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PNJ
The Flame Shall Ever Burn.
PNJ
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The Flame Shall Ever Burn.
Ven 6 Mar - 21:34
La chasse aux Illusions

into the woods, somewhere


Il fait nuit noire lorsqu'elle ouvre les yeux sur le marais de Torséchine. L'air est humide, presque poisseux et un froid sec mord sa peau. Parce qu'elle se sent vulnérable, elle frictionne doucement ses bras dans l'espoir vain de se protéger, au moins de se réchauffer. Elle ne se souvient pas de comment elle est arrivée ici. Elle se rappelle d'images aussi chimériques que fantastiques, d'un soleil brillant qui l'attire comme un aimant, de la chaleur, d'un sentiment de réconfort. Elle se rappelle s'être laissée bercée par la lumière, l'avoir suivie. Maintenant, elle a disparue. Brutalement, sans laisser de trace. Lorsque la jeune femme regarde autour d'elle, elle n'est pas seule. Ils ne sont pas nombreux, une petite trentaine peut-être, tout aussi désorientés qu'elle. Ont-t-ils été piégés eux aussi ? Sont-ils venus les sauver ? À sa droite, un homme. Elle ne le connaît pas, mais c'est mieux que rester seule ici. Elle attrape sa manche, l'agrippe comme si sa vie en dépendait.

Elle veut rentrer à la maison.

Les chevilles immergées dans l'eau putride du marais, quelque chose la frôle. Elle sursaute mais ses jambes sont meurtries par la marche, son corps engourdi par le froid. Elle jette un regard en arrière en espérant trouver une issue, mais son groupe s'est enfoncé dans le marais. Elle n'en voit pas le bout.

Elle est perdue.

Un geignement lui échappe lorsque ce qui lui avait frôlé la jambe revient, un cri lorsqu'il la lui mord. Un noyeur. Autour d'elle, le groupe s'agite. Peu importe où elle pose les yeux, elle en voit d'autres. Ça grouille, ça ricane, des corbeaux les survolent. Plus loin, dissimulés par les arbres, elle entend un grognement. Quelque chose de plus gros, il se rapproche. Ils sont peut-être même plusieurs. Alors elle ne perd pas de temps, elle essaie de fuir, tente de libérer sa cheville, trébuche dans l'eau, entend d'autres cris, se raccroche à ce qu'elle peut. Elle sent qu'il est trop tard. D'autres surgissent de l'eau et attaquent les hommes et femmes présents.

Elle a peur, elle a raison.

Le brouillard empêche de la voir, mais quelques mètres plus loin se trouve un triste vestige. Petite cahute abandonnée n'est plus que l'ombre de ce qu'elle a pu être. Grand-mère disparue, petits enfants disparus, l'endroit semble abandonné. Dans l'ombre, la dernière moire s'y terre pourtant, désorientée depuis la perte de ses aînées. Les sœurs Moires ne vont plus main dans la main depuis que Cirilla mit fin à leur règne. Ne subsiste que Fuselle, on l'en plaindrait presque. Les offrandes se font de plus en plus rares, la confiance des habitants des environs s'est perdue. La paranoïa la gagne chaque jour un peu plus, la saisit lorsque ses fidèles corbeaux lui rapportent la présence d'un groupe important d'humains dans les marais.

- Des humains ? Mais qu'est-ce qu'ils viendraient faire là, ces foutus humains ?

Elle s'agite, panique un peu.

- Idiots d'humains.

Ils paieront leur intrusion.

HRP : Pour les courageux qui souhaiteraient tenter l'aventure, comme vous l'avez sûrement compris l'event se déroulera au beau milieu du marais de Torséchine, sur le territoire de la dernière des moires. Vous avez été attiré ici par une illusion projetée dans le ciel, ceux qui se trouvaient dans les environs de Culterrier ont été complètement hypnotisés et n'ont pu lutter contre l'envie de se rapprocher d'elle. Vous vous réveillez donc en même temps que les habitants de Culterrier sans savoir ce que vous faites dans ce trou paumé là. Pour les autres, vous avez simplement été intrigués par l'illusion et sa source et avez décidé de mener l'enquête. Un MJ passera régulièrement pour vous en foutre plein la gueule vous donner de nouveaux obstacles à surmonter ! Cet event est uniquement ouvert aux personnes se trouvant aux environs de Velen, pour les autres c'est la porte à droite au fond du couloir. En ce qui concerne vos actions, un dé « succès/échec » a été mis à votre disposition et sera à lancer à chaque fois que vous entreprendrez une action susceptible de changer le cours des choses. Les résultats seront interprétés par le MJ dans son post et influencera considérablement l'issue de l'event. Nous vous souhaitons un agréable jeu et espérons également que vous vous ferez pas tous bouffer en même temps que vous apprécierez cette petite animation !


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Nuage P. de Spalla
What is truth if not an illusion?
Nuage P. de Spalla
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What is truth if not an illusion?
Dim 15 Mar - 12:26
.Chasse aux Illusions
MARS 1275 – MARAIS DE TORSECHINE
les habitants de Velen et Novigrad
Il y avait comme une odeur putride qui flottait dans l’air, de l’humidité, de la boue, et un savant mélange d’herbe quelque peu empoisonnée ou du moins, loin d’être aussi fraiche qu’elle l’était. Tu n’avais pas encore ouvert les yeux mais tu sentais déjà l’angoisse qui pointait le bout de son nez alors que tu tentais de respirer, de reprendre un minimum conscience par rapport à ce qui t’entourait. Tu étais si prompt à la panique, tu le savais, et c’était pour ça que pour une fois, tu essayais d’être le plus serein possible afin de pouvoir respirer correctement et de comprendre où est-ce que tu étais sans ouvrir les yeux et découvrir avec effroi dans quel lieu tu pouvais bien te trouver. Tu savais que le lieu était humide, pas agréable, l’humidité venant coller tes vêtements à ta peau ainsi que tes cheveux noir de jais que tu sentais collés à ton front et à tes joues. Tu sentais les mailles de ton pull qui collaient à ta peau et tu sentais la transpiration qui s’évaporait de tes pores en même temps que l’angoisse qui s’engouffrait dans tes veines. Où étais-tu ? Tu n’en savais rien. Tu inspires. Tu sens de la boue sous ta main, tu sens une matière molle presque à mémoire de forme sous ton corps et tu sens la brise qui passe et qui essaye, tant bien que mal, de te rende un peu moins transpirant, un peu moins humide mais c’est un échec, cuisant. Tu ne te sentais pas bien mais la peur rendait tes muscles difficile à bouger et tu avais peur d’ouvrir les yeux, mais tu le fis, malgré tout. La première chose que tu constatas, c’était la mare d’eau qui était non loin de ton visage, la boue sur laquelle tu étais visiblement installé, parsemé de ce qui fut de l’herbe, à un moment donné. Un peu plus loin, tu pouvais constater des arbres, à l’agonie. Tu inspiras à nouveau alors que la peur venait rendre conscrit ton œsophage et tu ne tardas pas à t’appuyer sur ton coude et tes mains pour te redresser un minimum. « Où… Où est-ce que je suis… » Tu soufflas, la voix tremblante alors que tu constatais le lieu où tu étais, paniqué, apeuré, à l’article de la bête en cage que tu eus l’impression d’être pendant des années. Tu pouvais voir des arbres à l’agonie tout autour de toi, l’ombre d’une île un peu plus loin derrière toi, des roches qui s’échappaient de marais à l’eau boueuse et loin d’être accueillante. Tu entendais, sans mal, des gargouillements qui semblaient provenir des tréfonds de la terre, et tu te doutais, sans trop de mal là encore, qu’il ne s’agissait simplement pas des mouvements de la terre mais bien de monstres qui se cachaient dans les tréfonds des marais. Si tu te fiais à ta connaissance de la carte de Velen, tu pouvais faire le rapprochement avec le marais de Torséchine, mais même en sachant cela… Tu n’étais pas capable de comprendre ce que tu pouvais bien faire ici.

Tu n’étais pas stupide, et comme beaucoup de voyageurs, tu étais bien au courant que le marais de Torséchine était le dernier lieu à essayer de s’y aventurer. Tu n’étais pas le plus téméraire des dopplers, et malgré ta curiosité maladive, c’était un lieu que tu t’étais toujours refusé à explorer justement parce que tu voulais en sortir vivant. Et là, dans un battement de cils, tu t’y retrouvais sans savoir ce que tu pouvais bien faire là ni même comment tu y étais arrivé. La seule chose dont tu te souvenais, c’était de t’être baladé un peu plus loin dans les terres de Velen, en essayant toujours d’éviter ces marais, que tu avais vu quelque chose dans le ciel et… Rien d’autre. Ta mémoire, tu le savais, était quelque peu capricieuse, mais oublier comme cela un élément pourtant aussi important… C’était curieux, mais tu ne pouvais rien faire d’autre. Alors, tu pris le pas de te relever, doucement, et de marcher jusqu’à ce qui semblait être le seul trou d’eau à peu près propre. Tu ne supportais qu’à peine d’avoir les mains aussi sales, alors tu tentas de les laver quelque peu et tu en profitas pour passer de l’eau sur ton visage également. Seulement… Les marais ne sont ni calmes ni prompt à la sécurité et un noyeur ne tarda pas à s’échapper du trou d’eau, te poussant à tomber en arrière avec un cri d’effroi. Seulement, si la peur aurait pu tétaniser tes membres comme elle le fait si régulièrement, une adrénaline nouvelle pointa le bout de son nez en ton sein et te poussa à te relever le plus vite possible et à courir, aussi vite que possible quand bien même les talons que tu portais malgré toi – et tu devais avouer, tu regrettais de les avoir. Tu essayas de t’arrêter à courir, mais des barghest surgirent de nulle part et tu repris ta course, sans savoir où est-ce que tu te dirigeais et si tu ne courais tout simplement pas vers ta perte. Tu voulais fuir, c’était tout, mais tu ne pouvais pas être moins sûr que la fuite soit une bonne idée, ou du moins… La meilleure idée, mais c’était la seule option que tu avais. Tu n’avais pas d’épées, tu n’avais pas d’armes, rien, pas même ta mandoline. Tu étais démuni de tout ce que tu pouvais avoir, de tout ce qui pouvait être cher, et tu n’avais que tes jambes pour courir et c’est ce que tu fis, en espérant tomber sur quelqu’un au bout d’un moment. De l’aide.

Nuage P. de Spalla
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Ludwig Van Exeter
Death holds no surprises.
Ludwig Van Exeter
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Habite à Habite à : Novigrad
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Death holds no surprises.
Mar 17 Mar - 20:33

La chasse aux illusions

Lost in the echo

Ludwig Van Exeter

Les deux épées rangées dans le dos, le médaillon de l’école du griffon balançant légèrement sur son torse, Ludwig était déterminé. Cette fois-ci, c’était une mission d’élimination, il n’y avait pas de coup fourré, de manipulation, le sang devait couler, et pas le sien. Son état d’esprit était serein, la peur absente, ses yeux se perdaient dans la beauté du paysage crépusculaire qui s’offrait à lui. Il aimait particulièrement observer le ciel à cette heure du jour, perché sur le toit du repère de la Salamandre. Il pouvait s’imaginer la lumière orangée donnant des reflets féériques à l’onde de l’eau et faisant baigner les forêts dans un rêve d’or. Lan Exeter était un bijou rare durant ces divines heures, il en arrivait même à regretter sa ville d’enfance, pourtant assimilée dans ses souvenirs à son lot de stigmates.

Un clignement d’œil suffit. Lorsqu’il les rouvrit de nouveau, la mare poisseuse avait déjà emplie ses bottes de sa mélasse. Il fut pris d’une crise de panique lorsqu’il qu’il découvrit qu’il n’était plus là où ses plus récents souvenirs remontaient. Le Novigrad grouillant et sale qu’il avait laissé derrière lui semblait bien loin de ce paysage cauchemardesque et répugnant. Il ne connaissait pas cet endroit ni ne souhaitait l’avoir découvert par le passé. La vie ne suivait pas son cours ici. Les arbres pourris, le marécage vaseux et les herbes folles ne criaient pas la bienvenue à ses visiteurs. En avançant vers l’inconnu, il tomba à la renverse dans un trou d’eau mais parvint bien que difficilement à se rattraper sur ses genoux, les deux bras plantés dans la mare. Lorsqu’il essaya de se relever, deux bras veinés, décrépis, le retinrent et lui firent perdre l’équilibre, plongeant la tête dans la boue sombre. Il essaya de se relever mais son agresseur pressait dorénavant ses deux mains puissantes sur son crâne pour le pousser à se noyer. Il sentit un souffle se rapprocher de son cou, de la salive perler et sut que c’était le moment d’agir, ce qui allait l’attaquer comptait le mordre. Il parvint à dégainer ses lames camouflées et se retourner pour les planter au niveau du menton du monstre. Un noyeur. Succomber aux crocs d’un monstre de pacotille comme celui-ci aurait été une insulte à son parcours pensa Ludwig. Cependant, le combat était loin d’être fini car les lames de sa manche, bien que pratiques contre les humains, étaient en acier. Il prit son épée en argent à deux mains et trancha la tête du noyeur, net, précis, comme un parfait petit Sorceleur. Il prit le temps de rassembler ses esprits après cette incartade pour essayer de se souvenir comment il était arrivé jusqu’ici. Sa mémoire était floue, comme effacée, nul moyen de se rappeler de son périple. Toutefois il savait qu’il était loin de son objectif, une force obscure l’avait déviée de sa route, il ne pouvait pas avoir sciemment emprunter un détour aussi dangereux. Son moment de répit fut bref car, au loin, d’autres noyeurs semblaient avoir été perturbés dans leur sommeil et sortaient, un à un, de leur lit. Il pouvait également percevoir à une distance inquiétante une guenaude qui grignotait un crâne encore sanguinolent près d’un arbre. Le mutant considéra cette vision comme un avertissement et s’enfuit dans la direction opposée. Il était déboussolé, perdu. La peur le guidait dans ses pas égarés mais où ça ? Il ne le savait pas.
b l a c k f i s h
Ludwig Van Exeter
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Danaän Peryite
bard of a thousand words
Danaän Peryite
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Mer 18 Mar - 0:02
Chasse aux Illusions


MARS 1275 – MARAIS DE TORSECHINE

Les habitants piégés de Velen et de Novigrad;

La boue tapissait tes jambes, l’eau poisseuse s’était infiltré sous tes vêtements à chacune de tes chutes, à chaque fois que tes pieds se retrouvaient engluaient dans un trou d’eau et que tu devais te rattraper de tes mains tremblantes pour tenter de te relever. Avant qu’il ne soit trop tard avant qu’ils ne te rattrapent. D’autres couraient avec toi, d’autres avaient tenté de fuir mais tu les avais vues sombrer un à un dans les profondeurs des marais qui avaient pris vie pour les avaler. Les poumons enflammés par l’effort, tu avais de plus en plus de mal à respirer, tu mettais de plus en plus de temps à te relever. Maigres secondes perdues. Précieuses secondes perdues qui réduisaient l’écart salvateur entre toi et tes poursuivants. Tu tombas une nouvelle fois, l’une de tes dagues échappant de ta main pour aller se perdre dans des herbes mortes. Un grognement guttural derrière toi arracha un nouveau frisson d’effroi le long de ton dos et te força à te retourner pour découvrir la face difforme et putride d’un noyeur qui se rapprochait dangereusement. Tu cherchas alors à brandir ta deuxième lame avant de réaliser que ta main armée était bloquée dans la vase gluante et puante. Tu avais beau tirer, essayer de te libérer, elle semblait s’enfoncer encore et toujours plus alors que le monstre se rapprochait et que tu voyais déjà les filets de sa salive retomber sur tes jambes tremblantes.

Comment en étais-tu arrivé là ? Tu avais encore du mal à te le figurer tant ton errance était devenu flou au fur et à mesure de ta marche vers cette débâcle nauséabonde. Tu aurais pourtant pu y échapper, tu aurais pourtant pu t’abstenir mais ta curiosité avait une fois de plus été trop forte, trop impérieuse, trop dangereuse. Tu te revoyais, il n’y a pas si longtemps encore, perché sur le toit de la maison que ton père t’avait légué à l’est d’Oxenfurt. Tu entendais encore les maigres accords que tu tentais de composer en observant le ciel qui commençait à se paraît de ses couleurs crépusculaires, tu sentais encore le gout de l’hydromel qui tapissait le fond de la bouteille qui gisait près de l’endroit où tu étais assise il y a tout juste quelques heures. Il avait suffi d’un flash de lumière, d’une forme abstraite et chimérique flottant dans le ciel pour que tu reposes ton luth, que tu te redresses sur les tuiles usées de ta masure et que tu plisses les yeux pour mieux contempler cette illusion dont tu ne pouvais déjà plus détourner le regard. D’après la direction, tu avais vite compris que quelque chose se produisait, plus au sud de Velen, aux alentours de Culterrier. Faire cette simple constatation, te laisser happer par cette simple réflexion suffit déjà pour que tu sois piégé. Tu avais reposé ton luth chez toi avant de te munir de ton arc et de tes dagues. Les minutes qui suivirent, Naga galopait déjà en direction de cette catabase hypnotique.

Le reste de ton périple, tu ne t’en souviens qu’à peine. Seul demeuraient des palimpsestes de souvenir, des fragments brumeux de ton avancé sur les terres pittoresques de Velen avant que le spectacle se mu en un paysage sordide et cadavérique. Ton cheval t’avait abandonné avant même d’atteindre Culterrier et tu l’avais laissé s’enfuir après une ruade affolée. Tu n’avais pas pu le retenir, tu n’avais pas essayé, tu avais continué d’avancer, attirés irrémédiablement plus au sud, plus profond dans ses terres sordides. Tu n’étais plus seule à marcher, tu n’étais plus la seule attirée par cette illusion nébuleuse mais tu ne le remarquais déjà plus, ton regard fixé vers le ciel, ton esprit déjà ailleurs, déjà éteint, déjà piégé.

Tu n’avais retrouvé tes esprits qu’à la fin du voyage, une fois arrivé à destination, au milieu du théâtre marécageux d’une pièce macabre. Tu n’avais pas compris alors, trop abasourdis par ce sentiment d’oubli qui était devenu l’une de tes pires hantises. Tu avais d’abord cherché à te souvenir sans te soucier de la panique ambiante, en occultant les pleures d’un enfant qui ne savait pas ce qu’il faisait là, loin de ses parents. Tu cherchas à te souvenir avant que les grognements, avant que les vrombissements de l’eau ne te ramènent à tes priorités… Ce marais tu le connaissais, tu te souvenais que ton père t’en avait maintes fois parlé, tu te souvenais aussi qu’il avait souvent songé à venir finir le travail de l’enfant de sang ancien, tu te souvenais qu’il t’avait parlé de sa dernière occupante avant de finalement renoncer à son entreprise, jugeant qu’il était trop vieux, que le danger n’était plus aussi présent qu’avant. Nul doute qu’il ne serait plus de cet avis en cet instant.

Les premières silhouettes rachitiques qui se découpaient à l’horizon te firent dégainer ton arc avant que tu ne vois subitement leur nombre augmenter. Autour de toi, des paysans tremblant, des femmes désarmées, des enfants apeurés. L’envie était grande de mener à bien l’un des derniers projets de ton père, l’envie était grande de renvoyer ses monstres dans les profondeurs qui les avaient vues naitre, l’envie était grande de te laisser submerger par la rage qui guidait tes gestes depuis ton anamnèse, depuis que tu ne trouvais plus le moindre souffle de vie et d’exaltation hormis dans le sang versé de tes mains. Mais tu n’étais pas seule…

Tu saisis la main de l’enfant en pleure, te reconnaissant sans doute inconsciemment dans ce petit être perdu et tu lanças une invective aux autres, leur ordonnant de fuir bien que la plupart aient déjà pris cette initiative avant que tu n’es besoin de le faire. Tu te mis alors à courir, tenant fermement la main de l’enfant, le guidant dans ta course au travers des arbres rachitiques et des flaques de boue mouvantes. Les monstres s’étaient lancé à votre poursuite, réduisant vos rangs, emportant l’un après l’autre ses âmes condamnées jusqu’à ce que ce soit le tour du gamin dont tu fus forcé de lâcher la main lorsqu’elle fut détaché de son corps. Tu avais dégainé tes dagues et tu avais continué à courir avant de te retrouver là, gisante au sol, piégé dans la vase et aux prises avec l’une des créatures les plus abjectes qui soient. Tu allais mourir ici, guidé une fois de plus par ta curiosité qui te mettait à nouveau face à la fragilité de ton existence.

Tu allais mourir ici.

Sans avoir pu te défendre, sans avoir pu en emporter au moins un dans ta chute. Tu allais mourir ici, piégée, acculée, comme un chien, comme un animal blessé.

Tu allais mourir ici.

La cadavérine présente dans la salive du monstre commençait déjà à attaquer la cuire de tes bottes et ta main armée restait désespérément bloquée. De l’autre, tu essayais de saisir ta lame tombée un peu plus loin. Mais tu n’avais pas le temps, c’était trop tard, beaucoup trop tard...

Le croassement de Jaskier précéda un râle de douleur alors que le sang giclé des orbites meurtrie du nécrophage énucléé. Tu sentis alors finalement le toucher froid du métal au bout de tes doigts ranimant l’adrénaline qui avait failli laisser la place à la résignation au fond de tes veines et d’un mouvement rapide tu plantas la lame en argent dans la gorge du monstre qui était déjà au niveau de ton buste. Tu repoussas son cadavre sur le côté, le laissant sombrer dans une flaque de vase avant de te retourner face au sol pour enfin libérer ton bras prisonnier. Tu parvins finalement à te redresser au moment où un autre nécrophage se jetait sur toi et tu l’esquivas en reprenant ta course. Évitant les trous d’eau, slaloment entre les arbres morts tu courrais à en perdre haleine alors que le hurlement du vent portait celui des victimes du marais et le chant lugubre des corbeaux. Suivit de Jaskier, tu courrais, sans relâche, sans savoir où allait dans ce marais sans fin. Tu courrais, jetant des regards par-dessus ton épaule jusqu’à ce que tu heurtes une masse de chair avec toute la violence de ton élan. Tu tombas une nouvelle fois en arrière dans l’eau poisseuse, reprenant tant bien que mal tes esprits avant de reconnaitre le visage de Nuage face à toi. Il était ici, piégé lui aussi, en danger lui aussi. Tu saisis sa main en te relevant, sans réfléchir une seconde de plus, constant bien vite que lui aussi était poursuivi et tu te remis à courir te promettant cette fois de ne jamais lâcher sa main. Jamais.
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Danaän Peryite
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Galaad Arioni
Not your lucky day.
Galaad Arioni
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Not your lucky day.
Mer 1 Avr - 17:10


CHASSE AUX ILLUSIONS

Au petit matin, sa lame reluisait déjà du sang de ses victimes. Rien de bien fabuleux, quelques nécrophages, un mille-pattes géant, des kikimorrhes, que des trucs moches mais qui ne représentaient pas un challenge particulier. Galaad essuya la sueur qui perlait sur son front du revers de son gantelet et souffla. Bien, c'était presque terminé. Il devait jeter un coup d’œil dans une grange au Nord de Velen, après ça il pourrait se payer une bière et rentrer paisiblement chez lui. C'est ce qu'il se disait quand il nettoya son épée sur une motte d'herbe, c'est ce qu'il se disait quand il vit le ciel prendre d'étranges teintes.

- Putain.

C'était tout ce que ça lui inspirait. Galaad observa un moment la lumière qui se dégageait de ce qui semblait être le marais de Torséchine. Ce n'était pas bon signe, pas bon signe du tout. Galaad savait très bien quelles horreurs se terraient là-bas, qu'on cherche visiblement à y attirer du monde ne voulait rien dire de bon. Galaad grogna. Il n'était pas un chevalier servant qui arrivait sur son beau cheval blanc pour sauver les demoiselles en détresse. Il était sorceleur. Les sorceleurs ne se mêlent pas de ce genre de choses, surtout quand on ne les paie pas. Et puis il avait presque terminé sa journée.

- Fais chier.


Le sorceleur talonna Cheval en direction du marais, qui n'était finalement qu'à quelques kilomètres de là où il se trouvait. C'était juste histoire de jeter un coup d’œil, juste histoire de vérifier que personne n'était en danger. Une fois arrivé sur place, il resta ébahi devant les colonnes de villageois qui se dirigeaient tout droit dans la gueule du loup. Il gesticula, fit claquer les sabots de Cheval, rien à faire, ils ne le voyaient pas. Ils semblaient tous hypnotisés par quelque chose, quelque chose de fort. Alors il n'hésita pas plus longtemps à s'engager dans ce trou à rats, quand bien même il le fit en jurant. Il abandonna Cheval pour continuer à pieds, craignant que l'animal ne s'enfonce dans les profondeurs de cette immense flaque puante. Tout ce qu'il voyait à partir de là lui déplaisait. Tout grouillait, tout sentait le piège à plein nez. Les villageois étaient toujours aussi endormis, il les suivait avec quelques longueurs de retard. Peut-être trop de longueurs, puisque quand ils se mirent crier, il n'était pas là. Galaad accéléra le mouvement, entreprit de courir jusqu'à eux, quand il se heurta à... à...

- Nuage ? Mais c'est pas vrai...

Et si, encore lui. Ce pauvre petit Nuage qui semblait définitivement fait pour attirer tous les ennuis sur lui.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est-ce qu'il se passe là-bas ?

D'un coup d'épée, il blessa un noyeur qui avait visiblement décidé de faire de sa jambe son plat principal. Ce qui lui donnait déjà un indice sur la réponse à sa question.

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Galaad Arioni
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