi des étoffes de nouveauté, des choses qui tu n’aurais pas même imaginé et pensé. Elle arrivait à te faire vibrer, un peu, à donner un peu de substance à des pensées qui en avaient, depuis longtemps, perdues. Sa remarque sur les chats volants aurait probablement fait hurler n’importe qui aimant un tant soit peu les animaux, ou ayant un tant soit peu moins de folie qu’elle, mais chez toi… Elle ne te faisait sourire, doucement alors que tu avisais Arnza, ce gros chat au poil gris qui t’observait d’une curieuse manière qui ne laissait cependant aucun doute sur les pensées qui pouvaient traversées sa petite tête et que tu entendais sans mal : ‘n’essaye même pas d’envisager de me faire voler, tu y perdrais ta tête’, et il avait probablement raison. Toutefois, tu ne pouvais t’empêcher de l’imaginer, dans les airs, orné de petites ailes d’angelot blanches, papillonnant comme un papillon entre les nuages. Pour ce qui était de Gidéon, ton chat aveugle, qui reposait entre les pattes d’Arnza, tu avais bien plus de mal à l’imaginer. Déjà que le pauvre petit peinait en général à marcher correctement, tu te demandais si le prémunir d’ailes ne serait pas l’handicaper davantage, et tu ne souhaitais certainement pas rendre sa vie plus difficile qu’elle ne l’était déjà, quand bien même tu faisais ton possible pour que ses journées et ses nuits soient aussi douces que possible. « Figure-toi que non, jamais. Mais ! Je serai fort curieux de voir ça de mes propres yeux, Gynvael, si un jour tu viens à mettre en place une création qui le permet. Pas sûr que le royal chat ici présent accepte d’être un cobaye, mais je suis sûr que de tous mes chats, il devrait bien y en avoir un qui serait d’accord pour tester l’aventure. » Tu répondis avec le sourire, accordant même un clin d’œil complice à l’elfe, sachant très bien que sa folie était toute aussi bien partagée par ta propre personne. Tu l’étais probablement moins, à défaut d’avoir les mains et l’esprit pour pouvoir les mettre en place, mais tu retrouvais un peu de ton âme perdue dans tes rencontres avec cette femme. Tu retrouvais les soupçons du fantôme qui s’était plongé à de nombreuses reprises dans des ouvrages d’aventure, d’énigmes et d’invention jusqu’à en perdre la notion de normalité. Tu aurais aimé être plus manuel, être capable de fabriquer des choses de tes dix doigts, mais c’était malheureusement impossible. Tu demeurais coincé dans cette peau d’homme qui ne pouvait rien faire de plus que d’espérer que ton cerveau coopère un jour et te donne le loisir de mieux concevoir. Toutefois, tu essayais de ne pas trop t’attacher à cette pensée alors que tu t’installais sur une des banquettes du salon d’été, tes narines percevant sans mal l’odeur humide qui s’échappait de la terre après une pluie battante, mélangée aux arômes de ce qui se préparait en cuisine. Tu levas un sourcil, curieux, aux propos rapportés par la jeune femme. « Une étrange proposition? Dis-moi tout. » Après tout, tu n’étais peut-être pas le meilleur connaisseur des propositions, mais ta connaissance de ce monde et de toute les institutions qui avaient pu être créées était une force que tu te savais avoir et que tu aimais à partager sans compter. Si la jeune femme avait besoin d’éclaircissement sur un sujet, tu étais presque certain de pouvoir les lui apporter, d’une manière ou d’une autre. « Ouh. Rassure-moi, quand tu dis qu’il est agressif, il n’en vient pas à manger une oreille, quand même? Ce serait une telle horreur que tu perdes tes si jolies oreilles dans la confection de cette machine. Mais là encore, considère-moi intrigué par ta machine. Mes cheveux sont bien trop longs à sécher, figure-toi, ce serait un tel gain de temps. » Tu étais toujours curieux de ses nouvelles inventions, si bien qu’il n’était absolument pas rare de te voir débarquer chez elle lors de ta pause déjeuner ou lors de ton retour chez toi après une longue journée passée à la bibliothèque. Il n’était pas rare, non plus, que tu lui apportes des romands que tu avais lu et où tu avais trouvé une idée délirante qui pourrait être expérimentée. Tu aimais cette légère complicité avec l’elfe, quand bien même tu n’étais ni le cerveau, ni les mains, ni quoi que ce soit, juste un simple admirateur et observateur d’un travail que tu trouvais aussi fascinant qu’hallucinogène. C’était là tout le plaisir que d’être en sa compagnie : il n’y avait rien d’habituel, et il y avait toujours à apprendre et à comprendre en sa présence, ce qui rendait les échanges d’autant plus vibrant pour ta personne. « Je te remercie, et je suis certain qu’elle me conviendra, comme toujours. Ton génie n’a d’égal que ta beauté, ma chère. Tu me diras, toutefois, combien je te dois pour cette petite merveille. » Tu insistais, toujours, pour payer car tout travail méritait salaire et que le travail d’orfèvre de la magicienne méritait bien plus que tout ce que tu pouvais payer. Et tu aimais payer rubis sur l’ongle, être en règle, surtout avec une femme qui en faisait autant pour les autres, pour le travail qu’elle mettait en place. Tu ne pouvais décemment pas ne pas rendre grâce à un travail d’aussi bonne facture, aussi minutieux et aussi incroyable que le sien. A sa question, tu pris une légère gorgée de ton thé blanc avant de le reposer pour te lever et attraper le petit Gidéon, petit chaton aveugle, coincé entre les pates du maine coon qui se rapprocha alors de l’elfe pour réclamer des caresses. Tu te réinstallas alors, posant le petit chaton sur tes genoux, tes doigts glissant dans ses poils. « Je vais bien, figure-toi. Quelques cauchemars par ci par là, mais rien d’inhabituel. Oh, mon fils me manque, mais là encore, ah… Ce n’est que l’habitude, je dois dire. » Après tout, depuis qu’il avait quitté la maison, cette dernière semblait bien plus vite, et ce, encore plus puisque ta sœur était une acharnée du travail et ne semblait pas tant vouloir rester dans cette demeure qui était pourtant autant la sienne que la tienne, mais tu pouvais comprendre. Il y avait dans ses murs des souvenirs qu’aucun de vous ne pouviez oublier, dont les terribles qui recensaient tes morts, encore et encore. La trace du cadavre que tu fus, une trace que tu portes encore autour de ton cou avec cette cicatrice qui court le long de ton cou, cette décapitation extrême que tu ne caches pas aujourd’hui. « Oh et je suis convié à une soirée à laquelle je me dois d’attendre parce qu’il s’agit d’une graaaande fête en l’honneur du clan d’un ami. Toutefois, je redoute quelque peu l’idée d’y aller. Son compagnon semble me détester, mais bon… Suis-je homme à  refuser une soirée parce qu’un participant me déteste pour une raison inconnue ? Je ne pense pas. »  C’était vrai que tu aurais pu te poser la question, très sérieusement, mais tu n’étais pas sûr que cela en vaille la peine. Après tout, Ataroa t’avait convié, même si tu ne faisais certainement pas parti du clan, et tu comptais bien aller voir ton précieux ami.
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