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Monsters... Just a perspective | Ft Nuage
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Nuage P. de Spalla
What is truth if not an illusion?
Nuage P. de Spalla
Race Race : Doppler.
Habite à Habite à : Novigrad et Velen, tu gambades.
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What is truth if not an illusion?
Mer 16 Oct - 14:10
 
.Monsters… Just a perspective
OCTOBRE 1275 – NOVIGRAD – LES QUAIS
Cered Raenn Dheran & Nuage de Spalla
Si ta vie était ponctuée d’aventures autant positives que négatives, il y avait bien une chose que tu ne possédais pas : de la chance. Tu croyais en la destinée et tout ce qu’elle pouvait réserver à une personnalité quelconque, mais tu sentais bien, à mesure du temps, qu’elle ne t’avait absolument pas dotée de chance. Tu avais accepté ce sort avec la même fatalité que le rêve des évènements qui avaient ponctués ta vie avant autant d’allégresse ou de méphitisme. Ta vie était si loin du long fleuve tranquille que l’on pouvait imaginer pour les dopplers. Tu en avais rencontré, des comme toi, de cette même espèce, qui avaient toujours réussi à vivre tranquillement, sans une seule fois se faire repérer, mutant de formes en formes au gré de leurs envies sans jamais se soucier qu’un sorceleur puisse les pister et les assassiner froidement. Dans ton cas, tu étais profondément fataliste, préférant sans mal accepter que tu puisses mourir de la main d’un sorceleur, même si tu essayais, toujours, de repousser les limites de cette mort qui pourrait tout aussi bien arrivée le lendemain d’une bonne journée. Toutefois, tu étais également fataliste sur le manque de chance qui ponctuait chaque action de ta vie, c’était comme si, à ta naissance, tu avais jeté un dé et qu’au lieu de te donner un constante positive, tu étais directement tombé dans le négatif, couplant ainsi ta maladresse née à un karma qui ne semblait pas enclin à te donner toutes tes chances quand tu devais faire quelque chose. Tu t’étais habitué, ceci dit, à ce que tu ne sois, au final, guère plus chanceux qu’un rat d’égouts. La chance était un paramètre si rare, de toute façon, dans ce monde que tu ne croyais guère en son existence même si tu devais bien avouer que, parfois, il y avait de telles illuminations dans ta vie que tu ne pouvais que croire en cette chose, même si tu étais plus prompt à remettre ceci sur le dos de la Destinée.

Toutefois, tu devais bien avouer que ta malchance avait parfois bon goût. Elle te donnait le loisir de découvrir des situations et des aventures que tu n’aurais probablement vu que de loin, en simple spectateur, alors avec cette malchance naturelle, tu devenais l’acteur de situations parfois abracadabrantes. Cela te donnait parfois matière à écrire ou composer, donnant ainsi des histoires à peine vraisemblables qui étaient tout aussi critiquables sur leur cohérence que celles comptées par Maître Jaskier. Oh, tu aimais ces histoires, bien évidemment, mais certaines étaient aussi inextricables que les tiennes et bien que tu ne prétendes pas avoir le génie du maître – bien au contraire – il y avait tout de même des raccourcis qui laissaient à croire à la supercherie ou à l’extrapolation d’une histoire. Mais c’était tout là la beauté de ce que faisait le barde : réussir à faire croire des histoires qui, racontées d’une autre manière, ne trouveraient pas de public et encore moins de fascination. Maître Jaskier était quelqu’un d’admirable, tu devais bien l’avouer, même s’il n’était pas ta source principale d’inspiration, il demeurait une personnalité qu’il faisait bon d’avoir dans ses contacts, surtout dans ton domaine. Pas de chance – Ah ! – pour toi, ce n’était guère ton cas. Tu avais beau travailler régulièrement au Caméléon, et avoir participé à nombreux de ses concours, tu ne l’avais croisé que quelques rares fois, sans grande opportunité de lui parler plus que quelques infimes secondes. Le sacro-saint barde était plus que réputé et plus que demandé, tu ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas avoir de temps pour un chien errant tel que toi, qui n’essayait qu’à peine de se faire un trou dans le milieu, mais qui préférait tout simplement faire plaisir aux autres avec son talent. C’était tout.

Il en demeurait que cette malchance te donnait des aventures à peine croyables comme celle qu’il t’arrivait ce soir. Après tout, quelle était la probabilité que tu tombes non seulement sur des bandits mais également un sorceleur ? Les deux partis ayant, bien évidemment, l’envie de te détrousser pour qu’il ne reste sur toi rien de plus que les os. Il fallait avouer qu’il y avait une part de génie derrière cette malchance perpétuelle, parce que tu n’étais peut-être pas mathématicien, mais tu étais persuadé que la chance que tout ceci arrive à quelqu’un de lambda était plutôt faible. Mais soit. Tu acceptais avec bon cœur cette fatalité, tout comme tu acceptais de potentiellement te mettre en danger pour aider le sorceleur. D’une certaine manière, quitte à être dans le parti d’un des deux, tu préférais somme toute être du côté du sorceleur, même s’il semblait être peu commode. Toutefois, tu ne pouvais pas ne pas essayer. C’était ton naturel bon et ton mauvais instinct de préservation qui te disait de l’aider, de pousser encore dangereusement les limites de ta survie, encore une fois. Une fois que tu eusses fait tes quelques mouvements, tu observas ce que le sorceleur fit, avec une légère grimace mais également une pointe au cœur. Les bandits étaient peut-être peu éduqués, mais méritaient-ils telle punition ? Tu ne pensais pas, non. Toutefois, tu n’eus guère le temps d’extrapoler ta pensée en ce sens car bientôt, la lame d’argent se retrouvait à nouveau à quelques infimes millimètres de ta truffe. Tu levais alors tes iris dissidents en sa direction, l’observant curieusement avant de reprendre ta forme humanoïde suite à tes paroles. Tu pris alors quelques secondes pour épousseter les tâches de poussière qui s’étaient accumulés sur ta chemise verdâtre par-dessus laquelle se trouvait un habituel corset brun, resserrant rapidement le laçage de celui-ci et remettant ta cape noire correctement sur tes épaules, le tout avant de te redresser le plus droit possible, faisant claquer par inadvertance tes talons contre les pavés. Tu penchas la tête, très légèrement sur le côté. « Loin de moi de vous prendre pour ce que vous n’êtes pas sorceleur, mais ma position initiale n’était pas la meilleure pour… vous aider, je dirais. » Tu soufflas alors, lui accordant un simplet sourire de ton propre cru avant de resserrer négligemment le lacet qui maintenait correctement ta cape. « Je suis celui qui vous attiré ces bandits, c’était la moindre des choses que d’essayer de vous aider, j’imagine. » Tu répondis à nouveau alors que tes mains lâchaient enfin le lacet de la cape pour trouver un autre pan de tissu à triturer, puis ton lance-pierre que tu faisais jongler entre tes doigts graciles dans un mouvement purement nerveux. Tu avais encore la possibilité de fuir, bien évidemment. Tu n’étais pas dos au cul de sac mais bien à l’embranchement de rues et tu savais qu’en te changeant en oiseau, tu serais vite loin de l’énergumène. « Je m’attends pas à ce qu’un sorceleur ait de la clémence pour moi et pour ma vie, surtout au vu de la correction donnée aux bandits mais… D’ailleurs, c’était pas un peu… trop ? Ils ne sont pas futés, oui, mais je suis pas sûr qu’ils méritaient vraiment la mort.. » Tu soufflas à nouveau, tout en constatant les corps qui étaient non loin, la majorité des cadavres ayant alors la gorge déployée et tranchée aussi nettement que la dague du sorceleur le permettait. Tu étais d’ailleurs assez content de voir qu’il n’y avait personne à cette heure de la nuit… Sinon, ça aurait bien plus compliqué et, avec tout ceci, tu ne tenais pas vraiment à avoir des chasseurs de sorcière sur le dos. Toutefois, tu accordais un nouveau sourire au mutant, un sourire doux et optimiste, malgré ta précaire situation. « Vous comptez me tuer, sorceleur ? » Tu demandais simplement, de but en blanc, sans détour. La petite voix dans ta tête s’était réveillée et ricanais doucement, murmurant l’infamie du pourquoi on ne te tuerait pas et tu essayais d’en faire fi. Tu n’étais pas anxieux. Si tu devais mourir maintenant, sous la lame de l'homme, soit… C’était ainsi que la destinée serait faite et tu n’avais guère voix au chapitre mais tu n’allais probablement pas te laisser faire non plus. Quoique… Tu ne savais pas.
Nuage P. de Spalla
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Cered Raenn Dheran
Addan aen d'yaebl, vatt'guern
Cered Raenn Dheran
Race Race : Humain
Habite à Habite à : Quand on est incapable de trouver sa place dans le monde, comment considérer un endroit comme point de repère ?
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Addan aen d'yaebl, vatt'guern
Dim 19 Jan - 12:11

 

 

 

My world is crual
you enter you die your survive

 


 
☾☾ Le sorceleur regardait le Doppler avec attention. On pouvait croire qu'il buvait ses mots, à la façon dont il le fixait, mais non. Tout ce qui sonnait à son oreille n'était rien d'autre que mensonges et belles paroles. La Nature avait façonné des êtres capables de prendre différentes formes, aussi bien humaines, que animales. Et personne n'allait faire gober à Cered que certains d'entre eux utilisaient ces capacités hors du commun pour rendre la justice.

La vérité universelle pour Cered, c'était que tout un chacun était un monstre. Humains, véritables monstres... Tous sans distinctions. La vie était ce maelstrom de gens pathétiques, prêts à écraser les autres pour mieux s'élever, même en étant parfaitement conscient que cela ne durerait qu'une poignée de secondes, là où le sacrifice de leurs semblables serait éternel.

Le Doppler posa une question toute simple au sorceleur.

Allait-il le tuer ?

Cered sourit légèrement à l'entente d'une telle interrogation. Est-ce que la putain allait coucher avec son client ? Est-ce que le roi allait lancer ses troupes à la bataille pour reprendre son morceau de territoire perdu ? Bien évidemment. Tout le monde avait son rôle à jouer. Affublé en plus d'un terrible statut : celui de l'humain. Celui qui dictait toutes les infamies de ce monde cruel, qui permettait aux gens d'abandonner des enfants dans des forêts, d'assassiner des hommes, de violer des femmes, en se disant qu'ils n'avaient pas d'autres choix, et qu'ainsi, ce n'était pas si grave.

Le sorceleur ne croyait pas en Dieu. Ni à la Destinée. Mais il croyait au fait que le monde était si moche, que tôt ou tard, ceux qui faisaient le mal seraient punis par un plus grand mal encore.

Dans ce monde pourri, si on en croyait le sorceleur, personne n'avait le droit au bonheur.

Mais de là à savoir si c'était simplement sa vision du monde qui définissait cet état d'âme, ou le fait que lui n'avait plus le droit au bonheur et que donc, personne ne devrait y avoir accès... Cela était une toute autre histoire.

- Tu poses des questions stupides Doppler. Je suis un sorceleur. C'est mon travail.

Mais un grain de sable s'était glissé dans la mécanique parfaite de la philosophie destructrice et pessimiste de Cered.

- Pourquoi es-tu revenu ? demanda t-il à nouveau. Et pas de mensonges cette fois. Aucun Doppler assez sain d'esprit ne reviendrait pour sauver l'un de ceux qui s'évertuent à exterminer les siens.

Le sorceleur fronça les sourcils, sans desserrer la main qui tenait son épée.

- Je concède aisément aux autres monstres tels que les noyeurs ou les nekkers leur absence de conscience ; ils n'ont que leur instant de survie, ou, pour la plupart, leur soif de chair fraîche. Ce qui les amène inévitablement à s'en prendre aux miens, sans réfléchir au fait que ce sera leur dernière bataille.

Il fit tournoyer à nouveau son épée. La lame était si bien affûtée que l'air sifflait d'un son légèrement aigu quand il jouait avec.

- Mais toi Doppler. Tu es une créature intelligente, a priori. Qui plus est, un humanoïde. Inévitablement donc, effrayé par sa propre mort. Et tu ne vas pas me faire croire que tu es revenu ici par altruisme, ou par culpabilité grandissante de mon sort face à ses bandits que tu m'as lancé dessus. Il m'étonnerait que quiconque vive plus d'une année dans un monde tel que le nôtre avec un code de conduite aussi ridicule.



 
CODAGE PAR AMATIS

 
Cered Raenn Dheran
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What is truth if not an illusion?
Dim 19 Jan - 14:04
 
.Monsters… Just a perspective
OCTOBRE 1275 – NOVIGRAD – LES QUAIS
Cered Raenn Dheran & Nuage de Spalla
La question paraissait peut-être idiote, si on prenait en compte l’ordre des choses et ce qui devait fatalement t’arriver un jour, mais tu la trouvais pertinente malgré tout. Après tout, rien ne te garantissait qu’il allait te tuer ou s’il allait te laisser en vie, et s’il choisissait la première option, tu préférais le savoir pour pouvoir filer si tu le pouvais. Quand bien même tu croyais en la destinée et tout ce qu’elle pouvait faire sur ce monde et les créatures qui y habitaient, tu ne voulais absolument pas que ta vie soit menacée aujourd’hui, tu ne voulais tout simplement par expier aujourd’hui. Tu n’avais pas vécu la moitié de tout ce que tu pensais vivre un jour, et ce n’était juste tout simplement pas ton heure. Après tout, si c’était le cas, tu n’aurais probablement pas eu la chance de discuter avec lui, tu n’aurais pas la chance de pouvoir parler et de, peut-être, essayer de faire valoir ta vie à ses yeux. Tu n’avais pas grand-chose, tu n’étais pas grand-chose, tu en étais bien conscient, mais si tu pouvais encore sauver ta peau, tu n’hésiterais pas. Tu savais peu de choses des sorceleurs, essayant d’en croiser le moins possible si c’était faisable car du peu que tu savais, c’est qu’ils n’avaient que peu de scrupules pour les créatures dans ton genre, quand bien même tu ne faisais de mal à personne, au contraire. Tu n’étais peut-être pas indispensable à la vie de la ville, mais tu aidais des gens dans les bas-fonds de cette ville, que ce soit en faisant de maigres courses pour l’un comme pour l’autre, ou en aidant à étendre le linge, à le laver ou à le ranger, ou en aidant le boulanger à pétrir son pain. Tu ne faisais pas de mal, au contraire, et tu estimais, curieusement, cette fois-ci, que ton heure n’était pas venue, à moins que tu sois bloqué et contraint de devoir composer avec cette future mort. Tu préférais bien évidemment que non, mais si Destinée avait décidé de te mettre sur ce chemin là, tu ne pourrais, de toute façon, rien faire pour déjouer le destin qui t’était promis. Tu étais un monstre, tu le savais, mais tu n’avais pas le visage de ceux que l’on dépeignait en toute circonstance, tu  n’étais pas de ceux qui tuaient sans réfléchir – tu ne tuais même pas, d’ailleurs – tu n’étais pas de ceux qui effectuaient des vols en permanence, tu n’étais pas de ceux que l’on tuait et qui se retrouvait avec sa tête sur un contrat. Toutefois, tu pouvais sentir la véhémence qui s’échappait du corps du sorceleur en pensant qu’il s’agissait là de facéties que tu proliférais alors que ce n’était nullement le cas. Tu pensais sérieusement ce que tu disais, quand bien même cela paraissait fou et probablement insensé. Toutefois, tu ne bougeais pas, quand bien même tu voyais l’épée qui pourrait tout aussi bien te couper la tête en un seul geste, ce qui, au fond, te terrifiait quelque peu. Tu savais que dans cet instant, là où il y avait l’adrénaline, ce serait la personnalité originelle de cette forme qui prendrait peut-être la parole, pour te donner un peu de répondant, mais tu ne savais pas si tu aurais assez de rhétorique pour lui répondre, pour donner du change, mais tu ferais peut-être du mieux que tu le pouvais, c’était tout ce que tu pouvais, au fond, faire.

Tu inspiras alors, dirigeant tes yeux vers lui, la lumière d’un braséro te permettant de voir un peu plus facilement les traits du sorceleur et la dureté de ceux-ci, la froideur qui s’échappait de ses yeux comme s’il s’agissait d’une réalité destructrice et que tu n’allais, là encore, qu’être un pion à détruire pour pouvoir mieux prouver la réalité. Tu le laissais parler, ne t’avisant pas de le couper, sachant que le moindre faux pas de ta part pourrait t’attirer dans une mort des plus certaines. Une mort que tu ne souhaitais pas voir venir pour l’heure. Plus loin elle le serait, mieux cela serait pour toi et pour la suite de tes mésaventures. Toutefois, tu ne pouvais t’empêcher de voir le pessimisme qui s’échappait, qui transpirait littéralement de la moindre parole prononcée par le sorceleur comme s’il s’agissait d’une litanie qu’il se répétait en boucle, un mantra qui dictait toute sa conduite, qui dictait la totalité de son être. « Pourquoi ce serait si difficile de croire que je suis venu simplement par altruisme ou culpabilité ? Parce que vous voyez les choses avec suffisamment de noir pour ne pas voir qu’il y a un peu de blanc pour rendre le tout un poil plus gris ? » Tu demandais, curieusement, avec l’honnêteté dont tu étais capable, reflétant ce que tu pensais de lui ou du moins, de ce que tu pensais qui était sa réflexion face à un monde qui, bien évidemment, était plus sombre que l’on ne pouvait le voir. Tu essayais de voir le bon dans chaque chose, chaque situation, chaque personne que tu rencontrais et même celui qui était en face de toi devait bien avoir un peu de justesse derrière cette obscurité jouant de façade en façade. « Si j’en compte mes années, j’ai presque soixante-dix-ans, et pourtant… J’ai toujours vécu avec ce code de conduite que vous semblez pourtant bien détesté et trouver aussi inutile que possible. » Là encore, tu étais honnête. Tu relevas légèrement le regard, le déviant de l’épée qui tournoyait et qui, très clairement, te donnait quelques légères sueurs froides car tu espérais que pour l’heure, l’épée resterait bien loin de toi, suffisamment pour que tu ne puisses pas la toucher et qu’elle ne puisse effleurer ta peau. « J’ai tué, effectivement. Pas par choix mais par défense, mais je l’ai fait, il y a longtemps. Oui, j’ai peur pour ma vie, c’est normal. Vous le seriez aussi si vous étiez face à un dragon, non ? » Tu repris, la voix légèrement plus enthousiaste, moins hésitante tandis que tu essayais de ne pas perdre tes mots, que tu essayais de garder l’aplomb dont tu avais cruellement besoin habituellement. « Je suis désolé de vous avoir lancé ses bandits dessus, c’est pour ça que je suis revenu pour essayer de vous donner un coup de main, quand bien même vous êtes l’incarnation de ceux qui devraient me tuer. » Tu soupiras doucement, tes yeux se portant sur tes mains qui s’entremêlaient doucement, cherchant un peu de réconfort dans ce mouvement nerveux que tu faisais. Tu ne pouvais pas ne pas être nerveux. Quand bien même tu avais la chance de pouvoir t’envoler et partir le plus vite possible, tu savais très bien que tout ceci serait très vite compromis par la vitesse du sorceleur. « Il n’y a pas de mensonges là. Aucuns. Et je pense sincèrement qu’au vu du monde tel qu’il est aujourd’hui, il est peut-être mieux d’essayer de faire le bien et de voir les bonnes choses plutôt que de se murer dans l’obscurité du pessimisme. Ce monde l’est déjà assez pour tous. Je vous demande pas de me croire, mais ce monde est loin d’être aussi mauvais que vous semblez le penser, c’est… Pas si pire. » Tu répondis finalement. Tu savais que tu n’étais pas bon avec les mots, et ton cerveau partant dans tous les sens ne t’aidait pas à y voir plus clair, à garder le fil de tes idées en place, mais tu essayais, du mieux que tu le pouvais, même si ce n’était pas si simple. « Ce n'est pas parce que j'ai l'apparence et la nature d'un monstre que j'en suis un, et il en est de même pour pleins d'autres. » Tu finissais finalement, relevant tes yeux pour planter ton regard dans celui du sorceleur, essayant sésespérément de trouver une lueur dans ses iris froids.
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Cered Raenn Dheran
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Addan aen d'yaebl, vatt'guern
Jeu 30 Jan - 21:45

 

 

 

Those times are gone
Nothing is coming next

 


 
☾☾ S'il y avait bien un défaut qui caractérisait Cered depuis ce fameux événement, c'était son incapacité à accepter la vérité, son impossibilité à la prendre telle qu'elle, et ne pas en douter. Mais non. Sa fierté, sa condition, son ego et son cœur meurtris lui dictaient de raisonner bêtement. Et il dissimulait tout ça derrière son statut de sorceleur.

Combien de temps pourrait t-il tenir ainsi ? Il n'était pas comme ça avant. Il n'avait certes rien d'un bon samaritain lorsqu'il était jeune, mais il n'était pas ce ramassis de rancune et de pessimisme qu'il était devenu aujourd'hui. Quelque chose s'était brisé, au sein de cet être humain si fragile. Et la barrière de ronces qui s'était formée autour de ce qu'il lui restait de fragile, ne permettait plus à qui que ce soit de le percer à jour. à moins que ce soit ces mêmes ronces qui avaient au final tout ronger, pour ne laisser que l'ombre d'un homme à qui il ne restait plus rien ?

Personne ne percerait jamais ce secret à jour sans doute. Seul lui pouvait le faire.

Cered aligna grimace sur grimace face aux mots prononcés par le Doppler. L'altruisme ? Dans un monde aussi pourri ? Quelle stupide idée ! Mais le monstre ne s'était pas contenté de lui dire la supposée raison de son retour. Il lui avait aussi avancé des arguments. Plus difficile dans ce cas de maintenir une arrogance basée sur du vent.

Le sorceleur écouta pourtant attentivement ce que son interlocuteur avait à dire, jusqu'à la fin. Il avait l'air passablement énervé, les traits du visage tendus comme jamais. Son regard lançait des éclairs.

Lorsque le Doppler en eut fini avec son plaidoyer du monde des poneys roses et des arcs-en-ciel, Cered réfléchit à ce qu'il pourrait lui rétorquer. Mais son mauvais caractère lui dicta d'abord une autre marche à suivre. On obtenait pas forcément ce qu'on voulait de quelqu'un qui n'était pas en danger immédiat.

Il continuait à faire tournoyer son épée, innocemment. Puis sans crier gare, le bout pointu de celle-ci râcla soudain le sol sablonneux. Un jet de poussière partit directement vers le visage du Doppler, et dans la même courbe de son épée, profitant de la surprise et de l'aveuglement, Cered en profita pour faire un vif pas vers lui, et abattre son épée sur son cou. Il s'arrêta juste avant sa peau, à quelques millimètres. La précision d'un sorceleur pouvait être effrayante : il ne l'avait même pas touché.

Cered n'était pas sûr de pouvoir tuer un Doppler aussi âgé aussi facilement, il le savait. Mais il l'avait provoqué, et il ne comptait pas terminer cette discussion aussi bêtement.

- Tu te trompes Doppler. Je ne tue pas parce que j'ai peur de ma propre mort. Je tue parce que c'est ce pour quoi je suis fait.

Le sorceleur retira une des mains de son épée, gardant l'autre fermement sur le manche de sa lame. Il la tenait à bout de bras, juste à côté de la nuque de son interlocuteur.

- Et tu oses me soutenir que durant soixante-dix années d'existence, tu n'as jamais été bafoué en tant que monstre ? Qu'en tant qu'être humain, tu n'as jamais été floué, trompé ? Ce monde n'est pas un conte de fée, Doppler. Ce n'est pas parce que tu le fais bien qu'on va te décerner une médaille.

Que la morale de Cered était triste à entendre. Hélas, il était certain que sa propre vie à lui ne l'avait pas épargné. Comment lui en vouloir de penser que le monde était si sombre ? Lui qui avait connu, pendant un certain temps, un monde si lumineux ? Le fait de lui arracher de force lui avait sans doute fermé tout espoir de retrouver un jour une telle chose.

Alors il se demandait sans doute pourquoi les autres y auraient droit, si lui non ?

- Ce monde est cruel, Doppler. Tôt ou tard, on récolte ce que l'on sème. Mais ce n'est pas parce que tu as uniquement planté des pommes de terre dans ton champ que tu ne verras pas fleurir la moindre mauvaise herbe. Tôt ou tard, le monde te rattrape. Peut-être que tu as eu de la chance jusque là. Peut-être que d'autres ont payé le prix fort pour te permettre une telle ascension ?

C'était purement gratuit. Mais il était impossible pour Cered de comprendre une telle philosophie. Et il était parfaitement incapable de faire l'effort d'essayer.



 
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Cered Raenn Dheran
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Ven 31 Jan - 21:43
 
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Cered Raenn Dheran & Nuage de Spalla
Tu savais que ce monde était pourri, que ce monde était bien plus sombre et plus terrible que tu voulais ben le croire, mais tu espérais toujours et tu croyais toujours en l’existence de la bonté humaine, en l’existence de petites lueurs d’espoir dans un méli-mélo dramatique qui remplissait la vie des êtres humains que tu côtoyais. Tu voulais croire si fort en la bonté des gens, en leur réalité plutôt qu’autre chose que oui, parfois, il t’arrivait d’oublier que le monde était foncièrement noir et qu’il t’avait fait du mal. Tu oubliais, de temps à autres, que dans ta vie, il y avait un tumulte qui t’avait mis à terre et de nombreuses actions qui avaient contribuées à ce que tu sois vaguement traumatisé aujourd’hui. Tes oreilles étaient le témoin d’une action d’une violence et d’une méchanceté gratuite que tu ne pouvais reproduire même si tu laissais la voix te dicter ton comportement pour un temps. Tes oreilles coupées, fracturées, étaient significatives de toute la violence que ce monde pouvait regorger à plein temps, lorsque l’ombre prenait le pas sur la lumière qui pouvait éclairer les rues et les gens. Tes oreilles étaient encore le symbole d’un traumatisme sous-jacent que tu couvais pour les femmes, leur accordant bien plus difficilement ta confiance qu’aux êtres masculins, ayant bien plus de difficulté à les regarder dans les yeux et à ne pas voir le fantôme de celle qui s’était jouée de toi avec autant de prouesse et de facilité. En même temps, tu te disais que ce n’était pas si difficile de se jouer de toi, pour peu que la voix se taisait pour te laisser souffrir en paix. Tu étais quelque peu influençable, manipulable, tu en étais conscient, terriblement, et tu savais qu’elle avait lu en toi comme si tu étais un livre ouvert, qui lui était offert. Aujourd’hui, tu arrivais plus aisément à instaurer des barrières pour te protéger un minimum, mais il demeurait simple de lire tes émotions, de comprendre ce que tu pouvais penser derrière tes prunelles ambrées au soleil, de lire le langage que ton corps émettait en parallèle. Tu étais facile à lire, malheureusement, d’autant que tu ne savais pas mentir. Tu étais incapable d’inventer un mensonge et de le tenir suffisamment pour que ça tienne. Le seul mensonge que tu pouvais tenir suffisamment longtemps, c’était sur l’étendue de tes peines et de tes souffrances, parce que tu savais – là encore – camoufler le tout avec une drôle d’aisance pour quelqu’un qui n’était pas capable de mentir. Certaines personnes – dont Lelio ou encore Elerinna – étaient capables de lire entre les lignes et voir quand tu n’allais pas quand tu faisais de ton mieux pour le camoufler derrière un masque que tu tenais depuis des années dans l’espoir qu’il ne se fissure absolument pas.

C’est pour ça, aussi, que tu tenais à ce que ton masque tienne encore et toujours face aux paroles du sorceleur, car tu savais qu’il n’avait pas tort. Bien évidemment qu’en autant d’années de vie, tu avais été floué, trompé et bafoué, que ce soit en tant que monstres qu’en tant que créature humanoïdes. Il te mettait aisément à terre, face à la cruauté de ce monde qui te sautait désormais bien plus aux yeux dans cette ruelle sombre, quand la lame du sorceleur était terriblement proche de ton cou et de ton visage à tel point que tu  pouvais sentir ta peau se réchauffer au contact. Tu n’avais qu’à peine essayer d’esquiver ses attaques car tu savais que tu ne pouvais rien contre l’homme, pas sous ta forme humanoïde, et parce que tu te refusais catégoriquement de devoir le tuer, de devoir lui asséner une quelconque douleur, surtout qu’il t’avait plus ou moins sauvé de ces bandits qui auraient voulu ta peau plus que tout autre chose – à part peut-être les fesses d’une prostituée notoire ou la bourse d’un puissant. Tu savais que le sorceleur avait raison, et tu l’écoutais, alors, attentivement, prenant note de chaque mot sombre qui lui échappait et qui transpirait de la moralité et de la conception de la vie que l’homme pouvait avoir et que tu pouvais comprendre puisque c’était ainsi que la créature dont tu avais pris la forme pensait aussi. Tu avais modulé ta propre conception sur la sienne en omettant celle-ci car la tienne était plus vivace, plus forte et plus lumineuse et tu avais besoin, d’une certaine manière, de croire qu’elle pouvait être meilleure que celle de Quessis. Tu l’écoutais alors, tu écoutais ce que ce sorceleur semblait si amer de dire, levant tes yeux de bronze sur lui, essayant de ne pas bouger d’un centimètre de la position dans laquelle il t’avait mise, ton esprit avalant chaque parole qui s’échappait et qui résonnait, d’une certaine manière, jusqu’à toi. Toutefois, il avait tort. Tu n’avais jamais eu de chance, ou très peu, au fond, et tu n’avais jamais connu d’ascension. Tu étais pauvre comme les blés, tu n’étais riche de relations qui te maintenaient tout simplement en vie, et tu chérissais ces personnes comme s’ils étaient des trésors. Tu te savais prêt à mourir pour eux s’il le fallait, car ta vie ne valait rien, et si la destinée avait décidée de mettre ta vie en ligne de mire, tu laisserais la flèche percer ton cœur et arracher toute vie qui pouvait encore couler dans tes veines.

Tu n’étais attaché à la vie que pour les personnes que tu aimais et que tu voulais encore voir heureux, mais tu n’étais pas non plus illusoire. Tu savais très bien que bon nombres d’entre eux ne remarqueraient qu’à peine ton absence, tu savais que ta vie et ta présence n’importaient que lorsque tu étais présent, que lorsque tu pouvais jouir de balades et de promenades soudaines en leur compagnie. « J’ai été bafoué, trompé et floué autant en tant que monstres qu’en tant que créatures humanoïdes, je vais pas dire le contraire mais… Ce n’est pas une raison pour voir ce monde dans un noir pareil. Vous avez jamais connu un peu de lumière, dans votre vie ? Parce que ce monde est peut-être moche, il est peut-être cruel, il est peut-être injuste mais c’est… Limité que de le voir seulement comme ça quand il est bien plus.  » Tu soufflais doucement, la voix étrangement posée alors que la situation se prêterait, pour beaucoup, à une panique générale. Pourtant, tu avais vu pire qu’un sorceleur. Tu avais vu la mort très proche de tes propres yeux, tu avais vu un dragon doré à quelques centimètres de ta personne, tu avais connu la douleur d’une torture gratuite et en public, tu avais connu l’humiliation, tu avais vu un vampire supérieur sous l’une de ses formes les plus primales. Tu n’avais pas peur d’un sorceleur qui pouvait te tuer d’un coup d’épées quand le vampire que tu aimais pouvait très bien déchirer ton corps d’un coup de griffe, quand le dragon qui fut ton père aurait pu te massacrer également, quand la femme qui avait coupé tes oreilles aurait tout aussi bien pu t’immoler par le feu aussi rapidement que l’on claque des doigts, quand des loups auraient pu te dévorer parce que la famine tiraillait leur estomac. « Je prétendrais pas que je connais ce monde mieux que vous, c’est peut-être pas le cas. Mais oui, le monde est cruel, mais ce n’est pas forcément le monde, ce sont les gens qui le sont. Mais il y a des gens bons, des gens qui vous tendent la main dans les pires moments, qui vous relèvent quand plus rien ne vaut le coup d’être vécu, il y a des gens qui n’hésiteraient pas une seconde à vous donner la totalité de leur nourriture pour que vous puissiez vous en sortir. Ce monde est peut-être pas le meilleur… Et il vous a peut-être floué, bafoué, et trahis aussi, peut-être qu’il a été injuste envers vous… Mais il n’est pas si pire. » Tu soufflais à nouveau, tes mains ne tremblant pas du tout alors que ta voix démontrait du même calme, de cette même sérénité et sincérité dans tes propos. Tu refusais d’être terrifié, d’avoir peur, et de te laisser aller à une panique factice juste pour lui montrer que tu le craignais. Bien évidemment, tu le craignais un peu, parce que tu ne voulais pas mourir, mais si la Destinée avait décidé qu’aujourd’hui était ton jour, alors tu allais embrasser la mort avec la même force que tu embrassais chaque journée nouvelle, avec le même ton et la même facilité. Tu n’étais pas doppler à te laisser aller à la panique, à la peur, pas dans de tels moments. Alors, tu gardais ton sang-froid. « Le monde me rattrapera peut-être.. Je suis conscient de ne pas avoir fait que de bonnes choses, mais… Qu’est-ce qui m’empêche d’en faire de bonnes aujourd’hui, justement ? Ce n’est pas parce que le monde est injuste qu’il faut être mauvais. Et peut-être que oui, le monde, la destinée, me rattrapera, je sais pas. Peut-être que certains ont souffert à cause de ce que je fais, et j’en suis désolé, mais… Le monde vous rattrapera aussi, et ce serait dommage que la seule chose que vous reteniez de votre passage dans cette vie soit l’obscurité de ce que vous dites. Non ? Le monde n’est pas que noir ou blanc, et… Il n’y a pas que l’obscurité, il n’y  pas que du mauvais. » Tu soupirais, alors que tu levais à nouveau tes yeux de bronze en sa direction, soutenant son regard sans flancher une seule seconde, frissonnant à peine légèrement à cause de la fraicheur nocturne. Tu ne prétendais pas pouvoir changer son esprit ni sa façon de penser, tu n’étais pas comme ça, mais tu refusais de mourir en ayant pas un minimum essayer de lui faire comprendre que ce monde dans lequel il vivait, n’était vraiment pas si pire.
Nuage P. de Spalla
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