Shoot and Ride !

Every sacrament meeting ought to be a spiritual feast.

 Comme beaucoup de gens à cette période de l’année, tu avais forcément entendu parler du tournoi, un tournoi qui se voulait quelque peu particulier cette année puisque la duchesse célébrait l’anniversaire de cette dite compétition qui réunissait toutes les valeurs chevaleresques. Oh, ça ne t’intéressait nullement que d’y participer, après tout… Tu n’avais guère envie de t’exposer au monde ainsi, ce n’était pas pour rien que tu avais préféré les combats de rue, la nuit, plutôt que les combats en pleine journée. Non, tu étais là pour profiter des quelques festivités qui se jouaient en cette si belle saison, et puis… ça te permettait de prendre quelques jours de vacances, loin de tes possibles et irascibles responsabilités qui étaient liées à tes activités commerciales. Non, tu avais besoin de quelques jours loin de tout ça, loin de la paperasse qui s’accumulait comme un enfer sur ton bureau avec chaque heure qui se découlait. Tu avais besoin de quelques jours de vacances, et Toussaint était un paradis pour celui qui souhaitait ne rien faire de ses journées même si, au fond, tu étais bien au courant que tu allais également repérer des potentiels clients par ici. Il n’était, après tout, jamais trop tard pour étendre ton réseau au-delà des frontières de Novigrad. Tu ne pouvais, décidément, pas te retirer ton travail de la tête, mais quand tu souhaitais vraiment le faire. C’était bien trop de te demander, toi qui aimais avoir un parfait contrôle sur toutes tes activités, même quand tu n’étais pas sur le lieu premier de la chose. Néanmoins, tu avais loué une petite maison en bordure de la ville, pas trop loin de la lice, histoire de pouvoir profiter des festivités et de l’ambiance cordiale et amusante qui se jouait autant en ville qu’à son extérieur. De quoi te permettre de profiter de ce nouveau bol d’air, de ce changement d’atmosphère, là où l’arrivée de Belleteyn se faisait véritablement sentir. Oui, un véritable plaisir.

Ainsi, tu t’étais retrouvé aujourd’hui à parcourir la Lice pour voir de quoi il était question comme épreuve pour ce jour et tu t’étais bien vite rendu compte qu’il s’agissait essentiellement de l’épreuve à cheval et celle de tir. Si tu  n’étais pas friand à l’idée de courir après les participants qui galopaient, tu pouvais cependant aller zieuter ceux qui s’amusaient d’une arbalète, que ce soit pour la première fois ou pour la cinq-centième fois de leur vie. Tu ne portais qu’une simple chemise beige, en lin, sur tes épaules, ayant quitté sans mal tes vêtements plus chauds de la grande cité libre pour quelque chose de plus volage, de plus libre pour tes mouvements tandis que tu déambulais entre les figures de noble habillé de leur pourpoint probablement trop chaud pour les débuts de chaleur de cette période. Tes pas te menèrent alors en bordure de l’arène, légèrement excentrée, qui servait au tir. Les chevaliers et autres participants étaient déjà là, testant leur compétence sur les faux mannequins avant que le gros de l’épreuve ne débute et tu décidas de t’installer par ici, venant t’asseoir sur les gradins de fortune, recouvert d’un léger toit pour couvrir du chaud soleil de cette fin de matinée. Tu laissas ton regard se diriger vers l’arène où deux chevaliers semblaient prêts à s’étriper pour une histoire de carreaux volés. Hm, ça promettait d’être intéressant. Si certains se baladaient encore torses nus puisque n’ayant pas encore enfilés leurs armures, d’autres semblaient définitivement avoir trop chaud sous l’épais métal qui recouvrait leur musculature. Ça n’allait probablement pas être la chose la plus intéressante à voir, mais nul doute que ça pourrait être intéressant quand même. Après tout, tu étais aussi là pour découvrir les us et coutumes de Toussaint et connaître un peu plus de ce si célèbre tournoi de chevalerie serait probablement un plus pour tes connaissances de ce monde, sans nul doute. Alors, pourquoi ne pas observer ces hommes qui semblaient si prompt à tirer à l’arbalète sur des mannequins de paille et des cibles de bois ? C’était toujours mieux que courir derrière les chevaliers à cheval, vraiment. Au moins, tu étais assis, à l’abris du soleil brûlant, et la légère brise qui parcourait la vallée était plutôt appréciable.

Shoot and Ride !

Every sacrament meeting ought to be a spiritual feast.

 Tu n’étais pas un grand partisan des activités extérieures, il était vrai, il fallait bien l’avouer. Tu étais plus homme à rester chez toi, ou à vagabonder dans les lieux où il n’y avait pas grand monde, éventuellement faire les marchés mais ce genre d’activité, habituellement, ce n’était pas ton fort. Cela dit, par ta condition et ta profession, tu étais bien obligé de faire diverses entorses à cette habituelle règle qui te guidait à rester cloîtrer chez toi en attendant une énième livraison d’ouvrages à lire. Et puis, tu avais pris des vacances, tu avais décidé de quitter Novigrad, ce n’était pas pour rester enfermer dans la maison que tu avais loué, même s’il y avait tous les avantages à le faire, mais non. Il fallait que tu profites, un minimum, de ce que ce nouvel air pouvait t’apporter et ainsi, sortir était une bonne idée, une meilleure idée que de rester cloîtrer chez toi, pour sûr. Ainsi, tu avais vagabonder aux alentours de la lice jusqu’à tomber ici, là où il se passait quelques petites choses intéressantes que tu pouvais observer à l’ombre sans heurter tes yeux du soleil illuminant les champs de ce pays. Alors, ce n’était peut-être pas la meilleure épreuve à regarder, mais aujourd’hui… C’était ça ou courir après les chevaux, et comme tu l’avais déjà dit auparavant, tu n’aimais pas vraiment courir après ces bestioles beaucoup trop capricieuses pour ton propre bien. Être assis paraissait être la meilleure des idées, surtout si tu pouvais, éventuellement, piquer une sieste en plein milieu ou observer la belle nature humaine en pleine discorde futile comme cela semblait être le cas présentement. Tu ne savais guère quelle était le propos de cette même dispute mais voir les deux hommes agiter leurs arbalètes comme des forcenés pour s’expliquer, ça avait quelque chose de charmant.

Cependant, ton attention toute sommaire fut coupée par l’arrivée d’une personne à tes côtés, quelqu’un que tu reconnaissais aisément pour l’avoir croiser à Nazair lors des festivités des Vegelbud. C’était somme toute la magicienne avec qui tu t’étais amusé à critiquer la belle bourgeoisie qui était venue en grandes pompes à cet événement des plus magistraux et qui avait conduit à de bien drôles issus par la suite. Tu lui adressais alors un sourire des plus honnêtes et des plus sincères alors qu’elle s’installait à tes côtés, là où le soleil ne vous tabassait pas de ses rayons et heureusement, d’ailleurs, car en observant l’accoutrement de la jeune femme, tu te disais que tes yeux clairs n’auraient probablement pas survécus aux rayons du soleil se reflétant sur ses parures. « Malkha ! Eh bien eh bien, si ça ne fait pas une éternité que nous ne sommes croisés. Je me porte bien, je te remercie, et toi ? Depuis le temps… » Tu répondais avec un sourire, autant perceptible dans ta voix que sur ton visage qui était pourtant si habituellement fermé aux inconnus. Seulement voilà, Malkha n’était pas une inconnue et… D’une certaine manière, Toussaint arrivait à faire ressortir les meilleurs pans de ta personnalité, dont ta nature un peu plus sociable, un peu plus encline à sourire. Tu reposais néanmoins ton regard sur les arbalétriers, désireux de ne pas perdre la vue face aux parures de la jeune femme qui, même à l’ombre, rayonnaient sans grand mal et il fallait avouer que tu préférais garder la vue, rien que pour avoir encore et encore le plaisir d’observer ton compagnon. « Figure toi que j’ai pris des vacances, quelques jours tout au plus, et il y avait le tournoi de Toussaint alors.. Je me suis dit qu’en profiter ne serait pas un mal. Seulement, je suis bien peu au courant des divers jours d’activités, et aujourd’hui semble être celui pour le tir à l’arbalète alors… Me voici là. Et toi ? Tu as décidé de quitter la campagne de Velen pour le pittoresque paysage de Toussaint ? » Après tout, tu ne l’avais pas vue depuis longtemps, il ne serait donc pas improbable que la jeune femme ait changée de paysage, passant de la campagne morose à la campagne fleurie. Tu ne l’en blâmerais pas, en tout cas. Tu te doutais qu’un jour, tu prendrais la décision de quitter Novigrad pour aller vers le sud, au moins pour changer d’air et surtout parce que ton identité ne serait plus fiable dans la cité libre. Mais pour l’heure, tu te contentais d’observer les deux hommes continuer à pester l’un contre l’autre tandis qu’un autre tentait maladroitement de toucher une cible qu’il semblait louper à chaque occasion. « Oh, à mon avis ça promet d’être amusant oui. Entre ceux qui se disputent et ceux qui loupent leur cible, ça risque d’être prometteur comme activité pour aujourd’hui. » Tes lèvres s’ourlèrent aisément d’un sourire alors que tu calais correctement ton dos contre le pilier qui était derrière toi, détendant tes jambes pour croiser tes chevilles ainsi que tes bras contre ton torse. « Et une merveilleuse occasion d’observer la nature humaine dans sa plus parfaite représentation de la chevalerie ! »