Habite à : Quartier de l'Argentin à Novigrad mais elle bourlinge énormément
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Quelque chose à ajouter : "Toute musique est une suite de tensions et de relâchements, je vous laisse le soin de trouver l'analogie douteuse la plus appropriée"
Sam 2 Mar - 1:03
in search of the celestial player. Elijah & DanaänContrairement à la croyance populaire, le monde était un organisme dont la maladie n’était pas les monstres mais les humains. Une maladie avec lequel il était bien forcé de vivre. Malgré l’affection et la curiosité que Danaän pouvait porter pour sa race, elle en avait bien conscience et cela ne pouvait faire qu’empirer jusqu’à ce que toute sa chère empathie ait quittait son être. La conjonction des sphères était vécue comme un fléau, les hommes se posant en victimes se fichant du sort des monstres arraché à leur monde d’origine. Alors qu’elle aurait dû être vue comme une mutation permettant d’évoluer, de rendre cet organisme meilleur comme elles le faisaient avec le corps des sorceleurs. Un moyen d’évoluer, de tirer le meilleur de cette débâcle, faire front pour s’adapter. Mais les choses étaient tel qu’elles étaient et il était bien impossible de revenir en arrière. Les blessures ne cicatriseraient pas facilement, restant à vif, tiraillant ce monde, s’infectant, le gangrénant jusqu’au plus profond de son fonctionnement complexe jusqu’à ce que l’amputation soit inévitable. Quand bien même Danaän ne voulait pas voir ce monde se dégrader à ce point, les peuples s’entre-déchirer encore et encore, il était difficile de voir une quelconque solution dans l’immédiat. Le moindre remède semblait dérisoire face à un tel cancer mais elle ne voulait pas se laisser sombrer dans le fatalisme, le nihiliste qu’elle avait toujours tenté de fuir même s’il était tentant de s’y abandonner, de se laisser submerger par la facilité du désespoir quand il est devenu si compliqué et cruel d’espérer. Une entente était possible, et au-delà, elle était nécessaire pour ne pas ne laisser que des cendres de ce monde pourtant si beau dans sa laideur. Il était plus difficile d’espérer mais elle avait décidé de le faire avant même que cette question cryptique ne s’impose dans son esprit. Elle ne sombrerait pas, ne s’abandonnerait pas au nihilisme et à la misanthropie. Elle avait encore assez d’affection en elle pour continuer à avancer, suffisamment de personne qu’elle voulait voir heureuse plus que tout au monde et pour elles, elle continuerait d’espérer… Elle avait rarement eu autant envie d’un raille de fisstech qu’en cet instant, mais elle repoussa cette penser pour se concentrer sur Nyx, sur l’une de ces personnes qui lui donner l’espoir d’un monde plus lumineux ou l’ignorance serait enfin remplacer pour un ardent désir de compréhension. « En effet, mais tu sais maintenant que je suis une tête brulée, tu en as encore eu la preuve ce soir. » Dit-elle en humant doucement. Qu’importe les obstacles ma fille, ne te laisse jamais abattre. Qu’importe le nombre d’ennemis, reste fière et droite Dany. On ne lui avait pas appris à reculer devant l’adversité, ça non. Et même si elle avait parfois l’impression de trahir cet enseignement, cette promesse, en assommant son esprit de drogue pour oublier l’espace d’un instant le pourrissement de ce monde, oublier l’espace d’un instant son impuissance, fermer les yeux sur toutes ces choses qui pourraient abattre toutes ses convictions et ses rêves d’un claquement de doigt, cette épreuve-là, elle était prête à la relever, l’esprit clair et les yeux grands ouverts. C’était une cause qui valait qu’elle meure pour elle à ses yeux. Pourquoi mourir si ce n’est pour l’espoir, aussi infime soit-il, de voir cette paix si utopique éclore enfin ? Pourquoi donc mourir si ce n’est pour cela ? Et même si ses armes devaient se réduire à sa plume et son luth, et bien soit, elle écrirait pour faire valoir sa vision des choses, pour rétablir la vérité qu’elle connaissait sur les monstres, elle écrirait jusqu’à ce que ses doigts saignent, jusqu’à ce que ses mains ne soient plus en mesure de le faire, et là encore, elle pourrait le chanter, le hurler jusqu’à ce qu’à nouveau elle perde sa voix, mais cela aura été pour une cause juste. « Et encore, cela c’est dans le cas où ils se poseraient la question des raisons de ces événements chaotiques alors qu’il est plus simple de ne pas chercher plus loin que la différence… Enfin… à ce stade et pour l’heure, j’espère simplement que le plus possible passeront ces nuits… Nous devrons faire face aux conséquences bien assez tôt. » Ils pourraient en parler pendant des heures tant la futilité de toute ce merdier pouvait être retourné dans tous les sens, autant les événements actuels que ceux futures. Mais il était bien trop douloureux, cruel, de simplement énoncer des faits si terre à terre et qui semblaient si inéluctables. Il était préférable d’avancer, de tenter de survivre à cette nuit et aux suivantes. Après… Advienne que pourra. Leurs paroles sur la musique, même si elles avaient apporté un peu de légèreté à cette atmosphère bien trop pesante, n’étaient qu’un entracte au milieu de ce carnage et de ces réflexions lourdes de sens. « Je comprends, certaines activités, aussi plaisante soient-elles, peuvent remuer certaines choses qui ne devraient pas l’être. Mais je prends bonne note de tes compétences musicales Nyx ! » Dit-elle dans un clin d’œil. Elle avait passé plusieurs semaines, plusieurs mois, sans pouvoir jouer une note de son luth après la mort de Luther quand la dernière chanson qu’elle avait jouée était pour lui. Elle s’était alors dit qu’elle devait rester la dernière, que cette mélodie devait à jamais rester son ultime prestation. Mais elle savait que ce n’était pas ce qu’il aurait voulu, certainement pas. Alors, fébrile, elle avait repris l’instrument, plus déterminé que jamais à le faire résonner en son nom et bien décider à devenir la barde qui le rendrait fière. N’étant pas croyante, elle ne pouvait pas savoir si, de là où il était, à supposer qu’il soit quelque part, il pouvait voir ce qu’elle faisait de sa vie, s’il pouvait entendre ses chants qu’elle lui dédiait. Elle avait parfois envie de prier des dieux, par faiblesse de vouloir croire qu’il veillait sur elle depuis l’au-delà. Elle avait parfois envie de croire qu’il pouvait la voir, elle espérait qu’il serait fier de ce qu’elle était devenue, de ce qu’elle voulait devenir. Peut-être serait-ce tout l’inverse, peut-être qu’il déplorerait ses choix, mais au fond d’elle, elle savait qu’il serait heureux de voir que ce petit oiseau blessé avait grandi et qu’elle s’apprêtait maintenant à serrer la main d’un vampire qui donnait l’espoir d’une entente bien trop précieuse en ces temps troublés. Son léger sourire s’élargit aux paroles de Nyx alors que ses yeux s’illuminèrent d’une joie non feinte et non dissimulée. Elle sentit son cœur s’engaillardir d’un espoir renouvelé, alors que les craintes qui persistaient dans ses tripes s’envolèrent alors qu’il serra sa main, la qualifiant d’amie. Ses forces, qui menaçaient de la quitter quelques instants auparavant, étaient revenues de plus belle, prête à la pousser jusqu’au terme de ces nuits d’horreur, prête à la garder droite et à la porter aussi loin qu’il le faudrait. « Eh bien, si je mettais attendu à tant de compliment… Tu m’en vois honorée ! Je ferais de cette cause ma vocation. Je n’ai pas la prétention de pouvoir la porter sur mes épaules, mais je le ferais autant que je peux et aussi longtemps que possible ! Mes chansons seront mes maigres armes dans cette guerre pour la paix ! » C’était antinomique mais s’il y avait une bataille qui méritait d’être mené, c’était bien celle-ci. Elle avait alors l’impression d’une première victoire, même infime, alors qu’elle échangeait cette poignée de main avec Nyx. Mais c’était une tout autre bataille qui se menait à ce moment dans les rues de Novigrad, une bataille pour la vengeance et la survie et il allait bien falloir mettre un terme à ce moment de calme pourtant si salvateur. « Je te remercie encore Nyx, vraiment. Même si je suis sûr qu’il aurait fait exactement la même chose que moi, mon père serait surement allé jusqu’à m’assommer pour que je ne risque pas ma vie ainsi… » Plaisanta-t-elle. Il aurait été rassuré, reconnaissant même de savoir qu’elle avait été accompagnée dans cette entreprise suicidaire et c’est surement lui qui aurait échangé cette poignée de main avec le vampire s’il avait encore été de ce monde. « Je comprends ce que cela aurait pu te couter, alors je ne te dirais jamais assez merci… Cours retrouver Faelan maintenant, moi aussi j’ai quelques personnes à chercher et encore quelques ailes à trouver. Et avant que tu ne me le demande, je promets d’être prudente ! » Annonça-t-elle le sourire aux lèvres, la détermination visible sur ses traits et le moral regonflé à bloc. Elle était prête à les affronter et certainement pas à mourir, pas ce soir. [size=36][/size] 2981 12289 0
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Sam 2 Mar - 22:35
in search of the celestial player. Elijah & DanaänL’un des problèmes récurrents des humains, et Danaän ne faisait pas exception sur certains points, était leur propension à se mêler de ce qui ne les regardait pas, de donner leur avis pseudo-savant sur absolument tout au mépris des propos des personnes qui s’y connaissaient dans ledit domaine. Tout le monde pensait que la magie était une force impure, corrompu et corruptrice alors que les mages tirent ce pouvoir de la nature elle-même et de ces éléments, rien de plus pure donc, même si son utilisation n’est pas toujours pour le mieux loin de là. Tout le monde se figure un avis sur la politique en pensant avoir le bon alors que les puissants se frottent les mains devant leur ignorance dans leurs tours d’argent. Et tout le monde se figure que la peur des monstres est légitime parce qu’ils l’ont lu dans une fable et que si l’un est capable d’atrocité, alors c’est le cas de chacun d’eux. Tous des putains d’experts non contents d’avoir créé des mutants pour se spécialiser dans le domaine, se sont évertués à ignorer les propos des quelques-uns qui ont avancé la vérité selon laquelle tous les monstres ne sont pas des bêtes. Il est évident qu’il faut se questionner sur tous les sujets, être curieux, essayer de comprendre le monde qui nous entoure et essayer de garder un regard critique mais le problème est justement là, le regard se limite bien souvent à la surface d’une réalité bien plus complexe.
Il est impressionnant, aberrant, de voir à quel point les humains sont incapables de prendre du recul et surtout de balayer devant leur porte. Il était difficile de leur trouver des excuses ou des circonstances atténuantes, impossible même. Mais tous les condamner serait joué leur jeu de la bêtise, ce que ces ailes étaient justement en train de faire. La connerie de la condition humaine et de sa propension à juger était sans fin et il était possible d’en écrire un nombre incalculable de pamphlets pour démontrer qu’ils ne méritent aucune clémence. Mais on pourrait écrire presque autant de poèmes pour évoquer la grandeur l’âme dont ils peuvent parfois faire preuve, et même si ce soir, c’était particulièrement difficile, Danaän ne devait pas, ne voulait pas l’oublier. Car même derrière chaque acte de bonté et d’amour dont peuvent faire montre les humains, il est tentant d’y voir la recherche égoïste d’un intérêt, concret ou purement métaphysique. Un vaste et triste sujet et Nyx soulevait une question qu’il était difficile de trancher car chacun pouvait voir en ses revendications et ses actes des justifications, qu’elles soient vengeresses ou divines. Ils pouvaient en discuter des heures tant le sujet était cryptique et sans fin, mais Danaän se contenta de hocher la tête à ses paroles. Pour l’instant, elle voulait juste voir le soleil se lever, éclairer cette ville d’un jour nouveau qu’elle espérait moins sanglant, éclairer ces rues avec une autre lumière que celle de ces buchers mortuaires. « Comment leur en vouloir en effet … ? » murmure-t-elle presque, consciente que, peut-être, elle aussi pouvait faire l’objet d’une vengeance… Luther avait tué bon nombre de monstre, il avait commis des erreurs qu’il avait regretté toute sa vie. Les monstres n’étaient pas tous aussi magnanime que Faelan et peut-être qu’un jour elle paierait pour les regrettables et regrettées actions de son père. Le doppler était lui aussi une preuve que la haine n’était pas la seule solution, qu’il était possible de passer outre cette dévorante aversion et ce puissant désir de vengeance capable de tout consumer, les hommes, les non-humains, les monstres, ce monde.
Mais s’il avait pu trouver la force en lui de ne pas en vouloir à Luther et si une amitié était possible entre un vampire de plusieurs siècles et une humaine alors l’espoir avait sa place et rien n’était encore perdu. Agir en ce sens était une nécessité, un but qu’elle s’était fixé et même si elle comprenait la peur qui poussait à l’inaction de tant de personnes démunies devant ce problème si difficilement soluble, elle ne resterait pas les bras croisés. Elle était heureuse que Nyx l’ait comprit et encore plus qu’il accepte cette amitié et cette loyauté qu’elle lui offrait avec toute sa sincérité. Au-delà de la symbolique de cette poignée de main, elle était heureuse de pouvoir compter parmi les proches de cet homme qu’elle avait appris à estimer et qui avait eu la patience de supporter sa curiosité dévorante quant à son essence et son histoire. Une histoire qui, elle l’espérait, n’avait pas fini de s’écrire, d’autant plus qu’elle avait lu dans son regard et dans ses paroles la force et la vulnérabilité d’un amour naissant qu’elle ne voulait surtout pas voir abrégé par des nuits aussi futiles. Il devait retrouver Faelan et elle devait trouver Jodariel et le reste des ailes. Elle leva brièvement les yeux au ciel en souriant alors qu'il refusait ses remerciements. Il avait fait beaucoup, énormément, et le remercier était la moindre des choses. Mais elle n'allait pas enchérir et elle rit silencieusement à ses paroles, lui ordonnant d’être prudente, touchée une fois de plus par sa sollicitude qu’elle pensa sincère. « C’est promis je le ferais ! Et toi aussi fais attention à toi ! Na razie Nyx !» Répondit-elle dans un sourire, se souvenant des seuls mots que lui avait dit son ami tatoueur. Puis elle commença à s’éloigner dans une ruelle apparemment déserte en direction du Dornal pour éviter l’artère principale et tous les monstres qui la peuplaient. Après tout, elle ne savait pas qu’elle était la réelle portée de ces dés et avoir eu l’accord de Céleste ne signifiait par être hors de danger au milieu de cette frénésie aveugle. Elle disparut après un dernier signe de la main à Nyx, forte de cette nouvelle amitié et d’une détermination renouvelée. [size=36][/size] 2981 12289 0