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Kissing death and losing my breath ≠ ft. Adam Ulver Isenhart
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Nuage P. de Spalla
What is truth if not an illusion?
Nuage P. de Spalla
Race Race : Doppler.
Habite à Habite à : Novigrad et Velen, tu gambades.
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What is truth if not an illusion?
Mar 24 Sep - 23:59
 
.Kissing death and losing my breath
NOVEMBRE 1275 - BRUNWICH
Adam Ulver Isenhart & Nuage de Spalla
Il pleut. Un constat, juste.. Un constat de la météo de Novigrad, quelque chose à laquelle tu t’es habitué depuis que tu as déposé tes valises ici, au milieu de Velen, au milieu de cette Temeria ravagée par ce que la guerre a pu engendrée d’une certaine manière. Tu observes la pluie qui s’écoule depuis la fenêtre de ta chaumière, tes doigts tapant nerveusement contre le rebord. Tu aurais dû sortir aujourd’hui, tu avais prévu de passer voir Dany, voir peut-être Lelio au passage ou de faire un énième saut ci et là chez d’autres avant de s’installer dans une taverne pour jouer quelques sons de vièle ou de luth avant de dormir à la belle étoile, sous un pont ou sur les quais, ou mieux, sous une arche sur la place du hiérarque. Mais non. La pluie était tombée très tôt ce matin, avant même que tu aies le temps de te lever et de voir la tristesse qui se gonflait dans le ciel sous formes de gros nuages noirs. Un comble pour toi, puisque tu portais le nom de ce même phénomène météorologique. Tu n’étais pas si différent d’ailleurs, de ceux dont tu empruntais le nom. Tu protégeais de la trop forte puissance des rayons du soleil parce que tu l’embrassais avec l’amour d’un être solaire, mais tu pouvais aussi de gorger de grisâtre qui ressortait sous différentes formes que tu ne dévoilais à quiconque. Cependant, il en demeurait que tu étais cloîtré chez toi et déjà l’anxiété commençait à infiltrer tes pores, glissant sous ton épiderme comme un virus, un parasite qui infesterait bientôt la totalité de ton être. Tu le sais, tu le sens, et tu n’as personne pour chasser le monstre au loin, alors le mieux que tu puisses faire, c’est essayer de t’occuper, essayer de trouver quelque chose pour que le monstre reste le plus loin possible, pour que peut-être, ta journée ne soit pas complètement détruite. Alors tu quittes la fenêtre, d’un pas félin, presque gracile, pour rejoindre la petite malle qui traîne dans un coin de la pièce, à côté d’une étagère à peine rangé sur laquelle une plante tente vainement de vivre. Ce n’est pas que tu n’aimes pas les plantes, tu trouves ça très joli, notamment chez Lelio, mais… Tu as l’impression que dès que tu essayes de bien faire, elles finissent par mourir alors, tu continues d’essayer, mais si ça semble être peine perdue. Tu ne peux juste pas abandonner une plante sous prétexte qu’elle est malade, mais tu ne sembles juste pas être bon pour ça. Peut-être que tu n’as simplement pas toutes les instructions sous la main, peut-être. Il en demeure que tes doigts détachent lentement la sangle qui maintient le coffre pour l’ouvrir et ainsi prendre ce dont tu as besoin à l’intérieur : deux petits pots remplis de peinture ainsi que quelques pinceaux avant de te lever. Tu t’installes devant ce qui te sert de cheminée, à même le sol, avec la toile déposée devant toi. Tu as un chevalet – fabriqué par ton paternel adoptif – mais tu préfères, parfois, rester sur le sol.

Tu passas, ainsi, plusieurs heures à gribouiller sur la toile, remplissant le blanc par un tumulte de couleurs sans visages ni formes, commençant avec l’aide de tes pinceaux pour finalement appliquer la peinture du bout des doigts. La composition est informe, se découpant en lignes parallèles de couleurs abstraites et tu ne sais pas vraiment ce que c’est censé représenter, mais ça te plaît, d’une certaine manière. C’est peut-être brouillon, mais c’est vivant. « C’est moche, Nuage. C’est pas vivant, c’est mort, comme toi au fond. » Tes yeux s’écarquillent soudainement à l’entente de ta propre voix dans ta tête, brûlante comme de l’acide, mais tu essayes de faire abstraction en prenant une deuxième toile, et de recommencer une autre composition, tout aussi fluide, tout aussi abstraite, tout aussi colorée. Quelque chose que tu aimerais pouvoir appliquer sur les murs de la ville, avec un peu de chance, quand tu y reviendras le lendemain, si la pluie s’est calmée. Tu ne veux pas rester plus longtemps entre ces murs, ils t’oppressent si largement, si fortement que c’est parfois l’asphyxie qui te menace, à grands coups de pelle. Lorsque ta deuxième composition est finie, tu l’observes pendant quelques minutes, le blanc se détachant parfois du bleu que tu as appliqué, du rouge qui louvoie entre les couches de jaune et de vert. Et tu es satisfait. Ce n’est pas forcément très joli, mais tu apprécies. Ce n’est pas quelque chose que tu pourrais donner à quelqu’un, personne ne mérite d’avoir ce genre de choses chez soi, à ton sens, ni même dans une quelconque galerie, mais ça te parle, ça te permet d’évacuer un peu de la douceur qui coule entre tes veines ou un peu du tumulte qui agite tes neurones. « On est au moins d’accord là-dessus, personne ne voudrait de ça chez soi. Regarde comme c’est laid ! » Tu sens les larmes qui te montent aux yeux, tu sens la douleur qui irradie de tes côtes mais également de l’arrière de ton crâne, et tu as juste envie de fermer les yeux et d’oublier qu’elle est là, qu’elle te martyrise en permanence. Cependant, tu reposes tes yeux sur les deux toiles et tu as l’impression que les formes ont changées, ont perdues en intensité et que la couleur s’est voilée dans une infamie d’expression artistique. C’est laid. C’est immonde. Comment tu… Non. C’est laid. Un premier sanglot t’échappe, brusquement, secoue ton corps déjà frêle. « C’est moche, c’est laid, c’est immonde… » Ta voix se brise alors que tu entends la voix derrière ton crâne qui approuve tes paroles et c’est ton poing qui s’enfonce dans la première, tes petits doigts venant l’éventrer sans ménagement, arrachant les pièces de couleur, puis dans la seconde, ne laissant ainsi que des morceaux éparpillés de couleur. Tu te recroquevilles, tes genoux contre ton torse tandis que tes mains se posent sur tes joues, les tâchant de quelques derniers empreintes de couleur. Tu te balances doucement, d’avant en arrière, en essayant d’étouffer du mieux que tu le peux les sanglots qui échappent à ton corps bien trop fragile avant que tu ne te lèves finalement, quelques minutes plus tard, les yeux encore embrumés par la déception et les larmes qui l’accompagnent. Par malheur, dans ton mouvement, tu fais rouler un pot de peinture qui vient créer un arc de cercle bleu sur le parquet. Tu essayes de rattraper, de nettoyer un peu, mais tu te sens si faible, si stupide, si idiot de ne pas avoir fait attention. « Imbécile. » Ce simple mot t’envoie dans la même spirale que d’habitude : celle où tu sens que tu vas perdre pied, que l’anxiété te consume. Tu redresses juste le pot, à genoux sur le sol, tes deux mains à plat sur ton pantalon et tu essayes d’inspirer, d’expirer, lentement, avant de te lever. Tu as mal, si mal. Tu te sens stupide, pathétique, pitoyable et tu n’as même pas besoin de te concentrer pour entendre l’affirmation qui vient de cette voix qui est la tienne. Tu rejoins l’étage avec un peu de mal, et tu laisses lentement tomber tes vêtements, visant la baignoire pour laver la peinture qui traîne partout sur ton corps désormais. L’eau n’est pas froide, heureusement, et c’est uniquement grâce à la température ambiante de la pièce qui réchauffe l’eau que tu as mis dans la bassine le matin même. Tu glisses d’abord le bout de tes doigts à la surface, évitant à tout prix ton reflet, avant que ton corps tout entier ne se glisse à l’intérieur. Alors, bien évidemment, l’eau n’est pas aussi chaude que tu l’aimerais, mais ça pourrait être bien pire. Tu inspires, alors que tu t’enfonces totalement sous l’eau, de façon à ce que le liquide puisse nettoyer un peu les traces de peintures sur ton visage. Ce n’est qu’après que tu attrapes le savon pour le glisser là où tu sais que tu dois te nettoyer, méticuleusement, bien que ta concentration et tes pensées soient ailleurs, perdues dans une contrée lointaine de ton cerveau. Au bout d’un moment, ta peau est rougie à force de nettoyer et tu aurais pu te lever, te rhabiller et t’endormir, aussi simplement que ça, mais.. Ton œil est attiré par la lame posée sur le meuble où d’autres ustensiles sont. Tu essayes de te convaincre que tu n’en as pas besoin aujourd’hui, que ça va, jusqu’à ce que la voix résonne à nouveau, avec un rire. « Vraiment ? Tu es un déchet, Nuage. Un vrai déchet. Et tu te crois vivant ? Tu te crois bien ? Arrête de mentir. C’est faux, on le sait tous les deux. » Un couinement échappe à tes lèvres alors que tes doigts s’emparent de la lame, dans un geste désespéré de la faire taire et la première entaille apparaît, dans un geste purement instinctif, venant entailler tes côtes, à droite, la douleur brûlante venant te rappeler à quel point tu vis, malgré tout. Que tu n’es pas mort, que ça va, que tu te tiens toujours debout, malgré cette douleur persistante derrière ton crâne. Tu inspires, expires, replis tes jambes contre ton torse, laissant ton front tombé sur tes genoux avec un soupir alors que tu sais que le sang s’exfiltre de ta peau, mais tu t’en occuperas plus tard. « Imbécile, incapable, stupide enfant au nom débile ! Comme si… Comme si te faire du mal allait te donner de la légitimité à vivre ! Comme si on pouvait encore t’apprécier après ce que tu fais. Tu es juste une infamie. » Tu te recroquevilles encore un peu, comme si c’était encore possible, les larmes affluant sur tes joues alors que les mots deviennent de plus en plus persistants dans ton crâne, cependant.. Ta voix se dresse, plus forte, plus légitime, mais surtout emplie d’un désespoir et d’une détresse qui se compose par ton propre tumulte. « Tais-toi ! Tais-toi ! Mais tais-toi ! Je… Je veux plus t’entendre ! » Tu as parlé fort, comme si augmenter le volume sonore de ta voix allait la chasser, mais tu sais que non. Tu sais qu’elle sera toujours là, comme un fantôme derrière ton dos, comme un monstre prêt à attaquer sa proie, à se fondre sur elle. C’est ce que tu es : une proie pour ta propre conscience, et ta main, incontrôlable, portant la lame, s’abat sur ton avant-bras, entaillant encore et encore cette peau déjà martyrisée par bien des coups qui se dévoilent sur ton épiderme en volutes infernales alors que ton poignet retombe mollement contre le rebord de la bassine. Deux entailles, est-ce là le prix à payer pour que tu sois encore en vie ? deux entailles, est-ce là le prix à payer pour que tu sois encore en vie ?
Nuage P. de Spalla
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Adam Ulver Isenhart
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Adam Ulver Isenhart
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What is truth if not an illusion?
Mer 25 Sep - 14:37
Kissing death and losing my breath Even if it hurts. Even if it makes me bleed
I'm gonna carry you, pushing through with the dirt on my sleeves.
Even if it hurts. Even if it's razor deep
I'm not giving up, not gonna run
I'll be there when you need me. Even if it hurts
I've got no regret cause if I could Id do it over again
How long will it take for you to lean on me ?
Time to let it go, so you can finally breathe
Slow, slow ( Sam Tinnesz → Even if it hurts )
Adam… Elle pleure. La faible lumière du feu qui crépitait dans ta cheminée venait se refléter sur la surface dorée de l’anneau que tu faisais tourner entre tes doigts alors que la voix de Phinéas résonnait toujours dans ton crâne. Elle n’avait pas cessé de le faire depuis que tu étais sorti de l’Arène, vivant, et encore maintenant que tu ne parvenais pas à décrocher ton regard des étincelles qui se reflétaient sur le cadeau qu’elle t’avait fait des siècles auparavant. Celui de sa vie enroulé autour de ton doigt. Plus tu le regardais, moins tu étais capable de savoir si la lumière qui scintillait à sa surface était celle du feu ou des rayons du soleil sortie de ta mémoire, d’un passé révolue qui se jouait autour de toi. « Ne l’enlève jamais mon aimé… » Des doigts graciles vinrent frôler les tiens, rugueux, avant qu’une main tendre vienne refermer la tienne sur l’anneau alors que tu relevais ton regard vers elle. « L’un à l’autre. Toujours. » Ses yeux aimant te sourirent alors que tu sentais la douceur et la chaleur de sa caresse sur ta peau.  « Je t’ai abandonné. » Soufflas-tu d’une voix faible avant de sentir ses doigts sur ta joie cette fois dans un effleurement salvateur. « Tu m’as retrouvé. Tu le feras toujours. » Tes yeux se rouvrirent sur l’anneau que tu tenais toujours alors que tu sortais doucement de ta rêverie. Sa main n’était plus là, sa chaleur avait disparu, son regard avait retrouvé sa place dans tes souvenirs. Ne restaient plus que les crépitements du feu et le présent qu’elle t’avait donné comme une marque d’appartenance, un lien indéfectible que rien ne pouvait briser pas même la mort puisqu’elle était encore là, présente dans ton crâne, pour toujours. Elle était ta malédiction et ta salvation. La maladie et le remède. Tu souffrais à cause de son absence et sa présence factice te maintenait en vie. Un semblant de vie. Car cette existence tu n’en voulais plus, tu n’en avais jamais voulu et tu la détestais de te l’imposer, de t’empêcher de la revoir. Oui tu l’avais détesté de l’infliger ce supplice, haï avec tant de véhémence que sa voix était restée inaccessible des jours durant si bien que tu n’avais plus senti sa présence à tes côtés. Et loin de te réconforter, son manque s’en était retrouvé plus cuisant encore. Alors tu t’étais résigné. Tu n’avais pas eu le choix, tu ne te l’étais pas donné, tes autres non plus, Amélia non plus. Tu leur en avais voulu, tu lui en avais voulu à elle. D’être là, toujours présente à te hanter sans que tu ne puisses la voir, tu lui en avais voulu de te garder en vie, de te forcer à continuer à errer sur cette terre sans attrait sans la moindre chance de la revoir. Tu lui en avais voulu de te mentir, d’être comme les autres, de te servir de ton corps pour exister à tes dépens. Mais tu étais résigné. Pour la faire revenir, tu avais renoncé, pour elle. Pour qu’à nouveau tu entendes le son de sa voix, pour qu’à nouveau elle t’accompagne dans ton errance. Parce que son absence était plus douloureuse encore que la malédiction de sa présence.

Tu étais bien incapable de dire depuis combien de temps tu fixais cet anneau, des heures, des jours peut-être comme si tu faisais pénitence d’avoir un instant voulu la voir disparaitre avec toi. Tu l’avais blessé or tu ne pouvais pas la détestais au point d’être responsable de ses larmes. Elle était revenue à présent, mais quelque chose s’était brisé. Tu avais déjà tenté de mourir auparavant, mais tu n’en avais encore jamais été aussi désireux. Alors tu sentais que quelque chose avait changé, qu’elle était plus silencieuse, qu’elle te faisait payer ta décision. Ce n’était peut-être pas volontaire, à vrai dire, ça ne l’était certainement pas, mais les faits étaient tels. Elle te faisait payer le désir que tu avais eu de mourir, de la voir disparaitre. Alors tu faisais pénitence alors que les souvenirs du jour où elle te donna son amour se rejouaient en boucle autour de toi, dans ton esprit. Pour qu’elle te pardonne, que tu te pardonnes à toi-même.

Enfermait dans ta maison, tes seuls gestes se résumer à alimenter le feu pour qu’il continue d’éclairer faiblement tes souvenirs. Pour que les étincelles brisent le silence pesant lorsque sa voix ne se faisait pas entendre, lorsque les réminiscences de celle de Phinéas te laissaient un peu de répit. Le bruit sourd de la pluie finit par accompagner les crépitements du feu sans que tu ne tournes le regard vers l’une de tes fenêtres ouvertes. Tu n’avais qu’à peine entendu le gamin qui vivait à côté de chez toi rentrer chez lui la veille. Le bruit de sa clef dans sa serrure que tu étais parvenu à capter ne t’ayant inspiré que la pensée fugace que le monde continuait de vivre en dehors de tes murs, que tu avais des commandes à honorer, un travail à faire que tu avais trop longtemps laissé de côté. Mais cette pensée ne dura qu’un instant, un bref instant qui ne te permit pas de revenir à la réalité, pas plus que le bruit des gouttes ruisselant sur le haut vent de ta maison. Seulement la réalité, tu ne voulais pas y retourner, tu voulais rester te noyer dans tes souvenirs, ceux où elle était là, ou tu sentais sa chaleur, ou tu entendais la douceur de son rire. La réalité était trop bruyante, dépourvue d’harmonie, bien trop solitaire. Tu avais compris que certaines personnes se souciaient de ton sort mais tu estimais qu’il ne leur incombait pas de le faire. Que t’était-il arrivé pour que tu deviennes à ce point incapable de te mêler au monde, incapable d’en prendre soin, de te soucier de ceux qui le méritaient, de savoir quoi faire tout simplement ? Que t’était-il arrivé pour que tu n’aspirais qu’au silence et à la remembrance d’un passé résolue que tu ne pouvais voir que glisser entre tes doigts comme du sable ? Que t’était-il arrivait pour que tu te soucies si peu de ce qui t’entourait, pour que plus rien ne parvienne à t’atteindre au point que tu t’enfermes dans ta mélancolie mortifère ? Adam, tu n’entends pas ? La voix d’Arod vint te sortir un instant de tes interrogations sans que tu ne détournes le regard du trésor que renfermaient tes mains. Entendre quoi ? La pluie ? Non Adam, tu n’entends pas les sanglots ? Tu savais qu’elle pleurait. Tu ne le savais déjà. Je ne parle pas d’elle. Écoutes. Tu finis par relever les yeux, difficilement, de l’anneau que tu tenais et tu tendis l’oreille pour comprendre de quoi il parlait avant de te souvenir. Le bruit sourd d’un objet heurtant le sol était déjà arrivé à tes oreilles quelques instantes auparavant mais tu n’y avais pas prêté attention. Mais Arod avait raison, de léger sanglot était maintenant perceptible pour une personne d’ôter d’une ouïe comme la tienne. Quelqu’un pleurait, tout près. Adam. Vas voir de quoi il s’agit. Tu baissas les yeux pour reporter à nouveau ton regard vers tes mains. Pourquoi irais-tu voir ? Cela ne te concernait pas. Adam ! Aux noms des dieux, lèves-toi et vas voir ! Tu entendais la voix d’Arod s’emporter devant ton apathie et tu pouvais aisément comprendre pourquoi. C’était dans sa nature après tout. C’était sa manière de fonctionner, ne pas rester les bras croiser lorsque quelqu’un semblait en détresse, se mêler de ce qui ne le regardait pas dans l’éventualité où il pouvait faire quelque chose. Toi, tu en étais incapable, tu n’étais déjà pas capable de t’aider toi-même, alors les autres… C’est ce manque d’empathie qui lui permit de voir le jour, c’est ta passivité, ton impuissance. Si tu ne te lève pas tout de suite, je le fais !... C’est aussi le souhait d’Islène. Tu relevas une nouvelle fois les yeux en direction de ta fenêtre, là d’où provenaient plus nettement les sanglots. Si c’est ce qu’elle voulait, pourquoi est-ce qu’elle ne te le disait pas elle-même ? Pourquoi restait-elle désespérément silencieuse ? Fallait-il cela pour qu’elle accepte à nouveau de te parler ? Alors soit.

Tu passas l’anneau à ton doigt, celui sur lequel il trônait depuis des siècles et tu finis par te lever, ton corps réclamant tes mouvements tant il s’était figé dans ton inactivité. Tu te levas et marchas difficilement vers ta porte d’entrée tant tu étais engourdi. La main sur la poignée, tu hésitas un instant. Bon sang, laisse-moi faire ! Arod n’attendit pas ton consentement avant d’entrer dans la lumière, te reléguant au second plan de ta conscience. Il abaissa la poignée et sortit sous la pluie battante. Il commença par prendre le médaillon du griffon que tu portais toujours dans l’une de tes poches à son initiative et il le passa autour de son cou. Il écouta alors plus attentivement pour déterminer l’origine des pleurs et comprit bien vite qu’il provenait de la maison voisine quand il entendit la voix de ton jeune voisin s’élever comme si une dispute était en cours. Tu avais longtemps vécu seul aux abords de Brunwish mais depuis quelque temps, la bicoque qui se situait non loin de chez toi était habité par un jeune elfe. La maison de Nuage. Le jeune homme n’était que rarement chez lui, tu ne l’avais croisé que quelquefois et tu ne t’en étais pas formalisé. Tu ne voyais donc pas de quel droit tu te mêlerais de sa vie mais tu n’étais plus aux commandes, ce choix ne t’appartenait plus désormais.

Arod prit donc la direction de la maison du jeune elfe et ne tarda pas à se retrouver devant sa porte. Il toqua une première fois sans obtenir de réponses et là où tu aurais pris la peine de retenter, il prit la décision de tout simplement enfoncer la porte pour déboucher sur son salon. Il découvrit alors une pièce sommaire, limite inhospitalière mais surtout, les traces d’une toile détruite et d’une peinture reversée. Parmi toutes les causes qui auraient pu mener à cela, le sorceleur choisis de n’en retenir qu’une seule. Quelqu’un s’était peut-être introduit chez le jeune homme pour l’attaquer. Ce n’était pas comme si cette éventualité était incongrue étant donné le racisme omniprésent de ce monde. Une légère odeur de sang vint appuyer cette théorie et affola tes sens. Les sanglots étaient maintenant plus audibles et provenaient de l’étage. Tes oreilles captèrent les battements de cœur d’une seule personne, l’éventuel agresseur n’était donc plus ici. « Nuage ? » Appela le sorceleur avant de monter les marches de son escalier quatre à quatre. L’instant d’après, il était dans la chambre du jeune homme et se figea devant la scène qui se jouait devant lui alors que tu détournas le regard dans ton propre esprit tant cette vision te remmener à ce que tu avais voulu commettre. Son avant-bras était parcouru de coupures nettes et fraiches alors que d’autres cicatrices plus anciennes étaient déjà visible et que l’eau de son bain était tintée du rouge de son sang. Celui d’Arod ne fit qu’un tour et il s’avança vers le jeune homme d’un pas emplit de colère avant de lui arracher la lame des mains, se fichant pas mal de se blesser lui-même. « Non mais ça va pas Gamin ? Qu’est-ce qui te prend ? » La voix d’Arod était empreint d’une rage non feinte dans un réflexe purement protecteur. C’était sa façon de réagir alors que toi tu sentais tes sens s’affoler à l’odeur du sang. Tu avais longtemps essayé de te sevrer et dans les faits, c’était le cas, mais le mode de vie de Darius mettait bien souvent à mal cette conviction et ton corps se retrouvait à réclamer une chose dont tu ne voulais plus. « Bordel, pourquoi tu fais ça ? Merde ! » S’écria Arod alors qu’il envoya valser la lame à l’autre bout de la pièce. Il était hors de question qu’il y touche à nouveau, pas sous sa surveillance, jamais ! Il ne connaissait qu’à peine se gamin, mais c’était hors de question.
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Adam Ulver Isenhart
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Nuage P. de Spalla
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Mer 25 Sep - 15:16
 
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NOVEMBRE 1275 - BRUNWICH
Adam Ulver Isenhart & Nuage de Spalla
Est-ce que tu te souvenais du jour où la voix était apparue ? Est-ce que tu te souvenais du jour où tu avais appuyé la lame pour la première fois contre ta peau opaline en espérant mourir ? Tu ne t’en souvenais pas avec exactitude, mais tu habitais encore avec Gorgyr. Tu avais encore tes deux oreilles, intactes, et tes bras étaient encore blancs comme neige, sans la moindre trace d’encre, sans la moindre trace de ce que tu t’infligeais dans l’espoir de pouvoir respirer, pour quelques secondes. C’était juste ça : respirer, reprendre un souffle qui disparaissait quand elle prenait autant d’importance dans ta tête. C’était tout simplement ça. C’était l’éloigner, pour quelques secondes, afin que tu puisses respirer à nouveau, pour que tu ne te noies pas dans les méandres de ses remarques. Tu cohabitais avec elle, dans un seul cercueil, avec les ombres sinueuses de ta culpabilité, créant un royaume dans lequel tu n’étais qu’un étranger dont la lumière s’amenuisait à mesure que le temps passait. A chaque coupure, tu côtoyais un peu plus les étoiles de la mort, un peu plus les étoiles du regret, de la libération et pourtant… Pourtant, à chaque coupure, tu t’en voulais un peu plus, ta culpabilité grandissait à vue d’œil, brûlant toujours plus les réminiscences de ce que pouvait être ta conscience, saine et pleine de vie. Tu t’en voulais d’infliger ça à un corps qui n’avait rien demandé, qui n’était pas le tiens entièrement et à qui tu avais pourtant promis de veiller, mais tu étais un bien piètre gardien, tu étais rien de plus qu’un enfant dans un corps d’adulte, dont la conscience marchait à l’envers, brisait chaque petite parcelle de ce que tu étais à mesure que tes actes influaient sur le reste de ton monde. Parfois, tu en venais à te demander si ça n’était pas plus simple d’en finir, d’arrêter cette mascarade dans laquelle tu étais persuadé que tu pouvais survivre, d’arrêter de porter ce masque et de juste tout laisser tomber pour que cela se brise pour de bon. Parfois, la lame était si proche de ta nuque que tu étais persuadé que tu pourrais l’enfoncer pour de bon, embrocher ce qu’il te restait de vie pour la laisser s’écouler, tout naturellement, dans l’eau de ton bain. Ton âme se brisait toujours un peu plus, toujours un peu plus durement à chaque coup que tu infligeais à cette peau opaline, les tatouages ne masquant qu’aux yeux des autres ce dont tu étais le plus honteux : cette lâcheté, ce besoin, irréversible, de te faire du mal pour quelques secondes d’air, pour quelques secondes de paix, pour que tout se taise et qu’il ne reste rien de ta conscience si ce n’est le vide entre tes synapses. Tu étais lâche. Tu aurais dû mourir il y a longtemps, il n’y avait pas de raison que tu sois toujours en vie, il n’y avait pas d’explications, tu ne comprenais pas pourquoi, de tous les autres, tu étais toujours là. Pourquoi tu te tenais toujours aussi droit quand tes racines étaient aussi boueuses que les marécages de Velen, pourquoi, toi, tu arrivais encore à sourire quand ton cœur était au bord de tes lèvres, que tes entrailles se brisaient à mesure que l’angoisse grimpait, que la paranoïa se frayait un chemin sous ton épiderme pour venir tout empoisonner. « Tu n’as pas le droit de mourir, Nuage. » Tu as envie d’hurler parce que c’est vrai. Tu ne peux pas mourir, tu n’as pas ce droit à t’octroyer, parce que ce n’est pas ton corps. Tu n’es qu’une copie, un semblant de quelqu’un qui t’asphyxie de l’intérieur parce que ce que tu es, la personne que tu te forces d’être, essaye de survivre, de repousser la réalité au loin. Tu n’as pas le droit de t’emparer de ta vie quand tu as pris celle d’un autre, parce que ta vie n’est pas égale à celle que tu as prise. Tout ce que tu peux faire, c’est chercher le réconfort au-delà des démons, c’est chercher le bonheur là où tu estimes n’en mériter aucun. Tu aimerais dire que tu es humain, mais tu ne l’es pas, que ta recherche n’est même pas propre à ton essence humaine parce que tu ne l’es pas. « Tu es un monstre. » Le dédain de cette même idée, s’ancrant et s’emmêlant dans la tienne comme un poison qui se dilue dans de l’eau trouble. La souffrance est telle que tu n’arrives presque plus à faire la distinction entre ce que tu es toi, et ce qu’il est lui. Et tu pleures, tu coupes, tu cherches à atteindre cet Eden inaccessible où enfin, ENFIN, tu serais libéré de cette voix qui t’obsèdes depuis des années sans que tu ne puisses l’enfermer. Elle fait partie de toi et tu fais partie d’elle, tu te rends compte, tu es conscient que c’est une partie de toi, qu’elle n’est pas venue par hasard et que… Tu es malade. Et tu ne comprends pas pourquoi tu es toujours en vie, quand les gens malades meurent ou qu’ils sont envoyés sur le bûcher. « Tu ne comprends pas, ou tu ne souhaites pas comprendre ? Menteur. » Tu ne sais pas. Tu ne sais pas quoi lui répondre.

Alors, oui, c’est plus simple, c’est plus facile d’appuyer la lame contre ta chair, sur tes côtes, sur tes poignets, sur tes cuisses, c’est plus simple. C’est lâche, car tu sais que tu ne seras jamais capable d’appuyer véritablement pour en finir, même si ce n’est pas l’envie qui manque, du moins.. Quand elle est là, qu’elle t’obsède, te rend fou, te fait voir le monde de ta culpabilité, le royaume où le regret est roi. Tu veux vivre, malgré tout. Mais, à ce moment présent, quand la pluie tape, encore et encore contre la charpente, et qu’elle te maudit de toutes ses forces, tu aimerais avoir le courage de pouvoir en finir, de pouvoir tout arrêter mais quand tu regardes la lame qui glisse lentement sur ta peau, tu sais que tu n’as pas la force ni la témérité d’appuyer plus fort que pour affirmer cette coupure en quelque chose de pire. « C’est parce que tu crois encore que ta mort pourrait affecter quelqu’un, c’est parce que tu as encore de l’espoir que quelqu’un puisse t’aimer suffisamment pour avoir mal pour toi en voyant ton suicide. » Tes sanglots redoublent tandis que tu te sers encore plus, que tu te recroquevilles un peu plus. Tu tiens plus fermement la lame, que tu appuies juste un peu plus pour que le sang coule juste un tout petit plus. Tais-toi, tais-toi, tais-toi… mais il n’y a rien de plus qu’une litanie inutile car jamais elle se taira et tu le sais, tu en es bien conscient tout comme tu es au courant que ses paroles ne sont pas dénuées de raison. Mais tu ne le mérite pas. Tu ne mérites pas que l’on puisse pleurer ta mort, tu ne mérites pas que l’on te regarde comme si tu étais quelqu’un d’important, tu ne mérites pas d’être salué, d’être apprécié, d’être.. Non. Tu t’en voudrais, de faire souffrir quelqu’un parce que ton désir égoïste d’en finir a été plus fort, mais tu sais, tu sais au fond, que ça n’arrivera pas. « Eh oui, cruelle réalité n’est-ce pas ? Personne ne t’aime pour pleurer ta mort ou ta blessure. » Et c’est douloureux, peut-être encore plus que la lame qui passe sur tes côtes. Tu appuies, le sang coule, se mélange à l’eau devenue presque glacée, et tu fermes les yeux, pour quelques secondes, la voix devenant un vague souvenir, un vague murmure alors que tu sembles pouvoir reprendre un peu de ta respiration au travers des sanglots. Tu n’entends même pas le bruit qui se trame au rez-de-chaussée, tu t’enfonces juste, un peu plus, dans ce monde où tu peux vivre, où tu peux te laisser aller, où tu peux espérer un peu d’accalmie avant que le déluge ne revienne parce que la soirée vient à peine de commencer. Le cauchemar n’est qu’à ses prémices, l’acte premier venant tout juste d’être joué tandis que tu considères sérieusement braver la pluie pour aller ailleurs, pour échapper à cet enfer que tu t’es créé toi-même, qui t’éviscères à chaque instant qui passe. Tes sanglots ne se meurent pas, non, jamais. Tu ne peux pas les contenir, tu ne peux pas les empêcher alors que ta culpabilité est toujours présente, toujours enclin à venir taillader en morceaux ce qui te reste de courage, ce qu’il te reste de sainteté d’esprit. C’est sans compter sur l’angoisse qui monte vivement quand la voix d’Adam résonne au cœur de ta pièce et que ta lame t’est arrachée. Ton souffle t’est arraché par sa présence, par ses mots brûlant d’une colère que tu ne comprends pas et tu te recroquevilles un peu plus alors que l’anxiété coupe absolument tout système de fonctionnement de ton cerveau. Tu caches ton poignet, tu caches ton corps meurtri comme tu le peux, enfonçant ton front contre tes genoux alors que tu te tentes de respirer par-dessus l’angoisse, par-dessus la paranoïa, par-dessus les sanglots incontrôlables. Tu commences à hyper ventiler, à ne plus être capable de récupérer ton souffle, et tes mots sont hachés, perdus dans un sombre méandre que tu n’arrives pas à distinguer. « Va-t-en Adam, s’il… S’il te plaît… Laisse moi.  » Tu bouges ta tête de droite à gauche alors que tu t’enfonces un peu plus dans l’eau, que tu cherches un souffle que tu ne trouves pas dans le creux de tes poumons et de tes genoux, les larmes se mêlant à tous les fluides qui s’entremêlent présentement. Tes ongles griffent nerveusement la peau de tes jambes dans l’espoir d’apporter une certaine stabilité que tu n’as plus et tu es effrayé, comme un animal. Apeuré, acculé par un homme qui est entré là où tu ne souhaites que personne ne vienne, parce qu’il a vu ce que tu tentes tant bien que mal de cacher. Il a vu ce qui est ta plus grosse honte, ta plus grande peine, ton plus grand désespoir, matérialiser par des hachures, des coupures nettes qui ne démontrent pas d’accident mais bien d’événements voulus, prémédités. Tu ne veux pas qu’il s’inquiète, tu ne veux pas qu’il te voit comme ça. Tu aimes bien Adam, il a toujours été gentil avec toi, il ne t’a jamais montré de pitié, tu ne veux pas qu’il te voit comme ça, tu ne peux pas, tu ne … « Bravo, Nuage. Encore une réussite, dis-moi. » Et un nouveau sanglot, un nouveau manquement de ton cœur, une nouvelle asphyxie alors que tu essayes de t’enfoncer encore plus dans ta spirale. « Tais-toi ! » Tu cries presque, mais avec le manque de souffle, il ne s’agit là que d’un simple murmure étouffé, d’un grognement à peine perceptible. Tu es une bête, acculée et en détresse et tu commences à doucement sombrer vers ce qui demeure le pire à venir, surtout quand l’angoisse te prend aux tripes avec tant de vigueur.
Nuage P. de Spalla
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Adam Ulver Isenhart
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Adam Ulver Isenhart
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Jeu 26 Sep - 3:24
Kissing death and losing my breath Even if it hurts. Even if it makes me bleed
I'm gonna carry you, pushing through with the dirt on my sleeves.
Even if it hurts. Even if it's razor deep
I'm not giving up, not gonna run
I'll be there when you need me. Even if it hurts
I've got no regret cause if I could Id do it over again
How long will it take for you to lean on me ?
Time to let it go, so you can finally breathe
Slow, slow ( Sam Tinnesz → Even if it hurts )
Les voix, la sensation d'être assailli par des paroles que l'on est les seuls à entendre, des pensées qui nous tourmentent sans nous appartenir, sans qu’elles ne reflètent ce que nous sommes en faisant pourtant partie de notre être… c'était une situation qu'Arod connaissait doublement. Il était peut-être même celui qui te comprenait le mieux, et ce depuis votre première rencontre. La sensation de ne pas être maître de son esprit et de son corps qui devrait pourtant être le royaume de notre conscience et non pas celle d'un autre, la sensation d'obéir à des pensées parasites qui ne nous appartiennent pas, tout cela, il connaissait et ce depuis son enfance, bien avant qu'il devienne sorceleur. Arod te l'avait raconté, déjà lorsque vous étiez face à face à la même table d'auberge, si bien que cette histoire s'inscrit dans l'ADN de cet autre qui prit son nom et devint ce sorceleur lorsqu’il réapparut. Il était la première personne en dehors d’Islène qui te connaissait à ne pas prendre peur de tes névroses, à les comprendre et pour cause. Il se souvenait des crises d'angoisse de son grand frère. Il se souvenait de ses gémissements de douleur. Il se souvenait de la couleur de son sang répandu sur le sol, l'odeur de sa chair brûlée par des tisonniers qu'il manipulait lui-même. Il se souvenait des bruits sourds de son crâne heurtant à répétition les murs de leur petite maison de bois. Il se souvenait avoir stoppé son bras de justesse avant qu'il ne transperce son épaule d'un poignard. Il se souvenait lui avoir doucement pris la lame des mains sur lesquels quelques doigts étaient manquants après qu'il les ait lui-même tranché. Cet état de souffrance extrême qui poussait son frère aux pires mutilations, l'enfant qu'était Arod n'y pouvait rien et les médecins voulaient l'envoyer à l’asile pour qu'il y meurt dans une cage. Alors il avait continué d’éponger le sang, de soigner les blessures, de limiter les dégâts et puis il n’avait plus su quoi faire tant aucune parole, ni aucun acte ne parvenait à sortir le jeune garçon des tourments qui l’accablaient depuis l’incendie qui avait ravagé leur maison et tué leurs parents. Il n’avait plus su quoi faire… jusqu'à ce qu'il remarque son ombre... Sa grande et terrifiante ombre cornue. Il avait alors pris la décision de l'emmener chez les sorceleurs du griffon, l’ordre naissant de chasseur de monstres qui avait élu domicile dans leur forêt, pour qu'il l'aide à sauver son frère. C’était son dernier recours et cela devait fonctionner, il n’y avait pas le choix tant son frère ne tiendrait plus longtemps... Mais les sorceleurs ne tentèrent pas de duper le blême, ils ne savaient pas encore cela possible, ils tentèrent de le tuer, condamnant par là même le jeune garçon qui mourut en même temps que son parasite. C'est en ce jour qu'Arod décida de devenir sorceleur pour faire partie des seules personnes de ce monde qui puissent empêcher une chose identique de se reproduire, qui puissent avoir les capacités de lutter, de trouver la faiblesse de ses spectres. Il était orphelin, comme les autres recrues, à la différence qu'il était volontaire. Il se jura d'empêcher les monstres de nuire, de ne plus laisser un nouveau gamin voir l'un de ses proches se mutiler pour la satisfaction d'une ombre. De son ancienne vie, il ne lui restait plus que ses souvenirs et sa volonté de vaincre le prochain blême qui croiserait sa route alors qu'il luttait pour ne pas succomber sur la table de l'épreuve des herbes. De son ancienne vie, il ne lui restait plus que cela et à présent Arod n'était plus qu'un amas de souvenirs ravivés par la vision de ce gamin à la peau scarifiée dans sa baignoire rouge qui semblait assailli par une voix assassine.

Parce qu'il était évident que ce n'était pas à Arod, qu'il appelait par ton nom, que Nuage demandait de se taire, mais à quelqu’un d'autre qui avait élu domicile dans son crâne sans qu'il puisse l'en déloger ou le faire taire. Son passé, son expérience, ses réflexes lui firent regarder l'ombre du jeune elfe qui se dessinait à la lueur des bougies qui éclairaient la pièce. Il l’observa mais elle semblait parfaitement normal en dehors des soubresauts que provoquaient les sanglots du jeune homme. L'anomalie qui faisait trembler son médaillon venait donc d'ailleurs mais il décida de se poserait la question plus tard. Pour l'instant, il voulait sortir le jeune homme de sa tourmente méphitique et l’empêcher de recommencer, d’enfoncer encore plus ses ongles dans sa peau. Il voulait comprendre. Alors il ignora ses dernières paroles pour se concentrer sur les précédentes « Pour que je te laisse continuer à te faire du mal ? Hors de question p’tit ! » Il attrapa un drap ou une serviette, qu'importe ce que cela pouvait être, et il saisit Nuage par les épaules pour le forcer à se relever et sortir du bain avant de l'enrouler dans le tissu. Il frictionna ses épaules à travers le tissu, essayant de trouver quoi faire alors qu'il détaillait le visage de jeune homme en proie à un désarroi terrassant. C'est alors dans un réflexe purement instinctif et naturel qui le prit dans ses bras pour le serrer contre lui car s'il voulait pleurer, il voulait lui montrer qu'il pouvait le faire sur son épaule.

Tu n’étais pas un être violent, tu n’étais qu’à peine capable de te défendre, de lever le poing pour te protéger toi-même. Tu n’aimais pas particulièrement te battre non plus bien que ce soit la seule chose que tu sache faire avec un minimum de maitrise hormis la peinture. Peut-être est-ce en lien avec ton passé oublié ou encore avec le fait que tu sois une créature aux capacités exceptionnelles dans un monde d’êtres fragiles. Tu n’en savais rien et quoi qu’il en soit, tu n’aimais pas être violent et le faisais par nécessité et non par plaisir si bien qu’un autre dut apparaitre pour te défendre, pour exprimer la violence que tu refusais de commettre, pour rendre les coups que ce monde pouvait te donner. Tu avais donc finis par être capable de préservation pour le biais de Darius, mais pour ce qui était de préserver les autres, tu n’en avais ni la force, ni le courage. Alors Arod est devenu ton courage, ta force, celui capable de protéger les autres quand tu avais déjà du mal à le faire pour toi-même sans Islène pour te soutenir, Darius pour te défendre et Phinéas pour te résonner. Arod était celui qui avait la force de se soucier des autres quand plus rien n'arrivait à t'atteindre et que l'attention de tes autres n'était tourné que sur ta propre survie. Arod était l’altruiste, aux antipodes de ce qu’un sorceleur devait être. Arod avait juré et il tiendrait sa promesse et ce même après sa mort.  

Il aurait pu être moins brusque, essayer de le rassurer au lieu de l’arracher à sa baignoire sans lui laisser le choix de refuser. Mais Nuage était-il seulement capable de faire un choix en cet instant, d’entendre une autre voix que celle qui lui disait de se taillader, quand bien même il s’agissait d’une voix bienveillante ? Rien n’était moins sûr et Arod réagissait comme il l’avait toujours fait, noyant son inquiétude dans sa colère comme quand… Comme quand son petit corps était encore habité par les battements de son petit cœur... Le cœur d’Arod, ton cœur, se serra à ce souvenir et il ferma les yeux pour garder une contenance avant de finalement s’éloigner du jeune elfe. Poussé par tes sens, son regard se reporta sur l’eau du bain dorénavant parfaitement rouge et il réalisa qu’il ne valait mieux pas rester ici ou l’odeur ferreuse ne pouvait que vous accabler tous les deux. Il guida alors Nuage en bas de ses escaliers avant de l’asseoir sur son canapé et de se poster devant lui, bras croisé, regard sévère. « Qu’est-ce qu’il t’a pris gamin ? Pourquoi tu t’infliges ça ?... Tu entends quelqu’un dans ta tête pas vrai ? » Confrontation frontale, Arod avait l’art et la manière pour foutre les pieds dans le plat là où tu aurais tenté d’aborder le sujet autrement, de manière peut-être plus subtile et surtout pas aussi vite… Malgré tout, et malgré la colère qui l’avait montré, la voix du sorceleur c’était quelque peu calmer, tempéré par l’étreinte qu’il n’avait pas pu refréner, mais son ton restait sans appel, il voulait des réponses et elles avaient intérêt à être valable bien qu’à ses yeux, aucune ne puisse l’être.
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Adam Ulver Isenhart
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Jeu 26 Sep - 13:00
 
.Kissing death and losing my breath
NOVEMBRE 1275 - BRUNWICH
Adam Ulver Isenhart & Nuage de Spalla
Tu te souvenais encore aisément du jour où la voix était apparue, le jour où elle avait commencé à te hanter, à venir brouiller tes sens et ta perception du monde et ta propre perception des jours où tu étais seul. C’était un peu après que tu aies effectué cet assassin monstrueux sur lui, sur celui dont tu possédais encore le corps et quelques fragments de pensées corrompues, des réminiscences de ce qui était l’endoctrinement de ses parents contre les humains, contre certains elfes, contre les monstres. Il t’était apparu lorsque la lune était déjà haute dans le ciel, que ton corps était recouvert des épaisses couvertures de l’automne, vous étiez déjà à Dravograd. De ton lit, tu pouvais voir les étoiles, la fenêtre étant suffisamment proche de ton lit pour que tu puisses dessiner dans l’air les constellations qui parsemaient le voile nocturne. Tu te souvenais d’avoir fait une bêtise dans la journée, d’avoir fait tomber une gamelle pleine de patates au sol et de la légère réprimande de Gorgyr quant à ta maladresse et que tu avais senti cette première dose de culpabilité qui rejoignait celle de ton meurtre. La voix était venue, douce, filandreuse, fendant le silence de la nuit et s’installant confortablement entre ta conscience et ton inconscience pour pouvoir te murmurer ce qui est encore aujourd’hui le pire fléau. Un fléau auquel tu ne pouvais échapper, même avec toute la volonté du monde. Tu ne pouvais échapper à ta tête, tu ne pouvais lui échapper, et c’était ainsi que tout commença. Les premiers temps, elle n’était pas souvent là, tu ne lui laissais que guère de possibilités pour agir, essayant de vider ton esprit dès que tu le pouvais pour qu’il n’ait pas à reprendre l’une de tes pensées pour les briser et les corrompre de sa voix qui était la tienne. Tu faisais de ton mieux, mais à mesure que les jours passaient, que les mois passaient, la voix prenait de plus en plus d’amplitude, créait les premières crises, et les premières inquiétudes de Gorgyr quant à ton état. Plusieurs fois, il se questionnait sur tes agissements, sur le pourquoi il t’entendait parler quand la nuit était tombée et pourquoi ton comportement semblait se corrompre lui aussi, semblait être plus saccadé qu’à l’habitude, plus violent, plus impulsif, plus difficile. Tu n’as pas tout de suite commencé à te faire mal, tu n’as pas tout de suite trouvé cet eden dans une lame de fer. Non. Au début, tu subissais juste, tu pleurais, tu avais des crises d’angoisse. Mais ce qu’elle te fit lorsque l’on te coupa les oreilles, la sensation de brûlure de la lame contre ta chair, la perception de ne plus l’entendre… Tout ça, malheureusement, te donna l’idée d’essayer par toi-même, de voir si ce n’était pas une possibilité pour qu’elle disparaisse.

Alors tu avais commencé. En secret. Au moment du coucher, tu volais une lame de la cuisine, tu la nettoyais au préalable, et tu la gardais sous ton oreiller. Quand elle arrivait avec ses inepties malsaines, tu attrapais la lame. Tu te souvenais aisément de la première fois, tes yeux étaient vrillés sur le reflet lunaire de la lame, tu entendais les paroles dans ta tête et tu fermas doucement les yeux quand le fer vint scinder doucement ta peau, quand elle apposa sa toute première marque, sa toute première brûlure sur ta peau opaline encore nue de tatouages. Tu te souviens d’avoir récupéré ton souffle, d’avoir repris un bol d’air presque frai et surtout, de sa disparition. Elle n’était plus là, elle ne soufflait plus, elle ne te parlait plus, il n’y avait plus rien : juste le vide de ton esprit et l’empreinte de la douleur qui suffisait à annihiler toutes pensées méphitiques qui pouvait être transmises par cette voix qui était ton bourreau le plus fatal. Tu savais, au fond de toi, qu’elle arriverait, un jour, à te pousser à l’irréparable. Tu y avais déjà songé, plus d’une fois, mais c’était difficile de l’admettre à qui que ce soit, c’était même difficile de l’admettre à toi-même. Tu te souvenais sans mal de la voix de Gorgyr quand tu avais émis l’hypothèse de te laisser mourir parce que tu n’en pouvais plus, parce qu’une crise t’avait pris en panique, et qu’il avait rejeté l’idée en bloc car justement… C’était irréparable. Tes plaies que tu t’infligeais, il avait bien compris qu’il ne pouvait rien faire contre mais c’était soignable. Il pouvait panser les plaies, les soigner, en faire quelque chose pour que tu n’y penses plus, mais le suicide ? Il n’y avait rien après ça, si ce n’est la rédemption de ta personne, alors.. Tu arrêtas d’y songer, pendant un temps, mais l’idée revenait parfois. « Ce serait pourtant mieux pour tout le monde, n’est-ce pas ? Tu n’emmerderais plus personne avec tes débilités, tu arrêterais enfin de saouler les autres à toujours vouloir de l’attention quand tu n’en mérites pas. Tout s’arrêterait enfin, hein. C’est si facile, Nuage. » Oui, c’était facile. Tu pouvais le faire. Tu pouvais toucher la carotide en quelques mouvements, tu pouvais te vider de ton sang et personne ne le remarquerait, probablement. Personne ne se douterait que tu avais disparu du jour au lendemain. Au mieux, on retrouverait ton cadavre, des semaines plus tard, parce qu’une goule aura été attirée par ta maison, par ton cadavre. Tu savais, au fond, que ce serait mieux pour tout le monde. Oui. « Au moins, t’es au courant que tout le monde s’en fiche, qu’on te retrouvera probablement déjà manger par une goule. Ah ! Ironique, pour un monstre, que de se faire manger par un autre. » Ton cœur ne pouvait s’empêcher de se serrer au sentiment, à cette idée que personne ne se rendrait compte de ton absence en ville. Tu ne pouvais t’empêcher de penser à Danäan, qui allait peut-être se questionner, peut-être, mais elle était tellement occupée, toujours à courir à droite, à gauche, à toujours faire pleins de choses que … Oui. Peut-être qu’elle ne le verrait pas. Tu n’étais pas si important. Lelio ? Au fond, peut-être serait-il content que tu aies enfin arrêté de le coller aux basques. Tu n’en savais rien. Tu ne voulais pas y penser, ça faisait mal. Et… Adam ? Adam. Adam. Adam. Tu ne savais pas. Vous n’étiez que voisins, au fond, il n’avait pas de raisons de venir prendre de tes nouvelles sur une base régulière mais.. Non, tu ne savais pas. Et c’était douloureux. Terriblement. Toutefois, au travers des larmes, tu le voyais, là. Ici, chez toi, alors que tu pleurais, que des spasmes soulevaient ton corps avec une virulence telle que tu ne pouvais les contrôler même si tu le voulais. Tu ne savais pas pourquoi il était là, pourquoi il était apparu ici. Pourquoi… « Pas pour toi, Nuage. Tu as juste dû faire trop de bruits et il a dû vouloir venir te dire de te taire. Tu sais, ce que tu es incapable de faire même quand on te le demande gentiment ? Ouais. » Tu avais envie de couiner, de t’enrouler sous l’eau pour que plus jamais on te retrouve. Tu ne méritais personne, la voix avait raison, elle était pleine de paroles véritables : la réalité était celle-ci et il fallait que tu la regardes en face, que tu arrêtes de te voiler la face. Il fallait que cela cesse.

Tu voulais juste te recroqueviller un peu plus, te perdre dans les abysses de l’eau qui se tâchait de plus en plus de rouge à cause des deux plaies que tu avais faites. Toutefois, on ne t’en laissa pas le loisir, malheureusement et ta panique reprit de plus belle alors que tu étais traîné de force en dehors de la baignoire. Tu n’avais pas froid mais tu tremblais tout comme, tes genoux semblaient être devenus du coton si bien que tu avais cette froide impression que tu allais t’écrouler, quand bien même Adam te tenait contre frictionnait pour te garder stable, pour te rassurer, mais les larmes ne s’arrêtaient pas. La panique grandissait dans le creux de ton estomac, formait des bulles sans air dans ton œsophage et elle grandit encore plus lorsqu’il te prit dans ses bras et que tu laissais éclater chaque soupçon d’angoisse qui grandissait dans ta gorge. Tes bras étaient toujours entourés autour de ta mince figure, nue, essayant vainement de cacher les cicatrices sur tes côtes et tes bras en t’enroulant toi-même, mais ton front se laissa tomber contre l’épaule offerte, pour quelques secondes. Quelques secondes de répit, un rien, tu ne demandais rien de plus. Tu essayais d’échapper à la panique, à l’hyperventilation qui menaçait tout ton être d’une minute à l’autre, mais tu n’arrivais pas à respirer au travers des sanglots. « Aller, laisse toi asphyxier, qu’on en finisse, tout le monde se portera mieux de toute façon, sans toi. » Tu couinais, comme un chien que l’on avait battu mais qui cherchait malgré tout le réconfort, et tu voulais juste t’enfoncer un peu plus dans le sol. Tu cherchais quelque chose qui était introuvable, un trésor sans carte, un monde sans rien. Toutefois, tu arrivais à retrouver un semblant de rythme, un semblant de calme, et tout sembla se délier doucement quand l’homme se détacha de ta figure, pour quelques secondes. Tu le laissas te mener en bas, comme si tu n’étais qu’une poupée de chiffon que l’on bougeait à sa guise. Ce n’était peut-être pas totalement faux, en un sens. Tu n’étais peut-être que ça : une poupée de chiffon, que l’on usait et abusait sans jamais penser qu’il pourrait y avoir du sens. Toutefois, une fois sur ce canapé à peine confortable, tu te recroquevillas à nouveau dans un coin, usant de la serviette pour camoufler ton corps nu, camoufler les marques qui se dessinaient aisément sur tes cuisses, sur tes bras et sur tes côtes. Adam avait vu bien assez. Tu laissais ta tête se reposer sur le dossier du canapé tandis que ton dos, courbé par ta position, reposait contre l’assise sur canapé. Tes bras s’étaient naturellement enroulés autour de tes genoux et tu avais encore des sursauts d’angoisse, de sanglots qui étaient devenus silencieux. Sa question ne sembla rien provoquer de plus chez toi, pas plus de tristesse, pas plus d’angoisse. Tu fermais les yeux, cherchant la contemplation du silence, d’un peu d’apaisement. « Hm, il est intelligent, lui. Plus que tu ne l’es. » Tu inspiras un grand coup, tes yeux se rouvrant juste après alors que tes ongles s’enfonçaient dans la chair, un tic nerveux. Tu n’avais pas envie d’avouer, mais tu voulais qu’elle se taise, et le meilleur moyen, c’était de coopérer, de t’occuper toi pour qu’elle ne puisse plus avoir d’emprise sur toi. Alors, tu expirais un peu mais ton regard demeurait rivé sur les débris de peinture, sur la toile brisée et éventrée au sol. « Parce que ça fait mal.  » Tu répondis doucement, ta voix devenue rauque par les pleurs, et les sanglots qui étaient encore légèrement présents si bien que tu ne pouvais empêcher le reniflement qui arrivait. Tu essayais de détendre tes doigts, doucement, et tu les observais alors que quelques hoquets de larmes revenaient, mollement. Tu savais qu’il n’y  avait aucune excuse, aucun justificatif à ce que tu pouvais t’infliger. Tu fermais à nouveau les yeux, essayant de t’enfoncer encore plus dans le creux du canapé alors que ton visage se fermait quelque peu. Inspires. Expires. Tu entendais la voix de Gorgyr, après une crise, qui essayait de te guider alors que tu devais lui donner une réponse. « Quand… Quand j’ai mal et que.. Je fais ça… Elle se tait, Adam.  » Tes sanglots reprenaient, presque plus véhéments qu’à l’origine, peut-être plus insidieux maintenant que tu avouais la triste réalité sans la nommer véritablement. Tu te sentais si idiot, si stupide de pleurer pour ça, d’être incapable de te contrôler, incapable de maîtriser tout ce qui était autour de toi et qui te concernait pourtant directement. Tu étais un enfant, perdu, noyé. « Je suis.. Désolé.. Mais.. Elle me fait mal et … J’en ai besoin.  » Tu te recroquevillais encore, et encore, jusqu’à ne devenir qu’une petite boule de tristesse qui cherchait un soulagement qui n’existait pas, un repos qui ne te serait jamais offert. Jamais. Telle était la cruauté de ta vie : à jamais torturé par une imagination de ton esprit. Et qui voudrait de toi avec telle infamie dans ta tête ? Qui voudrait s’encombrer de ta personne et de veiller sur toi ? La réponse était crue, violente, et t’arracha un nouveau sanglot quand ce fut la voix, toujours présente, qui te répondit. « Personne. » Cruelle vérité, cruelle réalité. C’était cruel et terriblement vrai, à tes yeux.
Nuage P. de Spalla
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