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Monsters... Just a perspective | Ft Nuage
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Cered Raenn Dheran
Addan aen d'yaebl, vatt'guern
Cered Raenn Dheran
Race Race : Humain
Habite à Habite à : Quand on est incapable de trouver sa place dans le monde, comment considérer un endroit comme point de repère ?
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Addan aen d'yaebl, vatt'guern
Lun 14 Oct - 13:29

 

 

 

The only thing I believed in
is gone forever

 


 
☾☾ C’était vraiment un tripot. Les marins bourrés côtoyaient les prostituées en quête de clientèle, juste à côté des brigands qui attendaient la bonne occasion pour dévaliser une bourse ou deux. Mais Cered n’y faisait pas attention. Ou plus attention. La misère du monde étant, selon lui, omniprésente et inévitable, lever les yeux pour regarder n’était plus utile. Où qu’il soit, il pourrait retrouver les mêmes scènes.

Dire que Cered était catégorique sur le mauvais fond de l’humanité était un doux euphémisme. Il était convaincu que ses semblables seraient toujours capables de le surprendre lorsqu’ils s’agissaient de le décevoir.

C’est pour cela qu’il était assis au fond de la taverne, dans un coin, seul, en train de regarder sa liqueur de framboise tourner au fond de son verre. S’il y avait une chose qui était sûre, et dont Cered n’était peut-être qu’à moitié conscient - ou il faisait exprès de faire comme s’il l’ignorait - c’était combien une vie humaine était pathétique sans un objectif.

Le sorceleur qu’il était n’avait aucun but. Pas même celui de préserver ses semblables de la menace des monstres qui peuplaient ce monde.

Cette mutation était une malédiction - du moins, c’était ce qu’il pensait certains jours, tandis que d’autres, il trouvait ça bien utile - et il ne pouvait s’empêcher de penser à quel point sa vie aurait été différente si jamais il n’était pas devenu un des leurs.

Quelle ironie. Un homme qui détestait l’humanité se devait de la protéger, car plus que son métier, c’était sa vocation. Ou était-ce cette même vocation qui l’avait amené à mépriser autant cette espèce ?

Il fallait admettre que les sorceleurs en voyaient souvent de toutes les couleurs. Entre ceux qui ne payaient pas, ceux qui tentaient de les arnaquer, ceux qui les méprisaient juste pour leur différence… Le rôle de sorceleur était injuste. Un homme vouant sa vie à protéger une race qui ne cesserait jamais de le rejeter.

Cered but son verre cul sec, et se leva soudainement : s’il restait encore dix minutes de plus dans ce tripot, il allait totalement perdre les pédales. Il jeta quelques pièces sur la table et sortit. Attentif néanmoins, car il était certain que la grosseur de sa bourse - exceptionnelle pour un sorceleur - n’était pas passée inaperçue pour tous.

Quelle heure était-il ? Il faisait nuit, mais à en juger par la couleur du ciel, Cered jura que le soleil venait de se coucher ou qu’il allait bientôt se lever. Il ne trancha pas entre l’aube et le crépuscule. Quelle importance ?

Il emprunta une ruelle au hasard, sans vraiment savoir où il allait. Il fit mine de ne pas faire attention au bruit qu’il avait entendu provenant d’une ruelle adjacente, et poursuivit sa route : il aurait été surpris s’il n’avait pas eu le sentiment d’être suivi ou observé. Ses sens de sorceleurs lui permettaient de rester en alerte, et ce, sans même trahir le fait qu’il était au courant de ce qui se passait autour de lui.

Il ne réagit pas au second bruit. D’une part, car ça faisait partie de la technique. D’une autre, car il fallait bien l’admettre, Cered ne serait pas contre quels brigands prêts à lui tomber dessus pour se détendre un peu.

Aussi injuste cela semblait-il, ils payeraient pour tous les autres de leur espèce.





 
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Cered Raenn Dheran
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Nuage P. de Spalla
What is truth if not an illusion?
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Race Race : Doppler.
Habite à Habite à : Novigrad et Velen, tu gambades.
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What is truth if not an illusion?
Lun 14 Oct - 14:11
 
.Monsters… Just a perspective
OCTOBRE 1275 – NOVIGRAD – LES QUAIS
Cered Raenn Dheran & Nuage de Spalla
Les quais, un drôle d’endroit considéré comme malfamé par bon nombre d’habitants de la cité libre, un quartier où il ne faisait pas bon traîné lorsque la nuit était tombante et que l’on ne possédait pas la sécurité et la protection du baron en charge. Une protection que tu n’avais plus depuis quelques années maintenant. A ton arrivée à Novigrad, tu avais eu la sécurité de Surin grâce à des contacts nains, mais désormais, tu étais tout seul et tu préférais presque être comme cela. Alors, bien sûr, il y avait des inconvénients, notamment lié à ta maladresse presque devenue légendaire qui te donnait ce trait si coquet de te mettre dans des ennuis pas possibles pour pas grand-chose. Toutefois, tu devais bien avouer que tu préférais ne pas être dépendant de qui que ce soit, et ta bourse – déjà fragilisée par tes achats les plus excentriques – se retrouvait un peu plus pleine qu’elle ne l’était à ton arrivée à Novigrad quand tu devais payer pour la protection de Surin. Tu trouvais, toutefois, toujours le moyen de réussir à t’en sortir, mais tu évitais, généralement, les quartiers où les personnalités les plus malfamées pouvaient se trouver, entre les chasseurs de sorcières, les hommes de Surin et les bandits notoires. C’est pour cela que te retrouver aux Quais, le soir, était généralement chose bien rare tant tu évitais lorsque le soleil se couchait. Néanmoins… Cette fois-ci, c’était une de tes maladroites bêtises qui t’emmena directement dans la gueule du loup sans que tu puisses véritablement t’en sortir sans passer par ce quartier que tu n’aimais guère.

Tout commença, si tes souvenirs étaient bons, en fin d’après-midi, quand le soleil commençait sa douce descente vers l’horizon pour laisser place au voile nocturne qui allait assombrir la ville et ses habitants. Ta journée n’avait rien eu de particulière : comme de nombreuses fois, tu avais aidé le boulanger qui se trouvait au Lacis en délivrant quelques-unes de ses commandes aux diverses chaumières du quartier et tu avais passé le reste de la matinée dans une école, divertissant les plus petits de quelques chansons – reprises ou de ton propre cru – et les plus grands de quelques jeux d’adresse à base de ton lance-pierre entre leurs différentes leçons. Le début d’après-midi, toutefois, avait été ponctué par un travail directement donné par la Baronne de la Luxure pour qui tu travaillais. Elle avait une missive à donner à un autre baron, et tu t’étais attelé à cette tâche avec autant de précaution que l’importance de la mission en demandait, faisant attention aux rues que tu prenais afin de ne pas être pris par surprise par de vulgaires bandits ou autres personnalités qui pouvaient avoir les mains somme toute baladeuses. Une fois la missive déposée, tu t’étais retrouvé sans grande mission à accomplir ni grand-chose à faire et l’après-midi était déjà bien avancée, le soleil quittant son Zénith pour accomplir son chemin habituel et cyclique. Alors tu étais retourné sur la place du Hiérarque, là où tu étais généralement sûr de trouver quelque chose à faire et ce fut le cas. Tu t’étais installé à côté de l’échoppe de l’herboriste – que tu connaissais bien à force de chose – et tu avais empoigné ta mandoline pour gratter quelques cordes tout en observant les différents passants.

C’était quelque chose que tu aimais faire à Novigrad car la diversité y était grande. Tu n’avais connu que peu de villes, mais l’image que tu avais encore de Dravograd était bien différente de celle de Novigrad. Oh, bien sûr, dans les deux cas il y avait des quartiers pauvres et si à Dravograd il s’agissait de formes de bas-cloîtres avec une catégorisation très vite faite sur les humains et non-humains, à Novigrad il s’agissait de faubourgs bien plus riches dans sa diversité. Toutefois, l’épicentre de Novigrad n’était autre que cette place qui semblait réunir autant les riches que les pauvres dans une symphonie colorée par les vêtements de leurs porteurs. Tu t’amusais à observer leurs agissements, leurs mouvements parfois saccadés parfois précis, certains déambulaient sans réels buts et semblaient si similaires à ta personnalité, d’autres semblaient partir d’un point A pour rejoindre le point B le plus vite possible mais dans tous les cas, chaque personnalité était différente. Tu aimais cette diversité que tu n’avais pas tant découverte dans les terres Lyriennes et Riviennes. Ici, il y avait des elfes du Nord, des elfes du Sud, des insulaires, des Nordiens de purs souches, des nains en quête de couronnes – comme pouvait l’être Vimme Vivaldi qui te jetait toujours une pièce à la fin de la journée, quand tu étais de passage sur la place – ou encore des petits chenapans humains qui cherchaient un riche à détrousser de quelques couronnes. Toutefois, tu restas bien quelques heures à t’atteler à cette simple petite contemplation, et ce jusqu’à ce que ton œil soit attiré par un mendiant qui se faisait molesté par un groupe de bandits. Le soleil était déjà bien descendu et si la place n’était pas un coin malfamé, elle demeurait un épicentre pour tout, même les bandits. Tu connaissais bien ce mendiant-là, qui avait la sainte habitude d’aider ceux qui avaient le besoin d’une direction et qui répétait à tue-tête qu’il y avait quelque chose qui clochait avec son cerveau. Ah, Melitele seule savait à quel point tu pouvais le comprendre, ta tête ne tournant pas toujours rond non plus, et encore plus quand la voix venait à titiller tes synapses – qui avait été d’ailleurs étrangement silencieuse aujourd’hui. Seulement, tu savais bien que si tu venais les attaquer de front, tu n’aurais aucune chance, alors, tu te mis à une distance raisonnable, attrapa un caillou sur le sol avant de tirer ce dernier à l’aide de ton lance-pierre, le projectile venant directement s’enfoncer dans le creux du genou d’un des bandits, son comparse ne tardant décidément pas à te repérer, lance-pierre en main.

A partir de ce moment-là s’en suivit une espèce de course-poursuite dans les rues de la ville, et ce n’est qu’après plus d’un quart d’heure de course que tu te décidas à te changer en chat pour passer plus aisément inaperçu dans les rues. Bien sûr, ton poil roux était détonnant, mais est-ce que ces bandits seraient capables de dire qu’il s’agissait de toi ? Non, bien évidemment que non. Tu longeas alors une nouvelle ruelle avant de te retrouver sur les quais, te doutant aisément que tu avais peut-être semé de peu les bandits, mais qu’ils n’étaient pas loin non plus. Il fallait que tu quittes les quais incognito, et ce, au plus vite, afin que tu puisses reprendre ta forme humanoïde et retrouver le confort d’un endroit où dormir. Toutefois, alors que tu traversais une rue un peu plus éclairée, tu tombas sur le groupe de bandit, te cherchant encore et tu ne tardas pas à faire demi-tour, même s’ils ignoraient ta forme actuelle, pour t’engouffrer dans une ruelle, faisant basculer une caisse dans ton passage quelque peu mouvementé, ce qui alerta les bandits que tu entendis arriver dans cette direction. Tu passas alors dans les pattes d’un homme, te stoppant quelques secondes après pour l’observer, remarquant sans mal les deux épées qu’il portait sur son dos. Un grain de frayeur glissa le long de ton poil, et sans le vouloir véritablement, tu changeas de forme pour prendre celle du chien au pelage doré que tu possédais avant de te maudire et de reprendre ta route, tournant sur la ruelle suivante, cette dernière s’avérant être un maudit cul de sac possédant un mur bien trop haut pour que tu l’escalades sous cette forme. Oh Melitele que tu espérais que le sorceleur n’allait pas te suivre pour te dépecer vivant. Tu n’avais pas esquivé les bandits pour tomber sur un sorceleur mal léché qui ne ferait qu’une bouchée de ta peau de doppler.
Nuage P. de Spalla
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Cered Raenn Dheran
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Addan aen d'yaebl, vatt'guern
Lun 14 Oct - 20:23

 

 

 

Burn it all down
that's what we all deserve

 


 
☾☾ Oh, Cered n’étaient pas de ceux qui provoquaient les choses. Parfois, certes, il lui arrivait de s’emporter, et de vraiment chercher les ennuis. Mais la plupart du temps, il demeurait dans l’ombre, spectateur silencieux et discret, qui ne se mêlait pas à la foule et aux autres. Il savait que faire ça, c’était prendre le risque de s’impliquer dans quelque chose, et il n’y tenait vraiment pas.

Mais parfois, la Destinée réservait aux sceptiques comme Cered des petites surprises, et les forçait, malgré eux, à suivre un chemin tout tracé pour s’embarquer dans quelque chose. C’était ce qu’elle avait fait il y avait des années de cela, sur un champ de bataille tapissé de cadavres. Et elle avait joué plusieurs tours déjà au sorceleur. Mais jamais un aussi gros que celui-là. Pourtant, il demeurait méfiant à chaque fois que quelque chose semblait étonnant, étrange.

Il était pourtant certain qu’il n’avait jamais vécu une telle suite d’événements.

Contrairement à ses croyances, le bruit ne provenait pas d’un groupe de bandits, mais d’un simple chat. Un félin tellement effrayé et remué par quelque chose qu’il lui passa entre les jambes à toute vitesse. Cered se retourna immédiatement, et il fit bien.

Tous les chats ne s’arrêtaient pas pour le regarder ainsi. Enfin, si, les félins étaient sensés avoir du mal avec les sorceleurs, à cause de leurs yeux. Mais ceux de Cered étaient normaux. Contrairement à ce chat, qui n’avait rien de normal.

Car aux dernières nouvelles, les chats n’avaient pas la capacité de se transformer en chien.

Le sang de Cered ne fit qu’un tour, alors que l’animal au poil doré avait détalé et disparu derrière le coin de la ruelle suivante. En quelques rapides enjambées, il le suivit, et se retrouva face au cul de sac devant lequel le chien était lui-même coincé.

Il prit une grande inspiration, et sortit son épée en argent de son fourreau avec une lenteur angoissante. Il posa ensuite la lame sur son épaule, regardant de haut - et pour cause, il y avait plusieurs vingtaines de centimètres entre lui et l’animal - cette étrange créature capable de se métamorphoser.

Je doute que tu sois un mage. Les mages ne fuient pas, ce sont eux les menaces généralement.

Il fit un moulinet avec sa lame, avant de la reposer à l’endroit où elle se trouvait déjà. Essayait-il de l’intimider ? De faire le spectacle ? Ou sa main le démangeait simplement, tant il était impatient de faire couler le sang ? Le sorceleur ne savait pas vraiment lui-même.

Donc, un Doppler. Suicidaire qui plus est.

Un Dop-quoi ?

Cered se retourna. Évidemment. La créature fuyait quelque chose. Et c’était sans aucun doute ce groupe de bandits qui venait de fermer la marche.

Le sorceleur se trouvait entre deux. Ce n’était pas vraiment un problème pour lui. À priori. Il fit quelques pas en arrière, jusqu’à un des murs de l’impasse. À sa droite, le Doppler. À sa gauche, les bandits.

Il se remit à faire tourner son épée.

Bien. Soyons clairs, dit-il avait un sourire presque carnassier en regardant tour à tour les deux parties avant de reposer son attention sur sa lame qui tournoyait toujours dans les airs. Je me fous totalement de votre différend. Si je dois ramasser les miettes de votre affrontement, je le ferais. Si je dois vous détruire tous ensemble, je m’y emploierais aussi.

Tu es bien confiant sorceleur, marmonna un des bandits, visiblement touché en plein ego.

Il arrêta de sourire, et fusilla du regard celui qui avait prononcé ses mots. Mais ne fit rien de plus. Imperturbablement neutre, il ne lancerait pas les hostilités.






 
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Lun 14 Oct - 21:34
 
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Cered Raenn Dheran & Nuage de Spalla
T’attirer des ennuis ? Hof, c’était presque quelque chose de régulier tant tu arrivais à les attraper au vol et à la pelle. C’était comme si tu possédais un noyau magnétique qui les rameutait toujours en ton épicentre. Tu essayais si bien de les éviter qu’ils ne te loupaient pas, jamais. Parfois, ce n’était qu’un coup de chaussure sur ta truffe, et parfois… C’était un sorceleur aux fesses et tu devais supplier Adam ou Elerinna de t’aider pour qu’il te laisse en paix, parce qu’au fond… Tu n’avais rien fait. Tu étais une créature inoffensive, et très proche des descriptions que l’on pouvait faire de ton espèce : d’un naturel gentil, doux et bienveillant, tout ceci était extrapolé par ta propre personnalité qui détestait tout particulièrement la violence qui pouvait être faite sur autrui. Sur toi-même ? Ah, tu t’en infligeais déjà, alors que l’on t’en inflige d’autres, ce n’était pas grave, si tenté que cela pouvait échapper à d’autres d’en subir. Tu étais de ce type d’abnégation, à ce point embourbé dans ce besoin que les autres aillent bien même si, toi, tu ne l’étais pas. Tu préférais subir les oppressions de toute une espèce plutôt qu’un autre membre en paye les frais. C’était cette même abnégation qui, bien souvent, t’attirait des ennuis pas possibles. Car des créatures comme toi, dont l’esprit était guidé par le seul besoin de bien faire, étaient facilement manipulables et il n’était pas rare, ô que non, que l’on se joue de ta personne pour que tu tombes dans des pièges que bien d’autres auraient vu à des kilomètres. Même avec ton passif et la lourdeur de tes échecs, tu n’arrivais pas à refuser à quelqu’un de l’aide quand il en était demandé, même si cela signifiait devoir te retrouver avec un couteau sous la gorge si tu ne donnais pas ta bourse. Tes erreurs ne t’avaient pas appris la méfiance, elles t’avaient simplement éduquées et inculquées les notions de violence bien trop présentes dans un monde qui empestait la ruine. Tu aimais ce monde, bien évidemment, mais tu ne pouvais pas t’empêcher de croire à la possibilité que cela change et que les mentalités soient moins enclines à la guerre. Une guerre que tu avais vue et que tu avais vécue, loin du front. Tu avais vu le Nilfgaard et ses ravages, tu avais vu ton pays se déchirer pour une liberté qui ne semblait finalement plus si acquise. Tu avais vu la maladie, cette dernière qui ravageait et décimait des villages en bonne santé, qui avait tué un être de plus d’une centaine d’années, doté d’un organisme bien plus fort que toi. Tu avais vu ton père adoptif succomber de la Catriona sans que tu puisses en faire rien, mourir d’une conséquence d’une guerre que tu jugeais encore absurde. Pour toi, la violence – et par extension la guerre – était inutile, et simplement un gage d’une nature encore trop brusque et qui, pourtant, était simplement désespérée. Ceux qui rétorquaient à la violence par cette dernière étaient désespérés et n’avaient parfois plus rien, et parfois, dans le creux d’une lune sombre, il t’arrivait de plaindre ceux qui ne trouvaient d’autre moyen que d’extérioriser ou de vivre que par la violence. Il y avait une forme de tristesse dans cette violence qui servait d’exutoire à bien d’autres choses, il y avait une véritable pièce de désespoir.

Mais tu pouvais comprendre, ou du moins, tu essayais de comprendre. Tu n’arrivais pas à réagir avec de la violence pure et dure, tu n’arrivais pas quand tu avais encore le sang du meurtre que tu avais perpétué, il y a de ça des années, sur les mains et dans l’esprit comme un éternel mémo de ta faute la plus grave, de l’abomination que tu avais commise et que tu pouvais être, quand l’instinct animal estompait toute trace de la réalité humanoïde que tu avais appris à côtoyer avec autant d’élégance et d’excentricité. Toutefois, il y avait une animalité et une bestialité que tu ne connaissais pas chez toi et que tu n’avais su déceler que chez les sorceleurs que tu avais pu croiser – Arod en étant l’exception par sa forme inhabituelle. Des quelques sorceleurs que tu avais pu rencontrer, tu avais vu dans leurs yeux ce besoin de tuer, d’annihiler ceux pour quoi ils existaient : les monstres. Cette forme était si vivace qu’elle semblait être la force maîtresse de leur manque de contrôle, chose qui avait été fortement visible lorsque la nuit des monstres avait pris possession de Novigrad, pour le peu de souvenir que tu avais. Les sorceleurs étaient, cependant, des créatures bien similaires aux monstres, malgré leur attachement à les annihiler. Du moins, à tes yeux. Après tout, ils n’étaient ni acceptés chez les humains, ni chez les non-humains. Ils coexistaient, comme les monstres, dans cet entre-deux, ce croisement délicat où la survie était une idée primordiale qu’il fallait garder précieusement au risque d’en perdre la vie. Seulement, toute vie possède son exception, et les sorceleurs étaient parfois des exceptions à bien des règles de ce monde, tu l’avais compris à mesure du temps. Tu étais peut-être innocent, parfois naïf, et facilement manipulable, mais tu avais appris de certaines de tes erreurs, et notamment celles de jugement, et aujourd’hui, tu essayais de voir le bon en chaque personne. Tu l’avais toujours fait, mais tu le faisais encore plus aujourd’hui, avec plus d’ardeur.

C’est pour ça qu’en voyant ce sorceleur, tu te maudis non seulement d’avoir changé de forme mais également d’avoir détalé. La nuit avait cet effet : chaque personnalité quelque peu étrange ou inhabituelle devenait de suite une menace que l’on tentait vainement d’échapper dans l’espoir d’allonger un peu plus la vie qu’il nous restait. Tu n’étais pas exempt de cette question et de cette idée. Tu voulais vivre, et comme toute créature, tu agissais par pur instinct dans les moments de torpeur nocturne. Tu agissais sous l’impulsivité du corps sans écouter la raison qui parfois hurlait des consignes contraires à l’instinct corporel. C’était pour ça que tu avais détalé et quel ne fut pas ton désespoir de te retrouver dans un cul de sac. Il y avait pleins d’autres rues et tu avais choisi la mauvaise, bien évidemment. Le destin était une chose étrange, et en ce moment tristement nocturne et tristement silencieuse, tu te mis à croire que la vie était peut-être arrivée à son cours. Peut-être avais-tu trop joué avec les limites de la mort en mutilant tes propres bras, peut-être avais-tu trop fais attention aux autres et pas à toi et que finalement, il était temps pour toi de rendre les armes et d’accepter, avec un peu de tragédie, la finalité d’une vie que tu trouvais à peine vécue. Tu entendis, aisément, ses pas dans ton dos, et tu te retournais alors, essayant de ne pas montrer la quelque frayeur qui faisait gonfler ton poil doré. Tes iris dissonants se posaient sur lui, puis sur l’épée dont il s’amusait à faire des moulinets, comme pour t’intimider un peu plus. Le soleil serait levé, tu n’aurais probablement guère craint cette épée que tu avais vu des centaines de fois, mais lorsque seul la lumière d’un braséro se réfléchissait sur la lame d’argent et que la lune n’était guère une alliée, tu te sentais tiraillé par une torpeur que tu n’arrivais guère à contrôler. Il avait juste, tu n’étais pas un mage mais bien un doppler. Cependant, tu aurais aimé le contredire sur la notion de suicidaire, mais tu n’eus guère le temps. Les bandits étaient de retour et semblaient vouloir en découdre. Tu te figeas un peu plus aux paroles du sorceleur, et en le voyant aussi prêt à en découdre qu’il en était, tu te décidais à peut-être partir, prendre la poudre d’escampette pendant qu’il en était encore temps. Ainsi, tu délaissas ta peau de chien pour prendre une forme volatile, survolant ainsi les différentes personnalités sous les hurlements du bougre bandit. « Putain ! Le do.. do... Dobidule se fait la malle ! » L’autre comparse sembla s’en ficher, bien plus décider à en découdre avec le sorceleur qui semblait être, pour lui, une cible bien plus attractive. Tu te posas un peu plus loin, rien que pour voir la scène avant de partir, d’autant que le bandit qui avait hurlé s’était retourné vers le sorceleur afin de lui en faire éventuellement voir quelques couleurs. Cependant, tu savais bien que le sorceleur avait bien plus de chances que les deux bandits en question. Si ton corps te hurlait de partir pendant que tu le pouvais, avant que le sorceleur ne parte à ta poursuite, ta raison te dictait bien d’autres choses et c’est pour cette raison que tu retrouvas le sol sous tes pattes et que tu pris l’une des formes les plus imposantes que tu pouvais avoir : le puma. Femelle, certes, mais une créature qui ne manquait nullement de poigne ni de fermeté et avec laquelle tu avais effrayé bien des nilgauts de cette ville. Tu ne pouvais décemment pas laisser le sorceleur seul, même si tu étais persuadé qu’il en sortirait bien mieux sans toi. Toutefois… Placé comme tu l’étais, soit, derrière les bandits, tu lui donnais une autre marche de manœuvre. Tu fis alors gonfler ton poil tandis que tu retroussais tes babines pour grogner légèrement attirant ainsi l’attention d’un des bandits qui se retourna suffisamment lentement pour que l’attaque que tu fis – sans griffes – d’un coup de patte dans sa jambe le surprenne et le déséquilibre, donnant ainsi tout loisir au sorceleur d’en faire ce qu’il voulait. De même, tu bondis très légèrement sur le côté pour donner un large coup d’épaule dans l’autre bandit, au niveau des jambes, les déséquilibrant. Tu n’étais pas capable – mentalement plus que physiquement – de leur faire véritablement de mal, mais tu pouvais aider le sorceleur, et c’était bien ce que tu comptais faire. Comme preuve de bonne foi, et aussi, d’une certaine manière, pour espérer que cela apaise la haine du sorceleur s’il lui était venu l’idée de te tuer ce soir.
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Cered Raenn Dheran
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Addan aen d'yaebl, vatt'guern
Mer 16 Oct - 12:50

 

 

 

He looked at her
and fell in love

 


 
☾☾ Évidemment. La chance n’était pas une des grandes amies du sorceleur. Mais peu superstitieux qu’il était, il trouvait toujours une véritable raison à ses moments de guigne. C’est pour ça qu’en comprenant ce que le Doppler allait faire, il ne se dit pas qu’il avait vraiment la poisse, non. Il reporta toute la faute de cette histoire sur la nature du Doppler. Qui sait les avait créé et doté de pouvoirs de métamorphose aussi puissants. Comment pouvait)on espérer que des créatures avec de telles capacités ne développeraient pas des défauts et des qualités propres à leur spécificité ?

Pour Cered, les Doppler étaient des êtres fourbes, menteurs et profiteurs. Quoi de plus normal ? Le sorceleur ne voyant que le mal dans les bipèdes qu’il côtoyait au quotidien, il était évident pour lui d’en arriver à telle conclusion. Un bipède à qui on donne la capacité de mentir à volonté va forcément s’en servir. Ou il serait bien stupide de ne pas le faire.

C’est pourquoi Cered ne s’étonna pas de voir la créature prendre la poudre d’escampette, sous forme d’un volatile qui les survola, lui et les brigands.

Le sorceleur soupira, l’air passablement énervé.

Définitivement pas un mage, maugréa t-il pour lui-même.

Il croisa ensuite le regard du bandit. Oh il connaissait bien ce regard. Et il n’allait pas se laisser intimider gratuitement.

Tu ferais mieux de tailler la route, conseilla le sorceleur, alors que son conseil ressemblait plus à une menace.

Il rangea son épée en argent dans le fourreau dans son dos, et s’approcha du groupe de bandits. Ils ne semblaient pas décidés à décamper. Même plutôt déterminés à en découdre. Mais Cered continua à avancer vers eux sans même poser une main sur une de ses épées.

Alors qu’il allait sortir la dague de son manteau, il fut surpris d’entendre un grognement félin. Derrière les brigands était apparu un imposant puma. L’éthique du sorceleur aurait dû le pousser à se poser plusieurs questions, mais il y avait autre chose chez eux, qui dominait tout le reste lorsque la situation l’exigeait : l’instinct.

Lorsque le félin lui offrit donc sur un plateau un des bandits, il ne demanda pas son reste. Il bondit tel un chat, dégainant sa dague, et l’enfonça directement dans sa gorge. Il fit volte-face très rapidement, ayant déjà dégagé sa lame de la chair de sa première victime, et se débarrassa d’une seconde, d’un simple mouvement du bras. Ceux restants ne furent qu’une formalité pour la dague du sorceleur et la lame cachée dans son gantelet.

C’était vraiment des brigands de pacotille. Cered doutait même du fait qu’il avait un jour réussi à menacer ou voler qui que ce soit.

Il ne s’arrêta pas en si bon chemin. Il ne lui fallut que quelques pirouettes pour ranger sa dague, enjamber les cadavres, et sortir à nouveau son épée en argent, qu’il pointa directement sur le puma.

Je ne marche pas au beau geste, Doppler. Qu’est-ce que tu espérais en te barrant ? Et en revenant ensuite ?

Cered resserra la prise sur son épée.

Et ne me sers pas un nouveau silence. Je n’ai pas de patience pour le jeu des questions-réponses en solo. Et les réponses que je vais trouver moi-même ne vont vraiment pas te desservir.





 
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Cered Raenn Dheran
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