”Mon histoire ne commence pas vraiment par “Il était une fois”, c’est bien trop cliché. Mais elle pourrait. Après tout, j’ai toujours vécu la vie de château, depuis ma plus tendre enfance. Et il n’y avait pas de dragon pour me garder dans ma tour dorée.
Mes parents étaient tous les deux des mages admirables. Ils étaient doués, pour sur, mais le talent ne vient pas avec la bonté de coeur, chez nous, mon ange. Et ils étaient sombres, tous les deux, très sombres. Plus préoccupés par la pureté de leur sang et leur ascendant sur toutes les races différentes de la notre que par le bien qu’ils auraient pu faire en utilisant leurs pouvoirs à bon escient.

Attention. Je n’ai pas la prétention d’être bien meilleur qu’eux. J’étais tout aussi odieux, imbu de moi même. Je pensais pouvoir faire ce que je veux à qui je veux et m’en sortir sans blâme parce que j’étais un humain appartenant à une famille puissante.
Et le pire, c’est que c’était le cas ! J’étais véritable petit monstre et tous les enfants du village me regardaient comme si j’allais me faire pousser une deuxième tête et les dévorer...Et maintenant que j’y penses, je penses que je l’aurais fait, si j’avais trouvé ça amusant.

Si il y a bien une chose que mes parents ont bien fait, cependant, c’est mon éducation de sorcier. J’ai eu les meilleurs maîtres. Les plus grands, et les plus puissants. Et j’étais doué. Je le suis encore, sans me vanter, réellement. C’est à leur contact que j’ai commencé à comprendre que les humains n’étaient pas la seule race à valoir quelque chose, dans ce monde. Et qu’au contraire...au contraire, on est bien fades comparé à certaines d’entre elles.

Je ne suis pas rentré chez moi après ma dernière année d’apprentissage, et je me demande si mes parents en avaient réellement quelque chose à faire. Je me suis installé dans le village, chez un vieux sage qui m’a prit comme apprenti.
Le tas d’or déposé dans mon coffre par mes parents me servit à me loger dans une charmante petite maison que j’ai pu redessiner à mon image. C’était quelque chose d’important… de pouvoir me sentir réellement chez moi quelque part.

J’ai retrouvé les enfants que j’ai martyrisé autre fois, et j’ai tenté de me faire pardonner, un peu parce que je ne voulais pas me faire dévisager dans la rue, mais principalement car je savais que je ne pourrais vraiment jamais me sentir chez moi si je ne le faisais pas.

Il y a quelques temps un homme que j’admirais énormément est mort. Un gaillard courageux que mon père portait en haute estime. Cet homme avait eu un enfant métisse. Un elfe. Quand je l’ai revu...hm...j’avais déjà une bonne idée de la beauté qu’il allait devenir, lors de notre première rencontre fortuite chez mon père, mais j’avoue que j’ai été transcendé...et un peu choqué.
Soren était censé être mort et enterré, après tout, alors comment pouvais je me douter que j’allais le revoir et tomber sous son charme à l’enterrement de son père ?

J’avoue...j’ai gardé son secret. C’est injuste, quand on sait que sa mère pleurait déjà la mort de l’homme qu’elle aimait, mais je n’ai rien dit. J’ai demandé à Soren de revenir me voir, de temps en temps. En partie parce que j’étais inquiet pour lui...et aussi…
C’est difficile à expliquer. Ce garçon me plait. Bien sur, j’ai été avec de nombreuses personnes avant lui, mais personne ne m’a semble aussi spécial que ce demi-elfe. ….je me demande quand il reviendra.”
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Catarina - “Ca fait une éternité que je connais cette idiot de Ares Karel, donc bien sur, bien sur que je sais comment il est. C’est un numéro, pour sur, vous n’en trouverez pas deux dans tous les royaumes alentour. Quand je l’ai rencontré, ce n’était encore qu’un très jeune mage, un enfant. Le pire type d’enfant possible, vraiment. Capricieux, arrogant, et un peu tyrannique. Il n’y avait pas grand monde qui l’appréciait et il n’appréciait pas grand monde.

J’aime à penser qu’il a toujours fonctionné à la passion. Quand quelque chose ou quelqu’un l’intéressait, alors il devenait doux comme un agneau, et très charmeur. Mais quand vous ne lui étiez pas utile, alors son caractère ressortait. Je ne tente pas de justifier qui il était, vraiment, mais ce n’était pas quelqu’un de foncièrement méchant. Il n’y a qu’à voir ce qu’il est devenu maintenant.

Bien sur, Ares est toujours dramatique, a toujours tendance à exagérer, à jouer un rôle. Parfois, nos clients le pensent alcoolisé en permanence, alors que je vous le dit, c’est son tempérament. *sourire amusé*. Il est très charmeur et à l’aise en société. Et ca m’arrange quand il faut négocier avec des clients, parce que je ne suis pas trop à l’aise avec les gens. Mais lui, il connait le cerveau des hommes et des femmes, et il sait exactement quoi faire pour les plier et les manipuler en douceur.

Si il venait à devenir un sujet du mal, je pense que nous serions tous dans de beaux draps. Bien sur, parfois, il fait des erreurs. Son éducation peut ressortir mais….il est avide d’apprendre, même maintenant qu’il est adulte, et il est généreux. Et ca je pense, c’est ce qui reste important dans notre métier. Je suis heureuse de l’avoir comme ami.”