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Galaad Arioni
Not your lucky day.
Galaad Arioni
Race Race : Humain
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Not your lucky day.
Mer 20 Fév - 5:12


Kill the lightsJodariel & GalaadIl n'aurait pas dû.

Il n'aurait pas dû profiter de sa présence comme il le faisait. Il n'aurait pas dû profiter de sa chaleur, de sa gentillesse presque naïve, de ses mots. Il n'en avait pas le droit. Pas depuis qu'il avait perdu ce qui le maintenait en vie depuis si longtemps, pas depuis qu'il avait tout ce sang sur les mains. Il ne le méritait, il le savait. Pourtant, il ne pouvait pas s'en empêcher. Il souffrait trop pour se préoccuper du malheur des autres, du trouble de Jodariel lorsque leurs fronts s'étaient rencontrés. Le contact était innocent, et s'il avait perturbé la jeune femme il lui avait pour sa part procuré un sentiment de bien-être qu'il pensait perdu jusque là. Comme si toute la souffrance qu'il éprouvait, toutes les pensées qui le perturbaient, comme si tout s'était évaporé. Ce n'était pas le cas bien sûr, sa douleur persistait. Il en eut la confirmation lorsqu'il rompu le contact. Tout était revenu au galop. Les spirales infernales de pensées toutes plus macabres les unes que les autres, l'odeur du sang qui était désormais imprégnée à cet endroit, à leurs vêtements, à eux. La musique de cette fameuse troupe venue envahir Novigrad. Tout était là, malheureusement. Il aurait tout donné pour que ce monde disparaisse. Pour qu'il ne devienne qu'un courant d'air, une brise chaude, ou peut-être une volute de couleurs. Tout lui allait mieux que de rester ici, dans ce corps qui le faisait souffrir et où chaque élément lui semblait insoutenable.

Galaad, décida pourtant de se lever.

Il n'avait pas le choix, personne ne pourrait le faire à sa place. Rester sur cette place jonchée de cadavres lui faisait du mal, et même si c'était encore une fois très égoïste, il ne pouvait pas s'empêcher de vouloir atténuer la douleur. Il avait massacré tous ces gens pour cette raison. Pour atténuer la douleur. Bien sûr qu'elle serait multipliée par mille une fois qu'il se rendrait compte de l'horreur de ses actes. Mais sur le moment, ça l'avait soulagé. Pourtant ses os lui semblaient maintenant fragiles, sa chair molle. Il dut lutter pour ne pas tomber à nouveau, mais il finit par y parvenir. Il posa ensuite un regard triste sur Jodariel et lui tendit la main. C'était par sa faute qu'elle se retrouvait ici, dans cette position. C'était à lui de l'en sortir.

- Non, tu ne peux pas.

C'était la stricte vérité, elle ne pouvait pas. Personne ne le pouvait, il allait devoir apprendre à vivre avec sa culpabilité et son absence à elle. Ou alors peut-être qu'il renoncerait. Peut-être qu'il finirait par se pendre avec sa ceinture et qu'il aurait alors enfin ce qu'il méritait. Mais pas ce soir. Pas devant elle. Il ne lui infligerait pas ça, il ne voulait pas qu'elle garde ce souvenir de lui. Il était loin d'être un bon gaultier, mais il ne s'était jamais comporté ainsi avec elle. Il ignorait pourquoi, mais son regard avait toujours eu de l'importance pour lui. Il l'avait déjà entaché avec cette nuit atroce, il ne voulait pas qu'elle se sente en plus de ça coupable de sa mort. Ce qu'il souhaitait, c'était qu'elle garde cette image souriante de lui. Celle du gentil sorceleur qui l'avait sauvé des chasseurs qui lui voulaient du mal. Pas celle de ce monstre qui tuait des innocents à tour de bras. Oui, il devait prendre sur lui, au moins pour ce soir. Pour elle.

- Partons, tu veux bien ?

Il ne savait pas tellement où aller, mais ils seraient sûrement mieux dans un autre endroit que celui-ci. Pas chez lui. Surtout, pas chez lui. Là-bas, elle était partout. Tout lui rappelait son absence et le vide qu'elle laissait en lui. Partout, sauf là-bas.
©️️Justayne
Galaad Arioni
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Jodariel Egregori
Ní meór an'tiarmé aetrú.
Jodariel Egregori
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Ní meór an'tiarmé aetrú.
Mer 20 Fév - 9:40
Kill the Lights
Galaad & Jodariel
L’abandon n’était pas quelque chose qui t’était inconnu, c’était même imprimé dans ta peau depuis que tu avais ouvert les yeux sur les îles, quelque chose qui t’avait rendu hargneuse quand tu étais plus jeune, que tu n’avais jamais véritablement compris, les raisons demeurant dans une obscurité sans faille où tu ne pouvais poser les yeux. Ce n’était probablement pas parce que la vérité était difficile à avaler, non, car la vérité que tu t’étais donnée était probablement la pire pour ton estime de toi mais c’était la seule que tu pouvais permettre d’exister avec le reste de ce que tu étais. Il y avait peu de choses que tu ne pouvais pardonner, et l’abandon de quelqu’un par un autre, cela en faisait partie malgré tout. Seulement, tu savais aussi que tu ne pouvais condamner personne car ce n’était pas ta place, tu n’avais pas ce pouvoir et ce n’était pas ton rôle, que tu le veuilles ou non. Tu n’étais probablement pas grand-chose pour Galaad, une amie peut-être, si tu osais l’espérer, mais même ce statut ne te donnait pas le droit de condamner celle qui l’avait abandonné. Même si tu espérais pouvoir l’aider à survivre cette disparition, tu savais aussi que ce n’était pas à toi de la condamner pour ces actes, surtout quand tu en savais aussi peu cependant… Tu n’avais jamais été reconnue pour être quelqu’un de pensif avant tout. Tu étais impulsive, tu vivais par tes émotions et tes sentiments, plutôt que par la rationalité qui te hurlait d’éviter toute sorte de situation malfaisante, bien que celle-ci n’en soit pas une. Ce n’était probablement pas encore aujourd’hui que tu allais écouter ta raison. Non, si tu l’avais écouté, tu serais partie, tu serais retournée à l’abri dans la demeure d’Adélice, tu n’aurais pas tenté le diable et tu ne serais probablement pas, à genoux dans le sang, ton front posé contre celui d’un homme en souffrance. Tu étais plus troublée par l’accalmie que ça t’inspirait que par autre chose, tes muscles restant presque normaux face à ce contact, mais cette accalmie ne serait qu’éphémère, comme toute chose en ce monde. D’autant plus que son front quitta le tien, à un moment donné et que soudainement, tout devint plus sombre.

Tu ne t’étais pas rendue compte à quel point tu avais compté sur la peur et la crainte pour qu’elle camoufle l’aria jouée pour les monstres. Tu t’en rendais compte maintenant, lorsque son contact disparaissait de ton épiderme et que ton oxygène était si brutalement retiré de tes poumons pour que l’aria reprenne sa place dominante dans ton crâne. Toute ta vision était soudainement plus claire, le sang autour de toi plus vivace, encore plus carmin qui ne l’était et l’odeur infectait ton odorat de manière indicible. Tout devenait beaucoup plus visible, tes sens soudainement devenus plus alertes et violentés par cette aria qui menaçait de prendre le contrôle. Tu tentais, discrètement, de reprendre ton contrôle, de garder les yeux dirigés vers le sol pour ne pas le regarder, tu ne pouvais pas, tu savais à quoi tes yeux ressemblaient et que c’était peut-être la chose qui le ferrait vriller à nouveau. Sa voix résonna pourtant et tu te forças à lever les yeux, lui adressant un maigre sourire avant d’attraper sa main, t’appuyant sur l’autre pour te relever, tes mains venant ensuite s’essuyer sur tes vêtements pour faire disparaître le sang coagulé. Tu étais alerte, sensible à chaque élément du décor comme si même le baril renversé pouvait vous attaquer et ta main te démangeait, celle qui s’était directement posée sur le sol, réveillant les instincts primitifs de ce que tu étais. Seulement, rien que la présence de Galaad t’aidait à garder un minimum pied sur terre, te gardait un semblant de contrôle, même illusoire parce que tu voulais encore voir le lendemain pour pouvoir l’aider, tu avais encore en tête de faire ce qu’il fallait pour le sortir de cette noirceur qui allait l’engloutir si personne ne lui tendait la main. Et même s’il te rejetait parce qu’il en avait marre de te voir, tu continuerais, pour être sûre qu’un jour il aille mieux, véritablement. C’était peut-être un défi insensé, peut-être était-ce idiot, mais tu y croyais. Au plus profond de toi, tu avais foi en lui et en l’idée qu’il pouvait s’en sortir. Seulement, pour l’instant, il fallait quitter la place avant que tu ne te perdes dans l’aria, avant qu’elle ne t’aspire et te pousse aux pires crimes. « Ouais… Oui, allons-y. » Tu te raclais la gorge, trouvant tes cordes vocales difficile à utiliser tant ta gorge était serrée et que tu manquais d’air. C’était ça, de résister à la mélopée des Ailes, c’était l’asphyxie précaire qui contractait tes poumons jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, c’était la douleur jusque dans tes côtes et l’infime conviction, dans le creux de tes synapses, que ce que tu faisais était mauvais même si tu savais que c’était faux. Une hypnose à laquelle tu résistais difficilement, chacun de tes mouvements tiraillant un peu plus ta résistance. « Tu.. sais où aller ? C’est pas comme s’il y avait des foutus lieux sûrs avec ces… » Ta main se mouvait pour lui faire comprendre ce que tu voulais dire par rapport aux ailes, le souffle coupé t’empêchant de finir ta phrase mais tu relevais tes yeux vers lui, cherchant une réponse pour ne pas rester plus longtemps ici. Tu commenças cependant à t’éloigner de la place, vous trouverez plus tard s’il y avait besoin, il fallait juste que vous quittiez cet endroit et que vous vous éloigniez de la mélopée, de la scène du meurtre et des souvenirs imprégnés de sang qui commençaient à s’agglutiner et à se former comme des cauchemars.
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Jodariel Egregori
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Galaad Arioni
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Not your lucky day.
Sam 23 Fév - 16:38


Kill the lightsJodariel & GalaadAh oui, ceux là.

Ils les avaient presque oublié, ces monstres là. Il faut dire que la fureur de Galaad n'avait pas réellement été motivée par l'étrange troupe ni par les dégâts qu'elle engendrait. Sa folie meurtrière n'avait été déclenchée que par égoïsme, parce qu'il estimait que les autres devaient souffrir autant que lui. Que toutes ces festivités n'avaient pas leur place alors que lui vivait la plus grande tragédie de sa vie. Il avait voulu se persuader qu'il faisait ça pour le bien commun, mais ce n'était pas le cas. Le bien commun n'avait rien à voir là-dedans, au contraire, il ne s'agissait que de lui. Le dos courbé, il ne put s'empêcher d'avoir un dernier regard pour le groupe qu'il venait d'assassiner. Ils ne faisaient rien de mal. Rien.

Il se dégoûtait.

Quant à l'endroit où aller désormais... il n'avait aucune idée. Il se sentait comme orphelin, un voyageur perdu sans foyer ni famille. Il ne se sentait plus chez lui nulle part, peut-être parce que chez lui c'était elle. Cette fameuse Lunara qui avait disparue sans même un mot. Il avait longtemps cherché à nier l'évidence, mais il avait ratissé le pays entier. Pas une trace d'elle, pas une odeur. Il avait été jusqu'à assassiner froidement tous ceux qui auraient pu vouloir lui causer du tort, y compris celui qui l'avait agressé. Comment aurait-il pu le laisser en vie ? Il avait tué ces gens, mais les avaient aussi interrogés, menacés. Et ils ne savaient rien. Eux aussi étaient morts pour rien en fin de compte. Et lui... lui n'avait plus sa place dans ce monde. Il se sentait étranger à tout, Novigrad ne lui paraissait plus que comme une ville sans couleur et sans bruit. Une ville fantôme qu'il ne pouvait plus regarder sans penser à tout ce qu'il avait perdu.

- Non, je...


Il prit un moment pour l'observer, et se rendre compte de l'impact que cette foutue musique avait sur elle. Elle n'avait pas l'air d'aller bien. Pas bien du tout. Et il ne s'en était même pas rendu compte. À croire que sa foutue douleur avait fini par le rendre foutrement aveugle.

- On devrait s'en aller. Quitter cette foutue ville et se barrer le plus loin possible.


C'était facile à dire, et lancé à la volée sans qu'il n'y ait vraiment réfléchit. Mais après tout pourquoi pas ? C'était une bonne idée au fond. Une idée un peu simple, mais efficace. S'il avait pu, il se serait crée un monde rien que pour lui. Pas bien grand, une île au milieu de l'océan aurait suffit. Il y aurait été tranquille, préservé de toutes les douleurs et de tous les fléaux possible. Un monde qu'il aurait pu contrôler, interdire aux nuisibles et permettre à quelques rares personnes de lui rendre visite. Mais Galaad n'était pas un magicien, il n'était qu'un sorceleur et tout ce qu'il pouvait faire, c'était tuer des monstres. Et il estimait avoir fait assez de dégâts pour ce soir-là.

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Ní meór an'tiarmé aetrú.
Sam 23 Fév - 18:55
Kill the Lights
Galaad & Jodariel
La peur, la crainte, la terreur la plus pure, la plus pernicieuse, celle qui s’infiltrait sous les maillons d’un circuit complexe de synapses et de neurones afin de faire naître la tétanie ou la rage. La mélopée d’argent qui cuisait chacun des muscles et rendait la vision de chacun obstruée par un paysage mortifère et des desseins sinistres. Vous étiez condamnés, ce soir, vous les monstres, à vous balader dans un triste horizon méphitique, pollué par l’air gorgé de sang et de chair carbonisée, en portant avec vous le boulet d’une mélodie bien trop à même de prépotence pour pouvoir vous en déloger. Tu l’avais oublié, quand ton corps était complètement obnubilé par la rage de Galaad et la crainte sourde et froide qu’il puisse de faire du mal. Tu savais qu’après l’incident à l’Alchimie d’il y a quelques années, tu ne devais plus offrir ta confiance si facilement surtout aux hommes dont la force surpassait la tienne mais tu ne pouvais te résoudre à le faire avec Galaad. Il était un roc et ta foi était inébranlable, et tu avais eu raison de lui faire confiance car il ne t’avait rien fait, il s’était terriblement perdu dans une frénésie jouée par la tristesse et l’abandon que tu pouvais ô combien comprendre. Néanmoins, une fois que ton corps avait décidé de délier tes muscles de la légère tétanie, il était replacé par quelque chose qui te rendait extatique sans le vouloir, une prescience te poussant à l’alerte et le surplus de prudence, tes yeux ne sachant sur quoi se fixer pour garder un minimum de contenance, un minimum de confiance dans un ravage qui te rendait aussi malade qu’extatique. Ton esprit était tiraillé entre te laisser aller aux délices du meurtre qui était réclamé par les Ailes et la maintenance de toi, celle où tu devais rester toi-même, te battre jusqu’à ce que tes paumes saignent parce que tes ongles s’y enfonçaient dans une ultime issue de combattre la rage qui naissait entre tes os. Le dragon hurlait de plus en plus fort et tu ne l’entendais que maintenant, et tu ne savais quoi faire pour le faire taire, pour le calmer parce que tu ne pouvais pas, tu ne pouvais pas faire du mal. Tu avais été incapable de blesser Adam ce jour où il arracha tout ce qui te restait d’innocence et de rectitude, non pas par manque de force mais par manque de volonté. Tu te refusais de tuer à moins d’y être forcée, que ce soit ta vie contre celle d’un autre et même là… Même là il t’arrivait d’hésiter. Que valait ta vie contre les autres ? Tu n’avais personne. Quelques amis, par ci par là, mais tu n’avais pas de famille. Tu passais tellement de temps à aider les autres qu’il t’arrivait de te perdre toi-même, de perdre ce que tu cherchais véritablement, de perdre la lueur qui te poussait à être prudente. L’issue froide de cette nuit se dessinait en lettres d’or dans ton esprit : c’était toi ou les autres. Tu allais devoir tuer ou être tuée, mais tu en ressortirais marquer d’une manière ou d’une autre.

La voix de Galaad te gardait un minimum sur terre, malgré ton alerte clairement visible et ton manque de contrôle qui commençait à être définitivement bien trop voyant pour que cela soit normal. Tu sentais les écailles qui s’échappaient de ton épiderme, esquivant pour l’instant ton visage pour se concentrer sur ton cou découvert, mélangeant le crème de ta peau au doré et au noir de ce qui faisait ton exception. Tes poignets commençaient à ressentir les picotements des écailles, de même que tes cuisses et ton dos. Ce n’était rien pour l’instant et si cela restait ainsi jusqu’à ce que tu puisses mettre Galaad en sécurité, c’était tout aussi bien. Tu ne sentais pas le poids des cornes au-dessus de ton crâne, ce qui signifiait que tu avais encore une marge de manœuvre, une once de contrôle sur ce que tu étais, sur ta transformation, sur tes émotions et surtout… Tu avais encore un peu de pouvoir pour combattre cette mélopée. Tu avais commencé à t’éloigner lorsque le sorceleur parla à nouveau, te faisant tourner ton regard en sa directement alors que tes mains étaient enfermées en des poings de chaque côté de ton corps, presque aussi raide que des piquets à l’exception des soubresauts formés par la douleur de la survivance, du combat contre le contrôle. Tu lâchas un léger rire, à peine, presque amer, acide, mais qui ne lui était pas dirigé, mais plutôt à l’ironie de la situation tandis que tes ongles s’enfonçaient encore un peu plus dans ta paume tandis que ton rire se finissait avec ton regard braqué vers les hauts toits de la ville. « Si seulement. » Tu soupiras avant de très légèrement détachée un de tes poings, inspectant doucement la marque blanche marquée sur ta paume et de passer cette dernière dans tes cheveux pour les rabattre en arrière.  Tu n’avais rien pour les attacher, tu allais devoir faire avec. Tu reportais tes yeux sur lui, aucune once d’amusement dans tes prunelles marquées par le rouge et le doré. « Je ne peux quitter la ville, mais toi tu peux, et tu devrais. Au moins pour la fin de ce carnage, tu devrais quitter la ville, te réfugier dans une taverne aux abords de la ville mais… » Tu laissas un léger suspens, reprend ton souffle qui était manquant dès que tu essayais d’aligner une phrase plus complète et composée de plus de trois mots. « Tu devrais quitter la ville. Ce serait le mieux. » Tu éloignais tes yeux de lui avant de reprendre ta marche. Tu allais le conduire aux portes, là où il serait bien plus en sécurité et tu trouverais un moyen de survivre à cette nuit, un moyen de reprendre tes esprits, de respirer à nouveau. Tu ne pouvais quitter la ville, la mélopée te l’empêchait. Tu avais essayé, bien sûr que tu avais essayé. Ton esprit refusait de le faire, refusait de faire se mouvoir des jambes et le reste de ton corps. Tu restais figée face aux limites de la ville, incapable de les dépasser, spectatrice solitaire du départ des autres vers un lieu plus sûr. Certains étaient restés, les fous, mais nombres étaient ceux qui avaient quittés la ville. Tu avais aperçu Bedlam et Surin, à cheval, quittant la ville pour ne pas subir le courroux de ceux qui en avaient contre eux et tu avais observé la scène, figée comme si le monde était devenu pierre, comme si le temps s’était arrêté juste pour que tu subisses la souffrance d’être enfermée dans un étau d’argent aux allures de ville libre.
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Not your lucky day.
Sam 2 Mar - 5:31


Kill the lightsJodariel & GalaadRester avec elle lui faisait du bien.

Il ignorait comment, ou peut-être qu'il ne voulait pas le savoir, mais Jodariel parvenait à l'apaiser au milieu du vacarme des ailes et de ses tourments personnels. Il avait décidé de se focaliser sur elle, au moins pour cette nuit. Il pourrait continuer à s'apitoyer sur son sort plus tard, lorsque la nuit serait passée, lorsque tout ça serait terminé. Il pourrait alors faire preuve d'égoïsme puisqu'il le faisait si bien, et rentrer chez lui pour oublier ce qu'il était devenu et à quel point il était désormais seul. Mais pour l'instant, il avait décidé de s'occuper d'elle, et c'était encore un choix égoïste malgré les apparences. Bien sûr qu'il se souciait de Jodie, mais s'occuper d'elle c'était arrêter de souffrir l'espace d'un instant. Et il y avait un souci. Un énorme souci dont elle n'avait apparemment pas conscience.

Il ne partirait pas sans elle.

Elle avait apparemment l'air décidée, à marcher comme une dératée en direction de la sortie de Novigrad. Mais elle n'avait pas compris que jamais il ne pourrait la laisser seule dans cet état. Elle était en danger, elle était un danger. Elle l'avait aidé et c'était son tour désormais. Curieusement, cela l'apaisait. Cela lui donnait un but, une ligne de conduite, quelque chose dont il pouvait se préoccuper sans que ça ne lui fasse mal au point d'en vomir. Galaad secoua la tête une fois, un peu pour se réveiller et un peu pour manifester son mécontentement. Il prit toutefois sa suite et la rejoint en quelques enjambées. D'ici, il prit sa main. Doucement, calmement. Il l'inspecta presque scientifiquement, observant les marques crées par ses ongles dans sa paume. Puis il l'enferma à l'intérieur de la sienne, la pressant une fois. Il avait remarqué ses yeux, les écailles qui commençaient à apparaître. Elle devait se calmer, reprendre le contrôle.

Et lui...

Lui faisait ce qu'elle avait fait pour lui.

Il n'était pas étranger à son problème, il ignorait cependant ce qui l'avait causé, mais il ne savait pas faire autrement. Le contact physique était pour Galaad quelque chose d'essentiel, la seule chose vraie qui ne trompait jamais. Et ce n'était qu'une main, qu'un toucher innocent. Il espérait simplement qu'elle ne le craignait pas depuis qu'elle l'avait vu sous son plus mauvais jour. Il espérait qu'il ne l'effrayait pas plus qu'elle ne l'était déjà.

- Jodie, calme toi.

Il fit de son mieux pour se retenir de balayer la mèche qui lui barrait le regard, et se contenta de fixer ses yeux dans les siens. Le regard non plus, ça ne trompait pas.

- Je n'irai nulle part sans toi.

Il haussa les épaules, tenta un sourire. Son visage n'y était plus habitué. C'était comme réveiller des muscles endormis, ça faisait mal. Mal d'une manière étrange.

- Alors trouve autre chose, parce que je ne vais pas t'abandonner comme ça.

Jamais.
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