Un banquet et des bâtards

☾☾ Comment en étais-tu arrivé à te retrouver ici, au beau milieu d’un bois au milieu de Toussaint alors qu’il neigeait comme pas possible, à croire même qu’un Vaedermakar était venu foutre le bazar en plein Toussaint. Tu étais habitué à ce que le duché soit recouvert de neige quand l’hiver sonnait doucement son glas, mais que ce soit autant plus loin dans les terres ? Tu n’aurais probablement pas parié. Il en demeurait que tu te demandais POURQUOI tu avais accepté cette proposition, surtout quand tu remarquas, après un saut avec ton portail, que tu n’étais pas apparu à l’endroit décrit et que tu te retrouvais, maintenant, dans gros manteau de fourrure doublé de cuir à traverser une forêt en espérant que la boule de clairvoyance que tu avais invoquée n’allait pas te perdre non plus. Parce que tu n’étais pas friand de la neige. Enfin, tu trouvais ça très joli, et tu aimais bien te balader quand il n’y avait qu’un tout petit tapis de neige et tu aimais voir les paysages recouvert de ce manteau… MAIS. Être envahit jusqu’aux genoux par la neige à tel point que tu ne voyais que les oreilles d’Ubis qui dépassait de la neige ? Ce n’était pas vraiment le programme que tu avais prévu. Oh, tu adorais Galaad, c’était vraiment un sorceleur que tu appréciais et que tu tenais très fort dans ton cœur – et qui, tu devais avouer, était très beau aussi et tu aimais les belles choses et les belles personnes – mais là.. à cet instant précis, tu le détestais quelque peu parce que tu te retrouvais perdu au milieu de cette forêt de malheur dont les arbres étaient recouverts de neige qui ne manquerait pas de te tomber dessus si, par malheur, tu venais à les frôler. Tu soupirais, encore et encore, alors que tu avançais, t’aidant de ton bâton et en espérant ne pas tomber dans un trou qui aurait été recouvert par la neige. Tu en avais déjà marre. Tu étais venu ici pour te bourrer un peu la tronche, non pas pour te perdre dans le fin fond de Toussaint, dans la neige et le froid. Dieu que tu en avais marre. Sethi, en plus d’être cet habituel sarcastique, trouvait également de quoi se plaindre alors que le vipérin était bien au chaud dans la fourrure, mais non. Il se plaignait d’avoir trop froid, que la neige rentrait quand même et vu ton niveau d’énervement soudain, il ne serait pas impossible que tu le jettes dans la neige et lui demande d’y rester pour dix minutes histoire de voir si la fourrure était si pénible.

Toutefois, tu ne le fis pas et tu continuas de marcher dans la neige – ou grimper, plutôt, vu la tronche de tes pas – jusqu’à tomber sur la forteresse annoncée par ton ami sorceleur. Ce dernier était d’ailleurs là et tu ne tardas pas à essayer d’avancer un peu plus vite pour le rejoindre avant qu’il ne rentre à l’intérieur et que tu te retrouves, comme un con, à devoir espérer que tu ne finisses pas congeler par peur d’entrer là où tu ne serais, bien évidemment, jamais rentré à moins d’y avoir été personnellement invité. Ce qui n’était pas le cas ici. Tu étais invité par Galaad, un sorceleur de l’école du chat, dans un bastion de l’école du rat pour la fête de Yule célébré par tous les sorceleurs. Oui. Tu étais un mage. Tu n’avais, à priori, rien à faire là si ce n’est que Galaad t’avait invité. « Galaad ! » Tu crias, pas suffisamment fort pour que tout le monde t’entende mais suffisamment pour que lui, il t’entende. Tu ne tardas alors pas trop à trottiner pour le rejoindre, le souffle légèrement court et le nez absolument congelé par le froid qui avait pris possession des lieux. Tu te penchais alors légèrement, les mains sur tes genoux, en tentant de reprendre le souffle que tu avais perdu en essayant de marcher aussi vite que possible pour le rejoindre, avec les quarante centimètres de neige. « Comment vas-tu, cher ami, par cette foutue météo toute faisandée ? » Tu lui demandais alors, un petit sourire, alors qu’il ne te tardait de rentrer à l’intérieur, et tu ne tardas pas à lui faire comprendre, finalement que la discussion allait devoir attendre l’intérieur, parce que tu avais beaucoup trop froid et que ton corps, il n’aimait pas ça. « Non, ne réponds pas maintenant finalement. Je te jure que si on rentre pas maintenant, je vais perdre mon meilleur attribut masculin à cause du froid, et je t’avoue que je n’y tiens pas. Ce serait le pire cadeau de Yule qu’il puisse m’arriver en ce jour ! » Tu rétorquas à nouveau en ne lui laissant guère l’occasion de répondre à ta première question. Toutefois, tu passais ta main dans son dos, comme pour le presser d’ouvrir afin que vous rentriez à l’intérieur. Oh, il t’avait invité, c’est lui qui ferait le pas à l’idée de rentrer le premier. Dans ce genre de cas… Ouais, tu étais pas très à l’aise, tu savais que ta place n’était pas vraiment là alors tu préférais laisser le soin d’ouvrir à celui qui faisait partie de cette caste.