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Dim 10 Fév - 16:34
Kill the Lights Galaad & Jodariel La confiance était quelque chose de fragile, d’éphémère ou d’éternel, mais toujours fragile comme du verre. Un rien pouvait briser une confiance aveugle, un rien pouvait morceler une loyauté honnête et perceptible. La tienne était facile à obtenir mais comme toutes, elle était facile à briser, facile à morceler et faire trembler. Ce que les gens oubliaient, une fois qu’ils apprenaient que tu étais un dragon – ce qui certes n’arrivait pas souvent – c’est que tu avais été élevée par les humains, du moins, tout le long de ta vie connue et non pas perdue par l’amnésie. En ce sens, ton comportement était calqué sur ceux des humains, tu ne leurs étais différent que parce que ton essence l’était, ton espèce l’était mais tout le reste : tu étais comme eux, tu vivais comme eux, avec cette insouciance liée à ta jeunesse, avec cette liberté de caractère que tu embrassais comme une seconde peau. Mais ta confiance, celle que tu donnais à ceux qui te connaissaient ne serait-ce qu’un peu, elle était fragile, comme celle de tous êtres humains. Face à Galaad, tu priais silencieusement pour qu’elle ne se brise pas, pour qu’elle ne se morcèle pas comme toutes les fois où elle te fit défaut. Même lorsqu’il te tourna le dos, tu gardas ton souffle, tes pieds ancrés dans le sol, immobilisant ta figure comme si elle pouvait te garder sur Terre, dans la réalité et dans cet excès de confiance que tu imposais au sorceleur. Ses mots étaient comme des rasoirs, brûlant les mailles fines de ta confiance, de ton enthousiasme, de tout ce qui composait votre amitié aussi fragile soit-elle. Vous ne vous connaissiez pas et même si tu lui vouais une confiance presque aveugle parce qu’il t’avait empêché de mourir sous d’affreuses souffrances, il y avait tant que tu ignorais sur l’homme de même qu’il ignorait sur toi. Seulement, ses mots faisaient mal malgré tout.
Kill the lightsJodariel & GalaadUn esprit vengeur... si seulement c'était le cas.
Il n'y avait rien à venger. Pas de preuve, pas de corps, pas de meurtrier. Rien qu'une absence, pesante, plus encore que s'il avait été sûr qu'elle était belle et bien morte. Mais il n'était sûr de rien, et ça le tuait. Il avait trouvé des traces bien sûr, des odeurs, des résidus de la personne la plus importante de sa vie. Mais pas de monstre. Pas de corps. Pas de sang. Il n'avait même pas retrouvé ses armes. Rien. Rien que du vide et des doutes. Une torture en soit, sur le point de le rendre fou. Il avait décidé que le bruit qu'il créerait avec son épée serait moins douloureux que celui de l'absence de Lunara. Ce n'était pas sain, au fond de lui il le savait. Mais il n'avait trouvé en 85 ans de vie que ce moyen qui soit efficace. Et au fond, personne n'était innocent. Pas même la jeune femme qui se tenait devant lui. Personne.
Alors oui, pourquoi ne pas la tuer ?
C'était une bonne question qu'elle lui posait. C'était un monstre, assurément. Et même s'il s'était toujours refusé à tuer les dragons, au fond, ils ne valaient pas mieux qu'un célicole. Qui était-il pour décider qui devait être épargné par sa folie meurtrière et qui devait survivre ? Personne. Ce soir, tous périraient de sa main. Parce qu'ils avaient au fond tous étaient corrompus par ce monde vil et cruel qui s'empressait de réduire en cendres l'innocence des plus purs. Jodariel était comme les autres, noircie par le péché. Elle commettrait elle aussi des crimes un jour, il ne faisait que l'en empêcher.
Alors il sortit lentement son épée de son fourreau, fit un pas vers elle. Son regard était calme et clair alors qu'il entendait le sang pulser dans ses veines. Il plaça la lame sous son menton, le redressant légèrement. Il allait le faire. Il voulait le faire. Mais son poignet ne bougeait pas. Il ne pouvait pas bouger. Il était retenu par une force mystérieuse, ou peut-être par le regard pur de la dragonne. Des yeux de dragons, rougis par la colère. Mais des yeux d'une pureté que peu avaient réussi à égaler. Il ne croyait pas une seconde à l'excuse qu'il utilisait pour tuer tous ces gens. Parce qu'il ne pouvait pas tuer Jodie, parce qu'il était attaché à elle en quelque sorte. Parce que la tuer reviendrait à perdre tout ce pourquoi il s'était battu, à se perdre lui-même. Il savait qu'à la seconde où il le ferait, son cas serait définitivement désespéré. Il n'était qu'un meurtrier, c'était lui que la souillure du monde avait fini par atteindre. Rien n'est tout noir ou tout blanc, mais il était définitivement plus dans les ténèbres que la lumière.
Il finit par laisser tomber son épée mollement, le bras épuisé. Loin de lui, et surtout loin d'elle. Il avait failli lui faire du mal, il y avait réellement pensé. C'était immonde. Il se répugnait.
Ses genoux cédèrent, la toile de son pantalon s'imbibait de sang. Il était brisé. À cet instant précis, il n'était plus que douleur et regrets, peine et acceptation. Ses os s'étaient dissous sous le choc, ne restait plus qu'une masse informe de chair et de sueur. Ça explosait, une douleur sourde, qui irradiait tout son corps. Il se résignait. Elle était morte. Définitivement morte. Et il ne pouvait rien y faire. Il avait échoué à la protéger. Il échouait toujours.
- Pardonne moi...
Qu'elle lui pardonne... encore fallait-il qu'il soit capable de se pardonner à lui même. Il n'osait même pas lever les yeux vers elle, il avait trop peur de voir dans ses yeux le jugement qu'il méritait. Il aurait aimé qu'elle le carbonise vivant. Ainsi, peut-être la douleur s'arrêterait-elle. ️Justayne
Galaad Arioni
Jodariel Egregori
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Mer 13 Fév - 20:53
Kill the Lights Galaad & Jodariel Les dragons étaient des créatures mués par la solitude, ne pouvant vivre en groupe par peur d’être reconnus et d’être traqués à plusieurs, des créatures qui étaient protectrices malgré tout. Les dragons étaient des êtres possessifs, autant de leur fierté et de leur liberté que de ceux qui comptaient pour eux. Ils n’étaient pas dangereux, pas naturellement du moins, ils ne l’étaient que lorsqu’ils se sentaient menacés, que lors sécurité et leur protection, leur fierté et leur liberté étaient entachés. Tu n’étais pas différente de ce qu’ils racontaient dans les livres que tu avais pu feuilleter à leur sujet, oh non. Tu n’avais tué que par besoin, par nécessité et jamais par acte de vengeance ou de furie. Tu savais que tu n’étais pas blanche comme neige, tu étais loin d’être pure et innocente, ton passé en était le témoin. Tu t’étais vendue pour quelques couronnes, tu t’étais laissée drainée par la malnutrition jusqu’à l’anorexie, jusqu’à ne plus être capable de lever tes jambes ou même utiliser ta magie pour te transformer. Tu t’étais laissé tomber, à de nombreuses reprises, dans les gouffres abyssaux de ton impureté. Tu n’avais peut-être pas tué, mais tu t’étais peut-être tué à plusieurs reprises sans le savoir et d’autres étaient morts par ta faute, dans ton inconscience. Galaad aurait pu être l’un deux, l’un de ses visages que tu ne pouvais oublier car ils faisaient partis de tes meurtres par ignorance. Tu n’étais pas pure. Tu étais un monstre, comme les autres. Tu étais un dragon, une créature puissante par essence, une ignominie de la nature dont tu ne savais pratiquement rien par ton ignorance. Tu ne méritais peut-être pas de vivre, mais quelque chose dans ton sang te poussait à le faire, te poussait à te battre pour ta vie, pour ta sécurité. Seulement, malgré le rouge colérique qui devait embrumer tes iris bruns, malgré les écailles noires et dorées qui frémissaient sous ton épiderme, tu n’avais pas une once de colère dans ton esprit. La peur n’assombrissait pas ton esprit comme à l’habitude, la crainte transpirait de tes pores mais au fond de toi, tu n’étais pas apeurée. Un tumulte de sentiments naissait dans le creux de ton estomac et ton esprit était pourtant vif, même à son mouvement brusque en ta direction. Tu étais craintive de ses mouvements et pourtant, tu ne pouvais te résoudre à avoir peur de lui, tu ne pouvais croire en l’idée qu’il puisse te tuer ou te faire du mal. Tu avais foi en lui malgré la peur qu’il pouvait t’inspirer par sa stature et son aura vengeresse, tu avais confiance et un besoin, irrémédiable et magnétique, te poussait à vouloir le protéger, de lui-même et des autres.
Elle mentait, parce qu'il s'était laissé abandonné à la barbarie ce soir-là. Il avait fait quelque chose de mal, quelque chose qui ne pouvait pas être pardonné. Ni par elle, ni par personne. Combien d'amitiés avait-il brisés ce soir ? Combien de fils avait-il arraché ? De pères peut-être ? Combien de personnes allaient de nouveau subir les conséquences de sa colère dévastatrice ? C'était lui le monstre. Tout ce temps passé à chasser des créatures dépourvues de morales alors que lui se trouvait juste là. Que lui réfléchissait bien, qu'il était capable de se contrôler, et qu'il tuait tout de même. Il finissait toujours par retomber dans les mêmes travers, parce qu'il était faible. C'en était presque risible.
Et Jodie, elle était là.
Elle était là, tout près, à l'enserrer de ses bras fluets. Petite silhouette gracile qui tentait de réparer ce qui était définitivement brisé. Elle était douce, elle était gentille, Jodie. Mais il ne pouvait pas accepter. Il ne pouvait pas se laisser consoler par elle alors qu'il venait tout juste de la menacer de son épée. Il ne pouvait pas trouver du réconfort dans cette étreinte alors que le sang avait coulé ce soir. Il ne pouvait pas faire ça alors que Lunara était morte. Finalement, il trouvait une sorte de réconfort dans sa douleur. Dans l'anéantissement de soi. Il se disait que ce n'était que justice, ça le confortait.
Pourtant, il ne put la repousser. Il n'eut pas la force. Pas immédiatement du moins. Il se laissa un instant bercé par la chaleur, il ferma les yeux, laissa les volutes de son parfum remplacer l'odeur du sang. C'était injuste. Il n'avait pas le droit. Mais il en avait tant besoin.
- Jodie...
Ça ressemblait presque un sanglot, ça en était un en vérité. Son prénom murmuré dans un soubresaut, dans ses cheveux. Ça ressemblait à une supplique, mais c'était déjà bien plus Galaad qu'auparavant. Brisé, mais vrai.
- Elle est partie...
Il dut faire un effort surhumain pour s'extraire de cette étreinte, il ne put pas se relever. Ses genoux étaient ancrés dans le sol, ses jambes ne voulaient plus bouger. Son dos restait courbé. C'était douloureux. Effroyablement douloureux. Il avait l'impression d'être scié en tout point par la douleur. Doucement, il posa son front contre le sien et n'osa pas ouvrir les yeux. C'était égoïste de sa part de la salir ainsi. De mêler sa peine à sa pureté. C'était égoïste, mais ça lui faisait tant de bien.
- Elle est partie et elle n'est plus revenue.
C'était déjà plus clair, mais il n'arrivait pas à prononcer son prénom. Ça faisait trop mal. Il avait cessé de le faire à la seconde où il avait compris qu'il ne la retrouverait pas. Ça ne voulait pas sortir, c'était coincé. ️Justayne
Galaad Arioni
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Mar 19 Fév - 21:38
Kill the Lights Galaad & Jodariel Un mensonge innocent, un mensonge salvateur, un mensonge de rien du tout, tu te murmurais. Tu savais qu’il s’en voudrait, avec du recul, pour ce qu’il avait fait ce soir, mais tu savais aussi que lui mentir là-dessus était nécessaire pour qu’il retrouve un brin de sérénité, au moins pour ce soir, rien que pour cette nuit. Il n’avait pas besoin de ton pardon, il ne t’avait pas fait de mal, mais il aurait besoin du pardon des autres, de ceux dont il avait arraché la vie injustement, mais tu ne pouvais lui offrir celui-ci. La maigre brûlure qui allait trôner jusqu’au petit matin sous ton menton n’était rien, déjà oubliée par ton esprit tant elle était insignifiante. Tu aurais pu le prendre comme une marque qu’il pouvait te faire du mal, comme le fait qu’il était capable de te blesser, toi. Seulement, tu étais incapable de voir la violence dans ces mouvements, incapable de voir la haine et la violence envers toi. Il essayait probablement de te faire peur dans l’espoir que tu quittes ces lieux pour que sa haine et sa véhémence perdure mais tu étais plus téméraire que ça, ta volonté de l’aider était plus grande que ta crainte, plus forte que les écailles qui menaçaient de s’échapper de ton épiderme, plus forte que la force de ton dragon qui essayait de s’échapper à tout prix pour protéger ta forme humaine, pour protéger ta vie. Tu savais qu’il ne te ferrait pas de mal délibérément. Tu t’en rendais compte maintenant, tu avais une confiance presque aveugle pour l’homme en face de toi, l’homme brisé qui laissait parler la colère et la tristesse plus que la rationalité. Tu ne savais pas d’où tu pouvais la tirer, toi qui étais si méfiante habituellement, surtout auprès des êtres masculins, surtout après Adam. Adam avait détruit une part de toi que tu ne pouvais reconstruire et la marque brûlait encore, même après des années à espérer qu’elle s’efface. Mais Galaad, non. Tu lui faisais outrageusement confiance à tel point que même sa violence ne te faisait pas reculer. Même sa haine ne te faisait pas courir. Peur, oui. Mais elle ne te tétanisait pas, pas au moins de ne plus être capable de rien d’autre que d’observer ce qui se déroulait devant tes yeux. Galaad avait ta confiance, peut-être irrationnelle, peut-être idiote, peut-être aveugle, mais elle était là, parmi les cendres de toutes celles brisées que tu possédais, une flamme dans l’ombre qui ne voulait s’éteindre. Il t’avait sauvé à tant de reprises, aider à de nombreux moments où le désespoir que ta vie se finisse sur une idiotie était présent, tu ne pouvais pas ne pas lui faire confiance. Même lorsque sa lame était sous ton menton, il t’était inimaginable que tu ne puisses pas lui faire confiance, tu avais confiance en l’homme que tu avais connu, même s’il était embrumé par une rage froide.