Habite à : Navigue un peu partout, mais surtout à Novigrad
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Sam 23 Fév - 1:44
Rage of Demons Danger’s in the skies, We’ve lost our minds. Tu les écoutais parler, laissant ta queue remuée contre le sol, presque impatiente. Néanmoins, tu sentais que la simple mention du prénom du larbin du roi des mendiants, ou ancien, selon les dires des rues, semblait faire son petit effet sur le jeune homme, tout de suite plus enclin à vous suivre toi et Danaän. Tu ne connais le bougre que de nom, n’ayant jamais réellement eu le besoin de ses talents pour quoi que ce soit ni même l’envie de croiser la route de celui que beaucoup craignaient, pour des raisons qui te demeuraient obscure. Peut-être son affiliation, bien qu’à une échelle basse et guère enviable, avec la pègre ? Tu n’en savais rien, qu’importe mais Danaän et le jeune homme semblait avoir suffisamment confiance en ce type que tu jugeais plus ou moins louche et peut-être même pas très sain d’esprit, là encore, aux dires des rues et de ceux que tu côtoyais et qui le côtoyait, pour pouvoir aller se réfugier dans sa demeure. Soit, tu les amènerais là-bas en veillant à ce que les rues soient dégagées, mais tu ne te risquerais probablement pas à rentrer dans une demeure que tu ne connais pas, d’un homme auquel tu ne faisais pas confiance et que tu ne voulais pas vraiment rencontrer, pour être honnête. Même si l’une de tes meilleures amies lui faisait confiance, tu préférais voir l’homme en question avant de pouvoir juger si oui ou non il était digne de confiance. Cependant, tu préférais rester aussi loin que possible de lui, surtout selon les plus petites rumeurs que tu avais entendu, prétendant qu’il était un vampire. Et les vampires, tu avais eu ton lot. Si tu pouvais ne jamais en recroiser, tu t’en porterais plus que bien. La cicatrice sur ta cuisse prouvant que tu ne voulais absolument pas réitérer l’expérience. Seulement voilà, tu connaissais l’emplacement de sa demeure et malgré toute la réticence que tu pouvais avoir, tu allais les y conduire. Au moins, ils seraient en sécurité et tu pourrais retourner à tes occupations et ta ballade, quelle blague, nocturne. Tes pattes touchent doucement les pavés alors que tu trottines, veillant à ce que les deux êtres soient toujours derrière toi en même temps que tes autres sens sont à l’affût du moindre mouvement pouvant alerter de la présence d’un monstre quelconque aux intentions les moins pures ou un chasseur de sorcières qui se serait éloigner de son groupe. Tu te t’occupais presque plus des cadavres qui jonchaient le sol tandis que tes pattes suivaient un chemin bien précis, reculé, jusqu’au quartier de la dentelle où la demeure de l’ancien larbin de Francis Bedlam trônait entre ces paires. Tu te stoppas d’ailleurs deux mètres devant la porte, une présence à l’intérieur t’obligeant à rester loin. Un changelin, peut-être ? Ou juste un animal dont les propriétés n’étaient pas celles de ce monde, liées à la conjonction des sphères. Dans tous les cas, il empêchait d’entrer ceux qui n’avaient visiblement pas la confiance du maître des lieux. Tu tournas tes iris dorés vers la barde, feulant doucement. Tu ne pouvais pas te retransformer ici, la musique était trop forte, et pour une raison qui t’était inconnue, ta forme féline atténuait la mélopée. Tu désignas la porte d’un mouvement de la tête avant de te reculer, espérant lui faire comprendre que tu n’allais pas rentrer et que tu allais partir. Tu ne pouvais pas prendre le risque de perdre le contrôle pour lui dire en personne.
En sortant de chez elle plus tôt dans la soirée, engoncée dans sa cape et espérant se trouver quelques poches à vider discrètement de leur contenu, elle ne s'était pas attendue à finir impliquée dans ce qui était, littéralement, une chasse à l'homme.
Elle pouvait ressentir la peur traverser la ville, une explosion d'émotions incontrôlables - la peur, oui, mais aussi les traces d'une excitation perverse, une réjouissance, un sentiment de succès. Des émotions qui n'étaient pas les siennes... Habituellement, elle parvenait facilement à isoler son esprit de ces sentiments parasites, mais avec l'intensité de tout ce qui se passait autour, c'était moins aisé. Sa propre panique n'aidait en rien. Elle était seule, avec une simple dague mal aiguisée pour se défendre... Elle avait ses pouvoirs, mais que vaudraient-ils contre un vampire ou une succube ? Elle n'avait jamais essayé de les utiliser contre une créature du genre, et ne comptait pas commencer ce soir.
C'était ironique, dans le fond. Depuis des années, elle vivait dans la peur - peur des soldats témériens, peur des membres de la scoia'tael, peur des chasseurs de sorcières, peur de ses anciens alliés autant que de ses anciens ennemis - mais jamais elle n'avait vraiment songé à avoir peur des monstres. Oh, ce n'est pas qu'elle les sous-estimait - elle les savait dangereux, et doutait d'avoir la moindre chance contre eux durant une confrontation... Simplement, ils lui avaient toujours semblé être un problème qui n'arrivait qu'aux autres. C'était des gens qu'elle se méfiait le plus : les humains, les elfes, les nains... Surtout dans une ville pareille, si pleine de monde aux intentions aussi diverses que dangereuses. Avait-elle été naïve, de ne pas se méfier d'une menace aussi... primaire ? Elle qui était toujours si prudente...
Elle aurait peut-être pu en rire si elle n'avait pas été en danger de mort.
Elle ne se posait même pas de questions sur les causes de massacre. En toute franchise, elle n'avait jamais ne serait-ce que songé à s'interroger sur le monde du point de vue des monstres et sur leurs problèmes et revendications... Pas encore, en tout cas. Cela viendrait peut-être plus tard - si elle était encore en vie au matin.
Instable sur ses pieds, elle s'arrêta de marcher un instant, respirant un air qui puait la fumée. Elle devait se calmer - elle ne pouvait pas continuer dans ces conditions. Elle avait mal à la tête, et la tentation de tout simplement se laisser tomber au sol était grande : après tout, elle n'avait nulle part où aller. Que pouvait-elle bien faire ? Rentrer chez elle ? Non seulement sa chambre dans le Lacis ne devait pas être beaucoup plus sûre que la rue, mais en plus, le quartier lui-même devait être plongé dans le chaos. Sortir de la ville ? Elle ne pouvait pas être la seule à y songer... Les portes devaient être submergées de monde, c'était sans espoir. Sa meilleure chance, songea-t-elle, était sans doute de se cacher quelque part et d'attendre que ça passe. Aussi puissants que soient ces monstres, ils ne pouvaient garder les hostilités ouvertes indéfiniment...
De toute façon, elle ne pouvait pas rester plantée comme ça au milieu de nulle part. Cette rue était calme, pour l'instant, mais qui savait sur quoi elle allait tomber plus tard ? Elle prit une inspiration, se força à se concentrer sur son esprit - et uniquement son propre esprit - et se remit en marche.
Tant pis. Elle allait tenter de rentrer chez elle. Elle ne savait pas où d'autre aller - elle ne connaissait pas assez cette ville pour être au courant de ses endroits sûrs. Pressant le pas, elle se mit en route, filant depuis le quartier de la Dentelle vers celui du lacis en croisant les doigts pour que les choses n'y soient pas trop invivables. Elle longeait les murs. Peut-être trouverait-elle une autre solution en chemin ? De toute façon, elle n'avait pas vraiment d'autres choix que de s'en remettre à la chance.
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